Header Critique : VOICES FROM BEYOND (VOCI DAL PROFONDO)

Critique du film et du DVD Zone 0
VOICES FROM BEYOND 1990

VOCI DAL PROFONDO 
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Giorgio Mainardi, un riche patriarche italien, est soudainement victime d'une hémorragie interne. Alertée de sa mort, sa fille s'en retourne à la maison familiale afin d'assister aux obsèques de son père entouré des siens. Seulement voilà, à peine arrivée, la voilà assaillie dans ses rêves par la voix de son bien aimé papa. Ce dernier pense en effet que sa mort n'est pas innocente et charge ainsi sa fille de retrouver le coupable. Or, il s'avère que chacun des membres de la famille avait un certain intérêt à la disparition de Giorgio.

Inutile de vous re-re-re-présenter Lucio Fulci d'une part parce que ce dernier est plus que connu des fans de fantastique, et d'autre part parce que nous avons déjà largement fait état de la filmographie du cinéaste via les critiques DVDs de ses chefs-d'œuvre du poétisme poisseux que sont L'AU DELA ou encore L'ENFER DES ZOMBIS. Mais si nous avons souvent donné au réalisateur italien l'affectueux surnom de "maître transalpin de la bidoche faisandée" (c'est un compliment !), il faut bien avouer que cette réputation ne s'applique qu'à une certaine partie de sa carrière. Car il faut être honnête, si Fulci nous a offert de véritables monuments de fantastique hard gore, le cinéaste a eu beaucoup plus de mal à retrouver son inspiration et ses moyens dès le milieu des années quatre-vingt. Nous passerons ainsi poliment sur les calamiteux CONQUEST, MURDEROCK, AENIGMA ou autre NIGHTMARE CONCERT. Manque de chance, VOICES FROM BEYOND (son avant-dernier film avant sa mort en 1996) ne parvient aucunement à sortir la filmographie de Fulci des méandres du nanar où ce dernier ne cessait jusqu'alors de s'enfoncer.

A l'origine de VOICES FROM BEYOND, il y a une nouvelle éponyme écrite par Fulci lui-même, "Voci Dal Profondo" dans sa langue d'origine, maintenant incluse dans l'anthologie littéraire "La Lune Nere". Adaptée au cinéma, son histoire est l'occasion pour Fulci de traiter du thème de la communication entre les morts et les vivants sur fond de "whodunit". Le cinéaste fut visiblement très satisfait de son projet (il considère le résultat final comme "profond") et se réserva, comme souvent, un petit rôle de médecin légiste (Fulci étudia la médecine avant d'embrasser une carrière dans le cinéma).

Mais il faut voir les choses en face, VOICES FROM BEYOND est loin d'être un bon film. La faute avant tout à un scénario sans intérêt et à une interprétation indigente (les acteurs étant en plus doublés à la va-vite dans un anglais très rigide). Très vite, on se désintéresse de l'intrigue principale qui est de trouver le coupable. Et pour cause, le film accumule au rythme d'un épisode de DERRICK des scènes de dialogues entre des personnages ultra stéréotypés dont l'épaisseur psychologique ne dépasse même pas en rêve les héros des FEUX DE L'AMOUR. Qui plus est, Fulci semble cruellement manquer de moyens. Alors que la mise en scène est des plus classiques (qui a dit académiques ?), nous sommes surpris de remarquer tout au long du film de nombreux plans, normalement fixes, filmés à l'épaule. Il semble que Fulci n'ait donc pas eu les moyens de s'entourer de machinistes sur la totalité de son tournage. Une anecdote qui en dit long sur la pauvreté visuelle du film.



Heureusement, Fulci n'est pas non plus encore totalement désincarné sur ce film et se rend bien compte que dans l'état actuel, VOICES FROM BEYOND ne va pas captiver bien longtemps son auditoire. Aussi, le cinéaste saute dès qu'il peut sur la moindre occasion de se vautrer dans le crado. Mais à part de nombreuses allées et venues dans le cercueil du défunt (avec cadavre en décomposition au programme), et une autopsie plus qu'insistante, il n'y aura pas grand chose à se mettre sous la dent. Pas de problème, le père Lucio a recours à une astuce narrative plus que poussive, mais qui a en même temps le mérite de relever un peu la sauce : le rêve ! En effet, le film enfile les séquences oniriques toutes les dix minutes, histoire de justifier qu'il se passe bien quelque chose à l'écran.

Si ces scènes de rêve impliquent de temps à autre un élément utile pour la narration (lorsque la fille communique avec son père), elles sont surtout prétexte à une bonne rasade de gore racoleur afin que l'on se rende bien compte que l'on regarde un Fulci. A ce titre, l'ouverture du film est éloquente : un couple fait longuement l'amour avant de s'arrêter suite aux pleurs de leur enfant d'à peine dix ans. Très énervé, l'homme empoigne un couteau et poignarde au ventre son gosse… Mais ouf, ce n'était qu'un rêve ! La suite n'aura aucun rapport avec ceci, ou presque. Nous aurons donc droit à différentes scènes de ce genre (des œufs sur le plat avec des yeux à la place du jaune que l'on perce avec la pointe du couteau, une séquence nostalgique avec des zombies dans une morgue). Malheureusement, Fulci ne retient dans ces moments que le cracra dégoulinant sans retrouver la poésie macabre et la fascination morbide de ses réussites d'antan. C'était pourtant bien essayé !

Le DVD édité par EC Entertainment n'est pas d'une qualité exceptionnelle, mais nous serons indulgent en raison d'une photographie floutée de façon délibéré. L'image ne brille donc pas par sa définition sans que cela soit pour autant trop gênant. Plus embêtant, la compression a la main un peu lourde et un détramage colorimétrique fait son apparition dans les rouges trop saturés de l'image. Une scène du film en pâtit particulièrement car entièrement éclairée à cette couleur. Au niveau du son, nous avons droit au doublage anglais en mono (pas de version originale donc). Ce qui pose par contre plus problème, c'est le mixage du film qui n'aligne pas correctement les niveaux sonores. Beaucoup de dialogues paraissent ainsi sous modulés par rapport à certains bruitages ou bien à la voix off du mort. Sinon, l'édition ne propose pas de suppléments.

VOICES FROM BEYOND n'est donc pas un bon film, et encore moins un bon Fulci. En dépit d'un point de départ pas inintéressant, on perd très vite tout espoir devant la rapide tournure des évènements. On ne retiendra finalement du film que ses embardées très gratuites vers du gros bis qui tâche, c'est déjà ça diront certains. Le DVD de EC Entertainment nous permet de revoir VOICES FROM BEYOND dans des conditions justes correctes pour un film à réserver néanmoins aux fans hardcores de Fulci.

Rédacteur : Eric Dinkian
Photo Eric Dinkian
Monteur professionnel pour la télévision et le cinéma, Eric Dinkian enseigne en parallèle le montage en écoles. Il est auteur-réalisateur de trois courts-métrages remarqués dans les festivals internationaux (Kaojikara, Precut Girl et Yukiko) et prépare actuellement son premier long-métrage. Il collabore à DeVilDead depuis 2003.
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L'édition vidéo
VOCI DAL PROFONDO DVD Zone 0 (Hollande)
Editeur
EC Ent.
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Hollande (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h31
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
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