Header Critique : MACHINE GIRLITE (THE HAJIRAI MACHINE GIRL)

Critique du film et du DVD Zone 1
MACHINE GIRLITE 2009

HAJIRAI MACHINE GIRL 

Suite à son combat acharné contre les yakuzas et les ninjas, Ami, la «Machine Girl», a rendu l'âme. Poussière elle fût et poussière elle redeviendra. Ce qui n'est bien évidemment pas le cas de la monstrueuse arme de guerre qu'elle s'était faite greffer au bras ! Or il se trouve que ce Minigun va arriver entre les mains de Yoshie, une amie d'Ami, elle aussi assassinée par les yakuzas. Yoshie doit en réalité son salut à Suguru, également décédé mais ressuscité dans des circonstances qui défient la logique. Avec son aide, la jeune Yoshie va donc à son tour se transformer en «Machine Girl» et partir en guerre contre une poignée de criminels revenus d'entre les morts !

Sorti en 2008, MACHINE GIRL était un film japonais né toutefois d'un financement majoritairement américain. Comme nous l'avions évoqué dans notre chronique, le métrage véhiculait – avec talent - de nombreux clichés associés au Japon (yakuza, ninja, gore outrancier, écolières en tenue, etc...) mais s'avérait en réalité plutôt «édulcoré» en regard des autres réalisations de Noboru Iguchi. En effet, le bonhomme est issu du milieu du porno et y retourne du reste de manière régulière. Reste que même dans ses productions nippones dites «softs», le fétichisme, les culottes et les tenues affriolantes sont légions ! Avec deux actrices de films pour adultes au casting, nous imaginons sans mal que Noboru Iguchi a dû sérieusement se réfréner dans le but d'offrir à ses producteurs un MACHINE GIRL exportable ! Une véritable frustration qui n'aura pas duré bien longtemps puisqu'à l'issue de la sortie du film dans les bacs américains, Iguchi s'est rapidement remis au boulot pour mettre en scène une séquelle prenant la forme d'un court métrage de vingt-deux minutes…

THE HAJIRAI MACHINE GIRL (MACHINE GIRLITE à l'international) n'a donc pas les mêmes ambitions que MACHINE GIRL, mais il n'a pas non plus les mêmes contraintes. Sans surprise, le métrage est donc bien plus proche des précédents travaux de son auteur comme par exemple SUKEBAN BOY. Omniprésent, l'humour est aussi d'un goût que certains qualifieront de douteux, voire de puérile. L'actrice Noriko Kijima, volontaire et souriante, passe ainsi plus de temps à couiner et exposer sa croupe qu'à «jouer» réellement. Les plans tordus tels que les «Sakasadori» (contre-plongée visant la culotte) se multiplient et les sous-vêtements roses ne disparaissent que pour faire place à des bikinis bleus ! Bien évidemment, ce genre de séquence n'a rien de gratuite (hum…) et se veut pleinement justifiée par un postulat des plus tordus : Placer l'arme de l'héroïne dans son postérieur ! L'occasion pour le spectateur de renouer avec l'une des thématiques chères au réalisateur, la mise en scène du «Hazukachi», représentation d'une honte née de la pudeur. Ici, plus Yoshie se sentira «humiliée» par sa nudité partielle, plus les projectiles tirés par son arme seront puissants !

Toujours dans un registre ouvertement décalé, Iguchi décide de rappeler dans son court bon nombre d'acteurs présents dans le MACHINE GIRL original. Reste qu'il n'y avait pas de survivant et qu'on assiste donc là à une série de résurrections pour le moins improbables ! Qu'importe car dans l'univers d'Iguchi, les corps se raccommodent avec du fil alimentaire et ce avec autant de facilité qu'ils se disloquent. Outre une certaine « décontraction » dans le propos, ce postulat fantaisiste permet par ailleurs au réalisateur de nous resservir, via quelques explicites flash-back, les sanglantes mises à mort de son long métrage. Il faut dire que MACHINE GIRLITE est loin de disposer des mêmes moyens que son aîné et se montre par conséquent très avare en effets spéciaux. Il faudra dès lors se contenter de quelques maquillages, d'une poignée d'effets numériques et d'un sympathique final rougeoyant.

