2012 ANNEE FANTASTIQUE : CINEMA TELOUGOU

16 janvier 2013 
2012 ANNEE FANTASTIQUE : CINEMA TELOUGOU

Poursuivant notre récapitulatif des films sortis de par le monde, nous arrivons aujourd'hui en Andhra Pradesh, un Etat indien disposant d'une puissante industrie cinématographique, laquelle enfante en moyenne 200 métrages par an. Au début de l'année dernière, nous avions dressé le Bilan 2011 de cette industrie Tollywoodienne (voir news du 10 janvier 2012) et nous n'avons pas résisté à vous faire partager cette année encore les perles d'originalité que nous a offerte cette région du sud-est de l'Inde.

Commençons fort avec une histoire de vengeance assez peu banale. Nani et Bindu s'aiment d'un amour innocent et pur, jusqu'à ce qu'un misérable individu ne jette son dévolu sur la jeune femme. Sudeep, le richissime salopard, assassine le sympathique et modeste Nani. Mais cela n'est pas très grave car rapidement, Nani se réincarne… en mouche ! Et autant vous le dire, la mouche n'est pas contente. N'ayant rien oublié de sa vie antérieure et du drame qui l'a frappé, Nani la mouche entreprend de protéger Bindu, mais également de se venger de ses assassins !
Vous direz ce que vous voudrez mais des films de mouche tueuse, on n'en voit pas tous les jours. Et bien sachez que celui-ci à remporté un très vif succès en Inde, et a été salué en France lors de son passage à L'Etrange Festival 2012. Tendresse, humour, action, pyrotechnie et gros moyens sont au rendez-vous de cette œuvre atypique et à voir, signée S.S. Rajamouli.
Il est à noter que le réalisateur a simultanément mis en boite deux versions de son film. La première en Télougou, EEGA, et la seconde en Tamoul sous le titre NAAN EE. Dans les deux cas, le casting est le même et les différences restent très subtiles, avec moins d'une minute d'écart au compteur sur deux heures et quart de métrage. Mais en attendant de vous procurer l'une ou l'autre version en DVD, jetez un œil à cette mouche esquivant un pruneau en bullet-time via la magnifique bande-annonce !

EEGA

 

EEGA - Poster

Enchaînons avec un métrage qui, s'il ne traite pas de la réincarnation, touche également aux croyances indiennes. Ainsi, YAMAHO YAMA nous brosse le portrait du jeune Balu dont le thème astral le destine malheureusement à mourir jeune, dès l'âge de 25 ans. Sa bien-intentionnée grand-mère a toutefois une parade et fait de lui un dévot du Seigneur Yama. Dans l'hindouisme, Yama est le juge des morts, celui qui se tient aux portes de l'enfer et jauge les nouveaux arrivants en fonction de leurs bonnes ou mauvaises actions. En tant que dévot, Balu pourrait bien vivre au-delà des 25 ans annoncés mais il faudrait pour cela que ses actes le justifient. Or depuis qu'il vit aux Etats-Unis, le jeune homme à plutôt tendance à n'être qu'un bon à rien se regardant le nombril. Yama lui-même se penche sur son cas, mais rien ne semble pouvoir remettre Balu sur le droit chemin… A moins que sa rencontre avec la jeune Swapna ne change finalement la donne...
Vous l'aurez compris, YAMAHO YAMA est donc une comédie romantique dans laquelle une jeune femme sauvera le protagoniste glandeur en le transformant en homme bon. Une idée amusante qui n'aura guère fait recette à sa sortie, s'attirant même les foudres des critiques. On se penchera quand même sur la pelloche pour savourer la présence à l'écran d'une panthère numérique dansante et d'une divinité moustachue armée d'un monstrueux gourdin !

YAMAHO YAMA


YAMAHO YAMA - Poster

Yama, son gourdin, mais aussi sa monture-buffle, sont également au programme de YAMUDIKI MOGUDU, sorti en Inde en toute fin d'année, le 27 décembre 2012. L'histoire est cependant bien différente et part d'une erreur du Dieu créateur Brahma. De celle-ci a résulté la naissance prématurée de Naresh, un humain échappant aux règles des Dieux, comme la maladie, la mort et même le destin. Nârada, fils de Brahma, tente dans un premier temps de réparer la boulette en provoquant le mariage de Naresh avec Yamaja, fille du gardien des enfers Yama. Mais les deux tombent réellement amoureux et Yama est contraint de venir sur Terre pour récupérer sa fille. Naresh n'entend pas laisser partir sa dulcinée et s'accroche à la queue du buffle ! Dès lors, notre homme évolue parmi les Dieux et chamboule leur univers !
Particulièrement tordue, cette histoire n'en mêle pas moins fantastique et romance dans une aventure dynamique et riche en personnages issus de la religion hindouiste.

