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Critique du film et du DVD Zone 2
ORCA 1977

 

Le capitaine Nolan chasse les requins pour l'argent jusqu'au jour où il réalise qu'il pourrait toucher le gros lot en capturant un épaulard. Rachel, une biologiste qu'il vient de rencontrer, s'oppose à son projet mais rien n'y fait puisque Nolan et son équipage partent en mer. L'expédition tourne court lorsqu'il capture et tue une femelle prête à donner naissance…

Après le remake de KING KONG, Dino De Laurentiis semble vouloir continuer dans le genre animalier puisqu'il produit plus ou moins en même temps BISON BLANC et ORCA. Le premier narrant la chasse d'un mythique et puissant bison blanc (d'où le titre, ne cherchez pas plus loin !) et l'autre une histoire de vengeance maritime. L'influence du succès des DENTS DE LA MER n'est d'ailleurs certainement pas étrangère à la mise en chantier de ORCA. L'esthétique du navire du personnage principal et certaines péripéties ne sont pas sans rappeler le film de Steven Spielberg.

Mais ORCA s'il ressemble beaucoup aux DENTS DE LA MER est aussi une sorte de variation sur le «Moby Dick» de Herman Melville adapté déjà plusieurs fois au cinéma dont la version la plus connue est celle que réalisa John Huston dans les années 50. L'orque épaulard terrorise donc une petite bourgade vivant essentiellement de la pêche avant qu'un affrontement ne se fasse en pleine mer entre un homme obsédé par la créature qui n'aspire qu'à se venger. Un concept tout droit hérité de l'imagination des spécialistes du scénario bis que sont Luciano Vincenzoni et surtout Sergio Donati. La filiation avec le cinéma de genre italien se poursuit d'ailleurs avec une partition musicale signée par Ennio Morricone.

Pour mettre en image ce croisement cinématographique, on fait appel à Michael Anderson qui est dans la période faste de sa carrière tout du moins en ce qui concerne le cinéma fantastique. A l'époque, il vient donc d'enfiler les tournages du très kitch DOC SAVAGE ARRIVE et de l'excellent AGE DE CRISTAL et il tournera juste après ORCA le macabre DOMINIQUE.

A la charge de Michael Anderson de mêler avec plus ou moins de brio des prises de vues d'épaulard dans leur milieu naturel et celles mettant en scène les acteurs. Et ce n'est pas joué d'avance puisque viennent en plus s'insérer des séquences tournées très certainement dans un parc aquatique, si l'on en juge par le rendu de l'eau donnant l'impression que l'animal n'évolue pas en haute mer. Une tâche peu aisée pour Michael Anderson qui s'en tire au final assez bien.

ORCA est un film assez bancal en raison de longs passages qui cassent le rythme du film. Il y a d'ailleurs de quoi douter que le réalisateur ait validé les longues minutes ennuyeuses au possible sur des épaulards évoluant en pleine mer. Des passages qui ont tendance à tirer le film vers les grands fonds et tout cela n'est pas aidé par l'interaction souvent inexistante entre la créature marine et les acteurs. A croire que Dino De Laurentiis fut échaudé par l'expérience de son KING KONG en animatronique ou alors que son complice, Carlo Rambaldi, était déjà bien trop occupé à actionner son bison blanc mécanique pour s'occuper de ORCA. Autant dire que les effets spéciaux, souvent des transparences, laissent à désirer !

Si techniquement ORCA pose problème, le producteur a tout de même fait en sorte de rassembler un casting à la hauteur. Richard Harris campe un capitaine tiraillé entre l'obsession, la peur et la fascination alors que, dans cet univers d'hommes, Charlotte Rampling essaye de faire entendre la petite voix de la raison. Dans le rang des acteurs, on retrouve aussi Will Sampson (POLTERGEIST 2, BISON BLANC, JOSEY WALES HORS LA LOI et… VOL AU DESSUS D'UN NID DE COUCOU), Keenan Wynn (PIRANHAS pour rester dans le genre qui nous intéresse) et Bo Derek avant qu'elle ne se dénude dans les films érotiques de son mari (TARZAN L'HOMME SINGE, BOLERO…).

ORCA se laisse voir malgré ses longueurs et ses défauts peut-être en raison de l'interprétation des acteurs, pourtant pas toujours au point, mais plus certainement car le film raconte une véritable aventure en milieu marin plutôt bien pensée (ce qui ne veut pas dire réaliste). Ceux qui s'attendraient à y trouver un film d'horreur seront d'ailleurs déçus puisque ORCA n'arrive pas vraiment à provoquer des frissons y compris lors de passages assez sanglants. Le film navigue plutôt dans les eaux du drame et de l'aventure. On apprendra d'ailleurs à la moitié du film un secret dramatique sur le capitaine Nolan qui explique pourquoi il est tant choqué lors de sa première rencontre sanglante avec les épaulards. Renforçant le personnage dans sa motivation qui le placera inévitablement face à la bête.

Commercialisé pour la première fois en France sur DVD, ORCA fait partie d'une collection «13ème Rue» qui a l'avantage d'être proposée à un très petit prix. Bas tarif rime souvent avec édition bâclée ! Ce n'est pas le cas de ORCA mais ce DVD fait dans l'épuré, tout comme les autres titres de la collection, en ne présentant rien d'autre que le film et une bande-annonce. Aucune information supplémentaire sur ORCA, son tournage, ses acteurs voire même les cétacés. De notre côté, on peut tout de même vous proposer de découvrir une galerie de photos dans notre base de données (ici).
Le transfert de l'image est largement satisfaisant et le format large du film tire parti du 16/9. Les pistes sonores restent quant à elles dans leur mono d'origine que ce soit la version originale anglaise ou le doublage en français.

Avec son tout petit prix de vente, ORCA et son DVD devraient satisfaire les amoureux du cinéma d'aventures qui oublieront les travers du film en suivant le périple assez cruel du capitaine Nolan.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
ORCA DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h28
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
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