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Critique du film et du DVD Zone 2
END OF THE LINE 2007

 

La nuit, le métro n'est pas un lieu des plus rassurants. Mais lorsque celui-ci s'arrête en urgence au beau milieu d'un tunnel obscur, la situation vire rapidement à l'inquiétant. C'est alors que de nombreux passagers reçoivent un message qui sonne à leurs yeux comme un élément déclencheur. Les individus se lèvent, s'emparent chacun d'un étrange crucifix et se mettent à poignarder sauvagement leurs congénères au nom de la religion ! Paniquées, les victimes se regroupent, tentant ainsi d'échapper à ce qui semble être une très vaste opération de «purification» avant une apocalypse annoncée…

Avec seulement quatre métrages en quinze ans, Maurice Devereaux n'est pas vraiment ce que l'on pourrait appeler un réalisateur prolifique ! Ses deux premiers travaux resteront plutôt confidentiels mais le troisième, SLASHERS, connaîtra un petit succès d'estime, en raison de son sujet pertinent et de sa mise en forme inventive. Le métrage sera du reste exploité en DVD chez nous via une édition à bas prix tout à fait recommandable… En 2007, Maurice Devereaux nous propose donc son quatrième long intitulé, END OF THE LINE. Le budget n'est guère plus conséquent que celui de SLASHERS mais là encore, le réalisateur s'en débrouille fort bien en proposant des décors clos et sombres ainsi qu'en minimisant l'importance des effets spéciaux.

Pour cela, Maurice Devereaux place son action dans un métro et ce à une heure avancée, réduisant ainsi le nombre de figurants. Le réalisateur fait par ailleurs preuve d'astuce en faisant intervenir des fanatiques religieux en lieu et place des traditionnels zombies. Car ne soyons pas dupes : si END OF THE LINE n'appartient absolument pas à la catégorie des films de morts-vivants, il leur emprunte en revanche beaucoup. Nous suivrons ainsi un petit groupe tentant de fuir d'autres individus de manière à survivre face à une menace dont on ne connaît finalement pas l'ampleur. Est-elle locale ? Mondiale ? Quel est l'élément déclencheur ? Doit-on espérer des secours ? Tous ces doutes atroces nous sont bien évidemment familiers et ce depuis 1968 avec l'arrivée de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS de George A. Romero. Maurice Devereaux reprend donc les figures imposées que sont la fuite et le siège, avec tout ce que cela induit de conflits et de décisions douloureuses…

En faisant de sa horde menaçante et infinie des êtres humains pervertis par la religion, le réalisateur économise bien évidemment du maquillage mais il s'ouvre aussi quelques possibilités liées au dialogue. Les victimes auront ainsi la possibilité (bien peu efficace) de tenter de convaincre leurs agresseurs qui, pour leur part, répondront en récitant quelques inquiétantes prophéties. A contrario, certains fanatiques confrontés à l'horreur seront pris d'un doute, rappelant leur nature humaine mais donnant aussi corps à des personnages plus nuancés et développés qu'à l'accoutumée.

Ces «trouvailles» peuvent apparaître comme simplistes et l'ensemble peut sembler bien balisé mais la chose n'est en réalité guère handicapante. En effet, END OF THE LINE est de ces films qui tirent leur efficacité d'une mise en scène soignée et en parfaite adéquation avec leur sujet. Les vingt premières minutes nous feront par exemple vivre le déclenchement de cette folie par le biais de différents points de vue. L'horreur va alors crescendo et bien vite, le spectateur prend conscience du nombre impressionnant de «déments» que vont devoir affronter les personnes saines. Cette introduction agit par ailleurs comme une présentation parfaite des protagonistes du film, chacun suffisamment développé pour qu'on puisse s'y attacher… ou les détester !

Son efficience, END OF THE LINE la démontre enfin sur la durée, en créant un sentiment d'oppression constant et fort désagréable. L'étroitesse des couloirs du métro y contribue bien évidemment, de même que le peu de lumière présent dans les tunnels. Maurice Devereaux exploite remarquablement chaque wagon, tunnel ou escalier pour mettre en place l'angoisse, sans qu'aucun «effet facile» ne vienne entacher sa démarche… Les situations sont suffisamment variées pour ne pas générer l'ennui et mener le spectateur jusqu'à un final aussi osé que percutant.

On pourra en revanche reprocher à END OF THE LINE le jeu inégal d'une poignée d'acteurs. Rassurez-vous cependant, nous sommes tout de même très loin, qualitativement parlant, des faibles performances constatées dans SLASHERS ! Le manque de budget se fait lui aussi sentir par instants mais ces quelques détails ne devraient pas troubler outre mesure le visionnage d'un film qui réussit globalement son pari. Celui de se montrer efficace et prenant avec pour seuls moyens la passion, le talent et 200.000 dollars canadiens (environ 124.000 euros) ! Voilà qui fait de END OF THE LINE non pas l'un des grands succès éphémères du moment mais une petite production modeste qui restera, à n'en pas douter, dans les esprits des amateurs du genre…

END OF THE LINE a parcouru les festivals pendant plus d'un an, raflant au passage quelques distinctions de par le monde. En mai 2009, le film trouve enfin le chemin des linéaires aux Etats-Unis et c'est en septembre que l'éditeur Opening prendra le relai sur le sol français. L'arrivée dans l'hexagone ne se fait cependant pas sans mal et le métrage se voit ainsi dépossédé de tous les suppléments qui l'accompagnaient dans les éditions DVD américaine, suédoise ou encore australienne... Oublions donc les featurettes, interviews, commentaire audio et autre galerie photo car nous n'aurons ici qu'une bien maigre bande-annonce encodée en 16/9ème et proposée en anglais...

Sur le plan de l'image, l'éditeur nous présente une copie respectant à peu prêt le ratio 1.85 d'origine. L'encodage 16/9ème n'offre pas une définition des plus réjouissantes mais il convient de rappeler que nous sommes là face à un métrage tourné à l'économie et en majeure partie dans l'obscurité. En découle du reste un grain très important, lequel est relayé par quelques soucis de compression. Rien de très grave cependant, la photographie granuleuse se montrant finalement séduisante et parfaitement en phase avec le propos. Nous reprocherons en revanche des contrastes et des noirs peu convaincants, ainsi qu'un effet de crénelage régulier et désagréable.

Opening propose de découvrir le film en version originale sous-titrée ou par le biais d'un doublage français. Difficile de recommander ce dernier tant les voix semblent inadaptées et peu concernées. Nous opterons donc naturellement pour l'anglais. D'autant que malgré les limites imposées par le format stéréo, cette version originale se montre plus dynamique et bien plus claire. Les dialogues en sortent grandis, de même que les quelques effets sourds inhérents au cadre du film.

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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L'édition vidéo
END OF THE LINE DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h31
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
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