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Critique du film
TEEN WOLF 1985

 

Au tout début des années quatre-vingts, le loup-garou connaît un regain de popularité et devient une des mythologies les plus populaires du cinéma fantastique aux côtés des morts-vivants. Se succèdent en peu de temps des titres remarqués comme WOLFEN de Michael Wadleigh, HURLEMENTS de Joe Dante et LE LOUP-GAROU DE LONDRES de John Landis.

Ce dernier laisse déjà paraître des traits humoristiques. FULL MOON HIGH de Larry Cohen donne quant à lui franchement dans la parodie. D'autres titres mettant en scène des lycanthropes suivent, comme le remarquable LA COMPAGNIE DES LOUPS de Neil Jordan, PEUR BLEUE d'après un roman de Stephen King ou HORROR, la suite de HURLEMENTS.

TEEN WOLF arrive tardivement et avec opportunisme puisque, outre le film de loup-garou, on y trouve des traces de genres alors à la mode, comme la comédie adolescente ou le film de sport. Son réalisateur Rod Daniel vient de la série télévisée où il fera la plus grande part de sa carrière ensuite.

TEEN WOLF est surtout connu comme le premier film à offrir un rôle majeur à Michael J. Fox, remarqué auparavant dans la série «SACRÉE FAMILLE». La même année, il est la star de RETOUR VERS LE FUTUR de Robert Zemeckis, qui lance définitivement sa carrière de vedette du cinéma.

Scott Howard est un lycéen moyen, trop moyen même à son goût. Lassé de passer inaperçu, de jouer dans une équipe de basket qui se fait systématiquement rétamer ou de courtiser la pimbêche de service qui n'a que faire de lui, il aspire à de hautes ambitions, loin de sa petite ville.

Un beau jour, il se découvre doué de la faculté de se changer en un être mi-homme, mi-loup. Son père lui explique que la lycanthropie est un trait familial qui apparaît lors du passage à l'adolescence. Scott utilise ses nouveaux pouvoirs de force et d'agilité pour devenir un champion de basket. Il mène son équipe en tête du championnat. Son apparence poilue, loin d'être un handicap, le rend populaire. Trop populaire même au goût des jaloux...

Nous avons déjà vu des adolescents subir les affres de la lycanthropie, dans I WAS A TEENAGE WEREWOLF de 1957, par exemple, produit par Herman Cohen après le succès d'une autre de ses productions : I WAS A TEENAGE FRANKENSTEIN.

Pourtant, TEEN WOLF n'est pas traité à la manière d'un film d'épouvante. Une fois passée la surprise des premières transformations, l'entourage de Scott considère son «look garou» comme allant de soi. Le récit se veut un conte moral édifiant. L'adolescent doit réussir par lui-même, avec ses capacités humaines, plutôt que de choisir la facilité en se servant de ses talents lupins.

Plus qu'un film d'horreur, TEEN WOLF est une comédie adolescente dans le pur style du cinéma des années quatre-vingts (nous sommes au temps des POLICE ACADEMY ou de LA FOLLE JOURNÉE DE FERRIS BUELLER).

Les recettes de service sont appliquées sans entrain : intrigues de lycées, humour idiot, second rôles "rigolos" (le pénible Stiles), musique insupportable, réalisation de série télévisée, maquillage bâclé... Rien ne dépasse de valable dans ce produit sans imagination ni originalité.

Pourtant, quelques qualités d'interprétation (de la part de Michael J. Fox en tout cas), un rythme décent ainsi que le patine naïve prise par ce style d'œuvre avec les années font que nous prenons un peu de plaisir à sa vision. Hélas, en fin de compte, l'ennui l'emporte.

TEEN WOLF connaît un succès important aux USA. Cela entraîne la réalisation d'une série télévisée animée et d'une suite, TEEN WOLF 2 de Christopher Leitch, dans laquelle Jason Bateman joue le rôle d'un cousin de Scott, doué des mêmes pouvoirs. On allait même voir de vagues copies faire leur apparition, avec par exemple MAMAN EST UN LOUP-GAROU de 1989 signé Michael Fischa.

Dans les années 2000, MTV lance une autre série télévisée «TEEN WOLF», rencontrant un succès tel qu'elle se prolonge sur six saisons. Elle est elle-même suivie en 2023 par un téléfilm pour Paramount + : TEEN WOLF: THE MOVIE du vétéran Russell Mulcahy.

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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