Header Critique : PROJECT : VALKYRIE

Critique du film et du DVD Zone 0
PROJECT : VALKYRIE 2002

 

Durant les années 1990, le cinéma indépendant américain prend un nouveau tournant. Auparavant plutôt limité à des séries B pour public spécialisé ou à des films d'auteurs à petit budget, il va devenir un véritable marchepied pour de jeunes metteurs en scène désireux d'atteindre une certaine notoriété et de faire carrière à Hollywood. Quentin Tarantino avec RESERVOIR DOGS, Kevin Smith avec CLERKS, Robert Rodriguez avec EL MARIACHI ou encore le scénariste Kevin Williamson avec SCREAM se voient ainsi propulsés du jour au lendemain grâce à un cinéma «de genre» entretenant une connivence délibérée avec le public, à force de plus ou moins de clins d'œil «référentiels» ou «générationnels».

Forcément, de telles réussites donnent des idées à d'autres jeunes réalisateurs. A commencer par un dénommé Jeff Waltrowski, apprenti-cinéaste de Pittsburgh qui reprend, dans ses premiers courts-métrages, de telles formules en les appliquant à l'univers du Serial. De fil en aiguille, il décide de passer à la réalisation d'un long métrage et tourne en vidéo numérique PROJECT : VALKYRIE, produit avec des bouts de ficelles et une bande de copains. Quelques acteurs issus du théâtre se glissent dans la distribution, mais les forces vives impliquées dans ce film restent avant tout issues du domaine de l'amateurisme...

Au cours de la seconde guerre mondiale, le professeur Jack Cranston met au point Valkyrie, un robot de combat destiné à défaire les soldats nazis... Plus de cinquante années plus tard, Jim Cranston, petit-fils du professeur, hérite des pièces détachées de Valkyrie. Chômeur et sans le sou, Jim compte bien vendre le robot pour se faire de l'argent. Il assemble donc Valkyrie, qui revient à la vie...

PROJECT : VALKYRIE s'ouvre sur un prologue en noir et blanc, lequel est en fait un pastiche d'épisode de Serial américain des années 40. Savants, avions, robots et méchants nazis s'affrontent dans ce passage assez savoureux, qui, par son montage, sa direction d'acteurs et ses dialogues, réjouira les amateurs de ce genre ! Une des grandes réussites de ce prologue reste l'amusant robot Valkyrie, que son comportement enfantin et sa gestuelle expressive rendent immédiatement sympathique et amusant !

Puis... Flash Forward... Nous nous retrouvons en 2001 ! Jack Cranston vient de décéder et laisse pour seul héritier son petit-fils Jim, un bon à rien notoire, endetté et paresseux. Jim assemble à nouveau Valkyrie pour tenter de le vendre. Mais Valkyrie s'échappe et repart à la chasse aux nazis. Or, une bande de skinheads prépare justement un complot maléfique dans la ville. Leur chef, Frank Ellis, s'est injecté un virus malfaisant, créé par les savants du Troisième Reich. Ce virus le transforme en un monstre hideux, évoquant Crâne Rouge, l'ennemi de Captain America ! Ellis transmet alors cette maladie maléfique à ses sbires, et compte bien infecter toute la cité !

Soulignons d'abord que pour un film tourné en DV il y a bientôt cinq ans, PROJECT : VALKYRIE bénéficie d'une qualité technique globalement correcte. Montage soigné, contraste assez doux, éclairages adéquats, maquillages et effets gore convenables... Sans pouvoir prétendre à des standards réellement professionnels, il se situe, de ce point de vue, dans le haut du panier du cinéma fantastique dit "indépendant".

Malheureusement, s'il tient à peu près la route techniquement, son récit et sa structure font trébucher ce PROJECT : VALKYRIE ! Multipliant les passages musicaux laborieux ainsi que d'embarrassantes scènes dialoguées "comiques", le long métrage ne trouve pas son rythme et finit par lasser. Il n'échappe pas aux conventions des séries B fauchés, avec la visite obligatoire de la boite de nuit locale, ou encore l'incontournable bataille finale dans une chaufferie. Tout cela est bien dommage...

PROJECT : VALKYRIE est un petit film qui promet beaucoup dans son prologue mais qui, par la suite, s'essouffle. La faute à une narration privilégiant les digressions "décalées" plutôt que le rythme, l'humour potache plutôt que l'action. D'où une impression de ratage et d'ennui regrettable, pour un projet aux intentions pourtant éminemment sympathiques.

PROJECT : VALKYRIE n'a connu qu'une diffusion très limitée après son achèvement, au gré des festivals et des projections exceptionnelles. Finalement, en 2005, il finit par trouver un distributeur vidéo : Fat Cat DVD, qui est en fait une composante de l'éditeur Tempe Video, spécialisé dans les petits films indépendants.

Ce DVD propose PROJECT : VALKYRIE dans une copie cadrée en 1.66, avec un transfert 4/3. Pour un film tourné en vidéo, l'image s'avère tout à fait correcte, même s'il ne faut en aucun cas s'attendre à des miracles. Les couleurs peuvent parfois baver un peu ou, inversement, paraître fades, la définition n'est pas très affûtée. Mais le résultat d'ensemble est d'un niveau tout à fait honorable au vu des conditions de production initiales.

La bande-son est proposée dans une stéréo anglaise de bonne qualité. Certes, on peut localiser quelques "pains", quelques phrases difficilement audibles ou encore des maladresses dans le mixage ou la prise de son. Mais, à nouveau, pour une toute petite production quasi familiale, le travail est honorable.

PROJECT : VALKYRIE est fourni avec une quantité tout à fait raisonnable de suppléments. Nous trouvons ainsi un commentaire audio réunissant Jeff Waltrowski (réalisateur, scénariste et acteur), Steve Foland (scénariste et acteur) et Jacob Ross (acteur et consultant artistique). Un commentaire sympathique au cours duquel les participants se remémorent la création du film avec force rires, sans jamais laisser de blancs s'installer dans la discussion.

Nous trouvons aussi un "Making Of" de 25 minutes, fait de façon professionnelle et combinant des interviews récentes à des documents datant du tournage. Un bêtisier de 11 minutes, une bande-annonce et un teaser accompagnent le tout. Un court-métrage de neuf minutes, nommé ELECTRIC CLUB, est en fait réalisé par Jeff Waltrowski et met à nouveau en scène le professeur Jack Cranston. Présenté comme un épisode de Serial isolé, le résultat est très amusant, pour ne pas dire plus amusant que le long métrage qu'il complète ! Enfin une bande-annonce de DAWN, autre DVD sorti chez Tempe Video, achève le tout.

Pour un film indépendant, nous nous trouvons devant une édition tout à fait correcte, assemblée avec soin. Après, au spectateur de voir s'il trouve ce long métrage à son goût !

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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L'édition vidéo
PROJECT : VALKYRIE DVD Zone 0 (USA)
Editeur
Fat Cat
Support
DVD (Simple couche)
Origine
USA (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h22
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
    • Commentaire audio de Jeff Waltrowski, Steve Foland et Jacob Ross
    • Making Of (24mn58)
    • Bêtisier (10mn52)
    • Electric Club (Court-métrage - 8mn38)
      • Bandes-annonces
        • Project : Valkyrie
        • Teaser
        • Trailer
      • Dawn
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