Pour sauver la maison de retraite où se trouve leur grand-père, deux frères décident de braquer une banque en réunissant une équipe de bras cassée. Mauvais coup du sort ou événement bénéfique, c'est pile poil le moment où une épidémie de morts-vivants se répand à travers la ville de Londres.
Après avoir fait ses armes dans l'univers de la publicité et des clips vidéo, Matthias Hoene a l'opportunité de réaliser une série événement puisqu'il s'agit de BEYOND THE RAVE, première production de fiction de la Hammer Films après plus de vingt ans de silence. Néanmoins, l'événement se montrera un peu anecdotique à l'arrivée puisque cette petite série produite pour internet passera un peu inaperçue. Le cinéaste s'orientera alors vers la création d'une œuvre plus personnelle. Amoureux de l'esprit délirant de métrages comme EVIL DEAD 2 et surtout BRAINDEAD, Matthias Hoene a l'idée de mélanger ces références horrifiques à un cadre purement britannique, les quartiers est de Londres.
Le titre du film coule de source, COCKNEYS VS ZOMBIES. Toutefois Matthias Hoene a une idée de départ mais il préfère confier l'écriture du film à un scénariste. Il se tourne alors vers James Moran qui avait écrit SEVERANCE, un film d'horreur teinté d'une bonne dose d'humour noir. Mais le scénariste ne peut se libérer car il est alors engagé dans pas mal de projets à la télévision anglaise (il a ainsi écrit pour DOCTOR WHO, TORCHWOOD ou encore NICK CUTTER ET LES PORTES DU TEMPS). Matthias Hoene va travailler sur l'écriture de COCKNEYS VS ZOMBIES pendant près d'un an avec un autre scénariste. Ne réussissant pas à obtenir le résultat escompté, il entre de nouveau en contact avec James Moran. Cette fois, le scénariste accepte d'écrire le film et il livrera très rapidement un scénario en écrivant spécifiquement certains rôles pour les comédiens déjà engagés sur le film. Fort logiquement, on débauche la jeune Michelle Ryan, une comédienne de la série fleuve EASTENDERS se déroulant dans un quartier de l'Est londonien. Mais le film permet aussi de retrouver des vétérans du cinéma anglais comme Alan Ford qui, dans le registre «cockney», était présent dans ARNAQUE CRIMES ET BOTANIQUE ainsi que SNATCH. Pas mal de comédiens âgés puisque le film se déroule en partie autour d'une maison de retraite ce qui permet de retrouver Richard Briers mais aussi Honor Blackman, fameuse James Bond Girl ainsi que partenaire de Steed dans CHAPEAU MELON ET BOTTE DE CUIR durant les années 60. Tout ce petit monde s'en donne à cœur joie dans un film gore assez éloigné de leurs univers d'origine.
Sanglant, COCKNEYS VS ZOMBIES l'est de façon très généreuse. Les effets gores sont d'ailleurs confectionnés par Michael Hyett, bien plus talentueux dans ce domaine plutôt qu'en tant que réalisateur (THE SEASONING HOUSE). Découpage en tous genres, impact de balles, morts-vivants décharnés et autres joyeusetés, COCKNEYS VS ZOMBIES ne lésine pas sur l'horreur. Mais le métrage contrebalance cette violence par un esprit bon enfant typique des comédies d'horreur. L'origine anglaise du film pourrait le rapprocher d'un SHAUN OF THE DEAD. Mais COCKNEYS VS ZOMBIES réussit à trouver sa propre personnalité ou, en tout cas, à grandement s'en éloigner pour éviter une comparaison. Alors, bien sûr, cela reste un film purement anglais dans sa galerie de personnages ou encore dans son humour. Mais l'histoire et les situations ne font pas dans la redite. Quelques scènes sont d'ailleurs purement géniales en tirant partie du cadre particulier d'une maison de retraite. Le film réussit, par exemple, à jouer de manière savoureuse avec la vitesse de déplacement des morts-vivants dans une improbable poursuite. Comme souvent, le film contient des références mais elles s'avèrent discrètes comme l'évocation de Christopher Lee et même un clin d'œil à la série L'AUTOBUS A IMPERIALE. Le film contient ainsi assez d'idées qui réussissent à surprendre et à amuser pour qu'on en vienne à oublier les petits défauts de ce métrage bougrement entraînant.
France Télévisions sort COCKNEYS VS ZOMBIES directement en vidéo. Il est donc possible d'opter pour une édition DVD ou un Blu-ray. Sur ce dernier, on retrouve un transfert en haute définition et au format cinéma respecté du film. Curieusement, comme pas mal de métrages ces derniers temps, il s'agit d'un transfert entrelacé (1080i/50hz). Gênant car COCKNEYS VS ZOMBIES a été produit pour le cinéma et la logique voudrait que l'on puisse voir le film avec un transfert progressif (1080p/24). Le véritable désagrément réside surtout dans le fait que l'image est légèrement accélérée puisque le défilement ne respecte pas celui du cinéma mais se cale sur les anciens standards de diffusion vidéo (comme le DVD en PAL). Hormis cela, l'image est tout de même très jolie et ne laisse pas vraiment entrevoir de défaut au cours du visionnage. Côté son, il est possible de choisir entre la version originale sous-titrée ou bien un doublage français. Forcément, pour un film s'intitulant COCKNEYS VS ZOMBIES, c'est un peu une hérésie de ne pas suivre le film dans sa version anglaise avec les fameux accents. Quoi qu'il en soit, en français ou en anglais, il s'agit de pistes DTS HD Master Audio 5.1 honnêtes mais sans plus. Le son ne présente pas de défaut mais n'impressionne pas non plus ! En même temps, une fois pris dans le film, on en oublie très vite cet aspect des choses.
Vous ne perdrez pas beaucoup de temps avec les suppléments puisque cela se résume à la bande-annonce, plutôt très réussie, de COCKNEYS VS ZOMBIES. Il n'y a strictement rien d'autre en plus ou à propos du film. Dommage !