A New York, des policiers montent à bord d'un bateau à 
          la dérive. Ils sont attaqués sauvagement par un bien étrange 
          personnage qui donne l'impression de n'avoir que faire des balles qu'on 
          lui tire dessus ! Passé par dessus bord, on l'oublie pour se 
          concentrer sur un journaliste en quête d'une histoire à 
          raconter. Alors que la fille du propriétaire du bateau aimerait 
          bien éclaircir les faits, ils partent donc tous les deux vers 
          l'île de Matool dans les Caraïbes.

Les morts-vivants prouvent qu'ils sont capables de collecter des dollars avec le ZOMBIE de George Romero. Il n'en faut pas plus pour qu'un producteur commandite un réalisateur afin de réitérer l'exploit. C'est ainsi que Lucio Fulci se retrouve à la barre de L'ENFER DES ZOMBIES. Pourtant, plutôt que copier à la lettre le film de Romero, L'ENFER DES ZOMBIES délaisse supermarchés et paysages urbains pour s'enfoncer à l'origine du mythe. C'est à dire les Caraïbes et les superstitions liées au vaudou. Néanmoins, l'ouverture du film et sa fin n'oublient pas de nous ramener dans une grande mégalopole histoire de bien nous faire comprendre que tout cela n'est qu'un début. Une fin ouverte qui pourrait être un lien vers le film de Romero.

Autre point de différence, 
          si le film de Romero 
          nous présentait des morts-vivants fraîchement décédés, 
          Lucio 
          Fulci penche plutôt pour une bande de zombies à l'haleine 
          fétide. Certains étant morts et enterrés depuis 
          des lustres. Dès lors ces zombies ont un aspect bien plus effrayant 
          car avant même de déchiqueter leurs proies, ils ont de 
          quoi vous tétaniser sur place grâce aux chairs putrides 
          de leurs visages, dont les yeux ont laissé la place depuis longtemps 
          au vide ou à une poignée de vers.
          Enfin, l'ambiance morbide est bien plus appuyée. L'horreur est 
          palpable pour le spectateur même lorsqu'il n'y a pas de morts-vivants 
          à l'horizon. Comme cet hôpital, véritable mouroir 
          où l'on entend les mouches voler, ajoutant au côté 
          glauque des lieux.

Dans le genre amusant, on ne pourra s'empêcher de noter une scène improbable. Lors d'une plongée sous-marine, une jeune femme est prise en chasse par un requin. Son salut ne viendra pas de ses compagnons mais d'un mort-vivant passant par là. On se demande encore comment il a pu s'égarer jusque-là mais cela nous donne une rare occasion d'opérer un mélange des DENTS DE LA MER avec des zombies. Un tour de force incongru et fort sympathique.

Dans L'ENFER DES ZOMBIES, on retrouve l'actrice Olga Karlatos en mauvaise posture. L'actrice étant d'ailleurs souvent "reconnues" pour la seule séquence où elle perd un il durant une attaque sans pitié de l'un des morts-vivants. On la retrouve un peu plus tard en guise de plat principal d'un repas particulièrement sanglant. Les deux séquences en question ont d'ailleurs eu maille à partir avec la censure un peu partout. Le film ne contenait d'ailleurs pas ces scènes lors de la sortie en salles dans notre pays.

A noter que Lucio Fulci fait une apparition dans le film. Une habitude pour le réalisateur italien puisqu'il n'hésitait pas de temps à autres à passer devant la caméra pour un petit rôle. C'est d'ailleurs le cas dans son film suivant, THE SMUGGLER.

          
Avec L'ENFER DES ZOMBIES, Lucio Fulci entamait la période faste de sa carrière qui se clôturera peu après. Il signera presque coup sur coup ses meilleurs films : FRAYEURS, L'AU-DELA et LA MAISON PRES DU CIMETIERE. Des films où le réalisateur nous donnait sa vision du gore teintée d'ambiances toujours plus morbides et inquiétantes. Si pas mal de ses autres films sont digne d'intérêt, c'est grâce à ces quatre là que Lucio Fulci se sera bâti une réputation. Pour la suite de sa carrière, il deviendra bien vite l'ombre de lui-même, comme d'autres grands réalisateurs horrifiques italiens, se débattant qui plus est avec de gros problèmes de santé !

Comme souvent avec les disques Dragon, la compression de l'image n'a pas été faite avec soin. Cela se ressent avec des arrières plans figés ou des effets de rémanence sur les mouvements. De plus, si la copie du film est relativement propre, si l'on excepte divers défauts de pellicule, les couleurs semblent être voilées, tirant quelque peu vers une teinte verdâtre.

Trois bandes-annonces sont présentées sur le disque. En fait, si la qualité d'image est variable, il s'agit en gros de la même bande-annonce. Les différences résident dans les titrages (titres du film et acteurs) et la langue utilisées. Ainsi, on nous présente donc des versions alternatives de la bande-annonce en allemand, en italien et en anglais.

La présence d'un livret dans le boîtier est sympa. Néanmoins, il s'avère assez peu utile pour nous dans le sens où l'intégralité du texte est en allemand. Tout du moins, pour moi qui ne parle pas cette langue, je n'ai pu me contenter que d'admirer une poignée de photos du film. On peut reprocher le même problème sur l'un des autres gros bonus de cette édition. En effet, on retrouve une interview de Vincenzo Luzzi. Malheureusement, si elle a été réalisée en italien, une voix-off en allemand recouvre le tout !

On a plus de chance avec l'interview de Antonella Fulci, la fille du réalisateur, puisque l'interview a été réalisée en anglais. Le disque propose alors de la regarder dans cette langue ou avec la voix-off allemande. Toutefois, peut-on reprocher à un disque en provenance d'Allemagne de proposer des bonus dans cette langue ? Non puisque nos disques français ont tendance à faire de même ! C'est donc plus une déception de notre part plutôt qu'un véritable défaut.

          L'ENFER DES ZOMBIES est un pur produit du cinéma Bis puisqu'il 
          s'agissait de reproduire un succès. Pourtant, à la différence 
          de tous les autres films qui s'engageront sur le même créneau 
          par la suite, le film de Lucio 
          Fulci est une belle réussite. Peut-être paradoxalement 
          parce qu'il ne s'est pas seulement ingénié à réaliser 
          une copie conforme. Lucio 
          Fulci emmenait les zombies sur son propre terrain plutôt que 
          de singer le film de Romero.
 
         
             
         
         
         

 
                         
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             
             
            