Header Critique : JERICHO MANSIONS

Critique du film et du DVD Zone 2
JERICHO MANSIONS 2003

 

Leonard Gray a restreint son univers au petit immeuble où il est l'homme à tout faire depuis une trentaine d'années. L'idée même d'en sortir le rend malade ! Vieillissant, les locataires ainsi que la propriétaire, qui lui est très hostile, émettent déjà l'idée de le virer. Un jour, l'un des locataires est retrouvé le crâne fracassé dans le vide ordure…

Silence radio d'Alberto Sciamma depuis la sortie de son complètement délirant LA LENGUA ASESINA (THE KILLER TONGUE). Une coproduction hispano-anglaise qui mettait en vedette Mindy Clarke et où l'on pouvait croiser Robert Englund et Doug Bradley. Maton sadique, femme pourvue d'une langue extraterrestres et une tripotée de chiens colorés, Alberto Sciamma accouchait d'un film où il établissait déjà un monde bien barré ! Les années ont passés et il a finalement bouclé ANAZAPTA : LA VENGEANCE SANS LIMITE et JERICHO MANSIONS qui date de 2003.

Largement plus sobre que LA LENGUA ASESINA, le film d'Alberto Sciamma distille tout de même une ambiance très étrange à renforts de personnages insolites et de situations bizarres. Par bien des côtés, JERICHO MANSIONS fait parfois penser à du David Lynch ce qui en soit est loin d'être un défaut. Il faudra tout de même patienter une bonne demie heure avant que le film ne décolle vraiment et surtout ne pas être trop agacé par des effets de styles cinématographiques pas toujours réussis et récurrents (le parcours de la caméra dans les murs sent la synthèse à plein nez !). Passé ce premier contact, quand même intrigant, JERICHO MANSIONS se révèle petit à petit en dispensant des morceaux d'un puzzle qui permettra de reconstituer l'histoire de certains des personnages. Alberto Sciamma et sa scènariste Harriet Sand ont aussi réussi à intégrer quelques bonnes idées qui permettent de garder le spectateur dans le flou sur ce qui va se dérouler tout en titillant sa curiosité. L'intrusion d'un cow-boy dans des flashs que le personnage principal perçoit en est un parfait exemple.

JERICHO MANSIONS mène donc son spectateur en bateau mais pour mieux faire partager à son audience la détresse psychologique du personnage principal. Quelques nœuds de l'intrigue ne sont pas forcément révolutionnaire mais les relations entre les personnages sont dépeint avec finesse ce qui donne aux habitants de l'immeuble un air de vérité bienvenue alors que la réalité vacille de plus en plus !

Pour donner corps aux locataires de l'immeuble, les rôles principaux sont distribués à des acteurs plus que connus. James Caan (ROLLERBALL, MISERY…) réussit à donner à son personnage une vulnérabilité touchante tout en restant une potentielle menace. La propriétaire, son adversaire si l'on peut dire, est interprété par Geneviève Bujold (MORTS SUSPECTES, FAUX SEMBLANTS…) et Jennifer Tilly (LA FIANCEE DE CHUCKY, BOUND…), en masseuse professionnelle, vient troubler les sens du vieux concierge agoraphobe en quête de tendresse.

La Fabrique de Films propose une copie soignée de JERICHO MANSIONS proche de son format cinéma (1.77) et en 16/9. Il y a d'ailleurs une erreur sur le verso de la jaquette qui indique «Cinemascope» puis «1.77 – 16/9» ce qui est un non-sens. Le DVD retranscrit agréablement la mise en image soignée du film avec une belle définition et des couleurs généreuses sans que de véritable défauts ne viennent en gâcher la vision. On sera surpris d'ailleurs que le film soit proposé avec un transfert 16/9 puisque les autres éditions sorties à travers le monde se contentent d'une copie plein cadre et de piste sonores en simple stéréo.

Bien que deux pistes sonores soient disponibles, toutes deux en Dolby Digital 5.1, le casting appelle un évident choix de la version originale anglaise pour bien apprécier le jeu des acteurs. Techniquement, le doublage français atténue par endroit certains détails d'ambiances lors des dialogues mais dans l'ensemble le rendu des deux pistes sonores offre des bandes son de qualité.

L'éditeur français ne propose que des filmographies des acteurs principaux. Cela s'avère assez décevant, surtout si vous disposez d'internet (et vous en disposez, non ?), puisqu'il n'y a aucune trace biographique, si l'on excepte les dates de naissance, et cela se limite à la liste incomplète des films de chacun d'eux. Mais c'est toujours mieux que rien comme sur les éditions américaine et anglaise où c'est le vide absolu !

Surgit un peu de nulle part, JERICHO MANSIONS est une bonne surprise dont seule l'ambiance très étrange rapproche véritablement du cinéma fantastique. La construction de l'intrigue est assez bien ficelée pour captiver l'attention surtout dans les deux derniers tiers du métrage.

Rédacteur : Antoine Rigaud
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Du 16/9 et du 5.1 alors que les autres DVD existants n'en disposent pas !
On n'aime pas
Des filmographies incomplètes
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L'édition vidéo
JERICHO MANSIONS DVD Zone 2 (France)
Editeur
Fabrique de Films
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h34
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
      • Filmographies
      • James Caan
      • Jennifer Tilly
      • Geneviève Bujold
      • Maribel Verdu
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