Limité par son budget et son scénario stupide, MACHINE GIRLITE n'en demeure pas moins un court métrage d'honnête facture pour qui apprécie la folie de Noboru Iguchi. Le film est plutôt dynamique, gorgé d'idées farfelues et encore une fois fortement nourrit d'influences manga et animé. L'orientation curieusement fétichiste du monsieur ne sera certainement pas du goût de tous mais nous restons tout de même là dans un univers plus ou moins accessible, bien plus proche de celui du délirant SUKEBAN BOY que de celui du monstrueux HYPERTROPHY GENITALS GIRL. Reste que MACHINE GIRLITE n'a donc de «Light» que son nom et sa durée, l'humour étant quant à lui franchement gras !

MACHINE GIRL avait eu droit à une première sortie en DVD simple sur le sol américain. Quelques mois plus tard, le disque japonais allait faire son apparition et si les sous-titres étaient totalement absents, l'objet restait sympathique. Il s'agissait en effet d'un boîtier métal renfermant quelques images au format carte postale ainsi que deux DVD gorgés de bonus. Parmi les bonus inédits aux Etats-Unis, on trouvait une interview du réalisateur, une galerie de photographies ainsi que le court métrage dont il est question ici. Suite à cette sortie, l'éditeur Américain Tokyo Shock décide de ne pas en rester là et propose donc, un an après la première édition, une nouvelle version intitulée MACHINE GIRL REMIX. L'édition compte dorénavant deux DVD et l'acheteur était sans doute en droit d'espérer le reflet du double disque nippon. Il n'en sera malheureusement rien puisque le premier disque et en réalité l'exacte copie de celui déjà sorti. Nous avions d'ailleurs déjà chroniqué cette première édition américaine en détail et c'est pourquoi nous ne traiterons ici que le cas du second DVD n'apportant en réalité rien d'autre que MACHINE GIRLITE...

Suite à l'insertion de ladite galette, nous arriverons à un menu des plus sobres nous offrant le choix entre la version originale sous-titrée en anglais ou privée de cette assistance. Que l'on opte pour l'une ou l'autre des options, le court-métrage sera présenté durant vingt-cinq secondes par la pétillante Asami, égérie de Noboru Iguchi et interprète de Miki dans le premier MACHINE GIRL. Son intervention n'ayant strictement aucun intérêt, nous nous contenterons donc d'apprécier sa frimousse et sa bonne humeur...

Puis le métrage se lance, pour une durée de vingt-deux minutes gonflées par de généreux génériques d'introduction et de fin. Le film est proposé via un encodage 16/9ème respectant le ratio 1.78 d'origine. Comme c'était le cas pour MACHINE GIRL, les conditions techniques de tournage ont une incidence sur le résultat final et MACHINE GIRLITE n'a rien de bluffant sur le plan visuel. Les couleurs sont plutôt ternes, les blancs légèrement brûlées et la compression n'est pas des plus discrètes... Sur le plan sonore, rien à dire même si, là encore, aucune prouesse n'est à noter. L'unique piste japonaise est encodée en stéréo et restitue correctement et sans défaut les effets sonores et quelques dialogues. Concernant ces derniers, le sous-titrage remplira sa tâche simplement et sans fautes.

A l'inévitable question, «Faut-il acheter ce disque ?», nous répondrons que cela dépend de votre DVDThèque actuelle. Car si MACHINE GIRLITE ne saurait justifier à lui seul le rachat pour ceux qui posséderaient déjà la première édition, une rallonge de quelques dollars peut en revanche s'avérer pertinente pour ceux qui ne possèdent pas encore le MACHINE GIRL original...

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
47 ans
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241 critiques Film & Vidéo
5 critiques Livres
On aime
Un court très décalé
Iguchi est libre !
On n'aime pas
L'éditeur nous livre une édition incomplète par rapport à la japonaise
Un court sans véritable scénario
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L'édition vidéo
THE HAJIRAI MACHINE GIRL DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Tokyo Shock
Support
2 DVD
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
22 mn
Image
1.78 (16/9)
Audio
Japanese Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Anglais
  • Supplements
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