Header Critique : FRANKENSTEIN GENERAL HOSPITAL

Critique du film et du DVD Zone 2
FRANKENSTEIN GENERAL HOSPITAL 1988

 

L'arrière arrière-petit-fils du Baron Frankenstein (ça nous emmène dans les années 80) continue les travaux de son illustre ancêtre. Ayant planqué son laboratoire dans le sous-sol de l'hôpital où il officie en tant que chirurgien, Bob (c'est son prénom) et son fidèle comparse Iggy essaient de rassembler des morceaux de corps humain en vue d'amener à la vie leur propre «monstre».

LES EXPERIENCES EROTIQUES DE FRANKENSTEIN de Jesus Franco, FRANKENSTEIN 90 avec Eddy Mitchell dans le rôle-titre ou encore PLUS MOCHE QUE FRANKENSTEIN TU MEURS distribué tardivement en France avec un Aldo Maccione alors en pleine gloire, le classique de Mary Shelley n'est plus à une aberration près. Tandis que le registre parodique du mythe a déjà accouché de son chef-d'œuvre en 1974 avec le FRANKENSTEIN JUNIOR de Mel Brooks, quelques téméraires se sont néanmoins lancés dans de fumeuses réactualisations comiques dont la pertinence sera laissée à l'indulgence de chacun.

FRANKENSTEIN GENERAL HOSPITAL est donc une pantalonnade reprenant plutôt fidèlement les grandes lignes du roman de Shelley tout en assurant le minimum syndical de clins d'œil aux deux films références de James Whale (bien qu'en couleur, le film passe subitement au noir et blanc dès lors que l'on entre dans le labo). Gaffeur invétéré, l'assistant de Frankenstein va ici se planter de cerveau en subtilisant celui d'un jeune délinquant obsédé sexuel en lieu et place du petit génie demandé. On devine très vite la suite, bien que la créature occupe ici une place finalement très secondaire.

Il faudra effectivement attendre plus de la moitié du film pour assister à l'éveil du monstre, puis attendre un autre quart de film pour que celui-ci émerge de sa table médicale et devienne en cela un vrai personnage. Il ne lui reste ainsi qu'une petite vingtaine de minutes pour vraiment exister, c'est trop peu. D'autant que le reste du métrage est occupé par un vaudeville ras de braguette où une foule de personnages stéréotypés (le directeur parano, l'infirmière nympho, l'anesthésiste junkie) s'essoufflent à enchaîner des séquences comiques effroyables de pathétisme.

Inutile de se voiler la face plus longtemps, FRANKENSTEIN GENERAL HOSPITAL est un film catastrophique qui n'engendre qu'un seul et unique sentiment tout au long de sa pénible vision : la consternation la plus totale ! Les misérables gags du film tombent d'autant plus à plat que chaque scène est tirée en longueur dans une sorte d'improvisation de sitcom, qu'une caméra la plupart du temps fixe et en plan large ne parvient nullement à dynamiser. En toute honnêteté, on se croirait ici devant un épisode du feuilleton VOISIN VOISINE de feu la Cinq, où les comédiens devaient tenir en impro de longues minutes avec seulement deux ou trois lignes directrices. Les acteurs passent ainsi la moitié du temps à siffloter, à chantonner et à parler tout haut en espérant meubler les longues scènes de vide !

Il ne serait pas juste de s'acharner sur les pauvres interprètes de cette piteuse plaisanterie. Si leur direction est proche de zéro, la plupart se fendent néanmoins d'honorables performances sauvant au moins leur propre honneur dans cette histoire. Chacun a poursuivi depuis sa modeste carrière entre télé et cinéma dans des dixièmes rôles, dont Irwin Keyes qui joue le monstre et que l'on aura croisé entre autre dans LES FLINSTONES, HOUSE OF 1000 CORPSES ou INTOLERABLE CRUAUTE des frères Coen. Mais si les comédiens ont donc survécu à ce terrible nanar, ce n'est pas le cas des auteurs de la chose. Aussi bien la réalisatrice, les producteurs et les scénaristes ne feront plus de films par la suite (ou à des niveaux subalternes), preuve qu'il y a malgré tout une justice dans ce bas monde.

Cet anti-chef d'œuvre nous est présenté en zone 2 via une salve de titres fauchés mais rigolos. Malheureusement, FRANKENSTEIN GENERAL HOSPITAL constitue de loin ce qu'il y a de pire dans le catalogue de One Plus One. Bien que plutôt honnête, l'image plein cadre n'est pas un modèle de beauté, ce qui ne surprendra finalement personne. Le son est un mono d'origine en version originale ou en français, là aussi de facture correcte. Un problème très gênant est néanmoins à noter : le disque ne dispose pas de sous-titres français sur la version originale, réservant cette dernière aux anglophones uniquement. Un peu dur pour une édition hexagonale.

L'éditeur fait l'effort de quelques bonus : la bande-annonce du film ainsi que du RETOUR DES TOMATES TUEUSES, ainsi qu'un court-métrage inédit. Cette dernière initiative est des plus appréciables et nous permet ainsi de découvrir RAZORBYK de Nicolas Fogliarini, une blague fustigeant l'autopsie de Roswell chère à Jacques Pradel, où un cochon en peluche sert de cobaye avant de s'échapper et de semer la panique. Conçu avec les moyens du bord, le rendu amateur du film engendre plus la sympathie qu'un réel intérêt.

FRANKENSTEIN GENERAL HOSPITAL est un film résolument indéfendable que nous conseillons vivement d'éviter, d'autant plus que le coût du disque ne fait pas de cadeau. Une politique de prix d'autant plus regrettable que l'éditeur possède dans ses cartons des séries B et Z bien sympathiques (DOUBLE-D AVENGER, SLAVE GIRLS FROM BEYOND INFINITY) qu'un prix d'appel aurait permis d'appâter bien des curieux.

Rédacteur : Eric Dinkian
Photo Eric Dinkian
Monteur professionnel pour la télévision et le cinéma, Eric Dinkian enseigne en parallèle le montage en écoles. Il est auteur-réalisateur de trois courts-métrages remarqués dans les festivals internationaux (Kaojikara, Precut Girl et Yukiko) et prépare actuellement son premier long-métrage. Il collabore à DeVilDead depuis 2003.
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L'édition vidéo
FRANKENSTEIN GENERAL HOSPITAL DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h27
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
      • Bandes-annonces
      • Frankenstein General Hospital
      • Le Retour des Tomates Tueuses
    • Court-métrage : Razorbyk (5mn19)
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