Un professeur se lance dans les sous-sols d'une école à la recherche de l'entrée d'un tombeau. Rejoint par une étudiante, ils disparaissent mystérieusement. Pendant ce temps, trois étudiants traînent près de l'école et bientôt certains y perdront la tête…
De tous les longs métrages de Shinya Tsukamoto, HIRUKO THE GOBELIN est le moins apprécié. Son énorme défaut est simplement d'être bien éloigné des autres films du réalisateur japonais. De ce fait, la déception de visionner HIRUKO est inévitable pour tous les spectateurs espérant y retrouver les thèmes habituellement développés par Shinya Tsukamoto et sa mise en image survoltée. En fait, HIRUKO pourrait être un film réalisé par n'importe quel honnête réalisateur ou presque. Il faut dire que suite au "succès" de TETSUO, Shinya Tsukamoto est contacté par une maison de production lui demandant d'adapter une bande dessinée. Le plus surprenant, la présentation de Jean-Pierre Dionnet sur le DVD nous apprend que le réalisateur voulait justement s'essayer à l'exercice du film de studio. Il fut d'ailleurs déçu puisque les producteurs lui ont laissé les mains libres. Nous sommes en plein paradoxe puisque d'habitude, on ne compte plus les histoires de producteurs brimant les réalisateurs pour produire des films conformes aux goûts du plus grand nombre ! Une attitude masochiste de la part du réalisateur qui se relancera plus ou moins dans un tel projet quelques années plus tard avec GEMINI. En laissant de côté toute idée de comparaison avec les autres films de Shinya Tsukamoto, HIRUKO est plutôt sympathique. Il n'est rien de plus qu'un simple film fantastique délirant à base de monstres et agrémenté de quelques effets gores assez marrants. Ici ou là, le film délivre de magnifiques images qui ne dépareilleraient pas dans les films de fantômes japonais comme le visage à la surface de l'eau d'une mare où se reflète la lune. Pour le reste, HIRUKO est assez classique. L'influence d'un certain EVIL DEAD y est flagrante par la caméra subjective déboulant à toute allure à la poursuite des deux héros. Ou alors limite S.O.S. FANTOMES ou dessin animé japonais, pour l'humour et l'aspect dingue des gadgets de l'archéologue. HIRUKO n'a donc rien d'une expérimentation ou d'un film essayant de nous délivrer un quelconque message. Il accumule les situations délirantes (par exemple d'étonnantes cascades non pas en voiture mais en… vélo !), les passages sanglants ou même carrément poétiques (la chanson au piano ou une fois de plus sur la mare…). Ce ne sont pas non plus les créatures, rappelant vaguement un court passage de THE THING de Carpenter, ou une tête ailée typique des contes et légendes asiatiques qui donneront au film une réelle innovation. Au final, le film est divertissant et rien de plus puisqu'il ne se distingue pas vraiment dans son ensemble du reste de la production fantastico-horrifique.Sortir un double DVD avec les deux films produits par des studios et donc considérés comme des commandes, même si Shinya Tsukamoto s'en défend, est plutôt étonnant. Cela paraît logique de les compiler ensemble mais d'un point de vue commercial, voilà qui est surprenant. S'il est clair que le duo TETSUO / TETSUO II se vendra facilement tout comme TOKYO FIST / BULLET BALLET, nous sommes plutôt dubitatif pour ces deux-là. GEMINI, parce qu'il fait partie des films les plus réussis du réalisateur japonais, et la présence de DENSHU KOZO, on l'espère, viendront peut-être nous prouver que nous avons tort !