Header Critique : LA MALÉDICTION CÉLESTE (THE CURSE)

Critique du film
LA MALÉDICTION CÉLESTE 1987

THE CURSE 

Un mystérieux météore s'écrase dans le jardin d'une famille d'agriculteurs. Les vergers s'y couvrent soudain de beaux fruits et le père, Nathan, y voit un don du ciel...

LA MALÉDICTION CÉLESTE est initialement un projet de Deran Sarafian, producteur et réalisateur de films à petits budgets comme ALIEN PREDATOR. Il envisage d'adapter «La couleur tombée du ciel» de Lovecraft au cinéma, texte déjà transposé dans les années soixante avec DIE, MONSTER, DIE ! Deran Sarafian confie l'écriture du métrage à David Chaskin, collaborateur de New Line venant de rédiger le scénario de LA REVANCHE DE FREDDY, première suite des GRIFFES DE LA NUIT.

A cette période, suite au succès de RE-ANIMATOR, Lovecraft attire l'attention des producteurs de films d'horreur. LA MALÉDICTION CÉLESTE finit par échapper à Deran Sarafian et tombe dans les pattes d'un autre producteur : Moshe Diamant, fondateur de la petite compagnie Trans World Entertainment, ayant notamment sorti CRÉATURE de William Malone, une copie d'ALIEN à petit budget.

Moshe Diamant conclut alors un accord avec l'acteur David Keith (vu peu avant dans FIRESTARTER) qui accepte de jouer dans des films Trans World Entertainment en échange de la possibilité de réaliser des films. LA MALÉDICTION CÉLESTE lui donne l'opportunité de réaliser son premier métrage. Sa carrière d'acteur étant à la peine, il compte ainsi se reconvertir.

Pour ce film, Trans World Entertainment s'associe avec Ovidio G. Assonitis, producteur italien ayant déjà contribué au genre horreur dans les années soixante-dix avec LE DÉMON AUX TRIPES ou TENTACULES. Le tournage des intérieurs de LA MALÉDICTION CÉLESTE se déroule à Rome et les effets spéciaux horrifiques sont pris en charge par Lucio Fulci en personne. Sa carrière de metteur en scène est alors sur le déclin après ses succès gore du début de la décennie.

Moshe Diamant et Ovidio G. Assonitis recrutent le jeune Wil Wheaton, âgé de 13 ans, qui vient d'être révélé en jouant dans le beau STAND BY ME de Rob Reiner. A ses côtés, dans le rôle de Nathan, nous reconnaissons Claude Akins, second rôle récurrent du cinéma américain, vu notamment dans le drame militaire OURAGAN SUR LE CAINE et le western classique RIO BRAVO de Howard Hawks.

LA MALÉDICTION CÉLESTE reste proche de la nouvelle «La couleur tombée du ciel». Certes, des détails sont modifiés pour transposer l'histoire dans les années quatre-vingts et permettre au film d'atteindre 90 minutes. Ainsi, de nouveaux personnages sont ajoutés, comme cet homme d'affaire qui veut escroquer les paysans.

Mais l'essentiel est respecté. Nous retrouvons la bigoterie de Nathan ainsi que le récit rythmé par le déclin des récoltes, des animaux et des êtres humains. Lucio Fulci, le roi du film de zombies italien, nous concocte des visions purulentes dont il a le secret : fruits grouillant de vers, vaches aux pis pourris, boutons dégoulinants explosant au visage d'un personnage... Tout ces effets collent parfaitement au sujet principal de la nouvelle : la pourriture irréversible. Toutefois, certains maquillages (le frère) sont bâclés.

Il est aussi dommage que le scénario ne se permette pas plus de fantaisies par rapport à l'histoire originale. LA MALÉDICTION CÉLESTE est en effet très prévisible. Il souffre aussi de dialogues parfois consternants, ainsi que de scènes de remplissage (la relation extra-conjugale de la mère).

Mais LA MALÉDICTION CÉLESTE reste fidèle à l'esprit de la nouvelle. Le rythme du récit est assez soutenu et la déchéance des Hayes s'avère lourde, malsaine et sans concession.

Sans être un gros succès, LA MALÉDICTION CÉLESTE connaît une petite renommée sur le marché de la vidéo. Il donne lieu à deux «suites», en fait sans rapport avec l'original : LA MORSURE de Frederico Prosperi et CURSE III: BLOOD SACRIFICE avec Christopher Lee. Le jeune Wil Wheaton gardera un souvenir horrible de LA MALÉDICTION CÉLESTE que ses parents l'ont forcé à tourner, décrivant un tournage chaotique dans le cadre duquel il a été maltraité et a notamment subi des attouchements sexuels. Il considère que ce métrage a plombé sa carrière au cinéma, laquelle ne suivra pas la promesse de STAND BY ME. Mais il rebondira à la télévision, en particulier avec un rôle récurrent dans «STAR TREK : THE NEXT GENERATION».

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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