YAMUDIKI MOGUDU

 

YAMUDIKI MOGUDU - Poster

Décidément, 2012 aura été l'année du juge des morts puisqu'il fait également une petite apparition dans DARUVU, un métrage plutôt couillu partant sans surprise d'une belle amourette. Bullet Raja est donc un petit truand au cœur tendre, lequel bat pour la mignonnette Swetha. Mais la jeune femme est déjà engagée auprès de Harbour Babu, le gros dur du coin. Le bonhomme n'a pas l'intention de se laisser piquer sa nana et abrège donc l'existence de Bullet Raja. En arrivant devant les Dieux, le jeune homme négocie une réincarnation qui tourne court, puis une autre, qui lui permettra d'obtenir vengeance en distribuant quelques bourres-pifs ! Pitch prometteur, bande-annonce dynamique, reste à vous faire le film !

DARUVU

 

DARUVU - Poster

Si vous n'avez pas été convaincus par Yama, vous le serez peut-être par Andhakasura, ou Shiva lui-même ! Les deux s'invitent en effet au sein de DHAMARUKAM, pour un ultime affrontement plutôt engageant. Commençons par rappeler qu'un "Asura" (ou "Axiuluo" en chinois et "Ashura" en japonais) est un démon et qu'Andhakasura désigne donc le démon Andhaka. Celui-ci n'est autre que le troisième fils de Shiva, mais fut élevé par le démon Hiranyaksha. Pour les besoins de DHAMARUKAM, on modernise quelque peu l'histoire "classique", on met de côté l'aspect incestueux véhiculé par l'attirance d'Andhaka pour sa mère et on oublie que ce cher démon a été embroché par le trident de son père. Le film de Srinivasa Reddy conserve néanmoins l'affrontement entre le bien et le mal, au sein duquel s'immiscent toutefois deux personnages humains. La ravissante Maheshwari tout d'abord, qui n'a guère de chance puisque de par les circonstances de sa naissance, elle pourrait apporter à Andhakasura les pleins pouvoirs, à condition d'être sacrifiée lors d'une éclipse solaire ! Fort heureusement, l'autre personnage humain, héros du film, est pour sa part né avec la grâce divine de Shiva. Destiné à accomplir de grandes choses, il va donc commencer par tenter de sauver la belle, et bien évidemment botter le cul du démon !

DHAMARUKAM

 

DHAMARUKAM - Poster 1

Quittons maintenant le monde des Dieux et attaquons nous aux maisons hantées avec AVUNU, un film mettant en scène un jeune couple formé de Mohini et Harsha. Les deux amoureux aménagent dans un petit pavillon de banlieue sans savoir qu'il abrite un esprit vicelard. Celui-ci prend en effet un malin plaisir à mater les étreintes du couple et les séances d'habillage de la jeune Mohini. Plutôt discrète jusque là, cette entité commence à prendre ses aises lorsque Harsha est rappelé à Bangalore pour son boulot. Fini de se rincer l'œil et de voler des soutifs, le spectre devient dés lors agressif et entreprend même de violer la belle. Mais pour ça, il lui faudra bien évidemment un corps, que le démon n'a pas l'intention d'emprunter poliment…
Doté d'une affiche pour le moins intrigante et d'une bande-annonce à la PARANORMAL ACTIVITY, AVUNU a été mis en boite par Ravi Babu, lequel incarne également le spectre du film. A sa sortie en septembre, le film a rencontré un succès suffisant pour être racheté par l'industrie tamoule qui sortira sous peu sa version intitulée AAMA. Ravi Babu retournera par ailleurs le film, à destination cette fois-ci de l'industrie Bollywoodienne. On s'en réjouit d'autant plus que le coup du gant dans la cuisine nous a bien plu !

AVUNU

 

AVUNU - Poster

De maison hantée, il en sera également question dans MYTHRI, sorti dans les salles à la fin de l'année 2012. Le métrage nous présente Deepu, un jeune homme qui, comme beaucoup d'autres, aspire à devenir une superstar de la chanson. Pour cela, il va démarcher l'un des dirigeants d'une grosse boite de production et, ô joie, le businessman est impressionné. Il propose même à Deepu d'aller enregistrer son Clip au sein d'une vieille villa de sa connaissance. Sur place, ils sont accueillis par la séduisante Mythri qui, bien évidemment, ne laisse pas Deepu insensible. Tout semble se passer au mieux et pourtant, la mort d'un technicien dans d'étranges circonstances annonce bien d'autres drames à venir… Ne tournons pas autour du pot, le film s'est pris une méchante veste lors de sa sortie. Un bel échec pour l'actrice polyglotte Sadha qui, consolons-nous toutefois, a tout de même rencontré un (très) vif succès en 2012 via le ARASHAKA dont nous reparlerons dans notre Bilan dédié au cinéma Sandalwoodien (oui, vous avez bien lu). Amis curieux, restez donc connectés !

MYTHRI

 

MYTHRI - Poster

Passons ensuite à UU KODATHARA? ULIKKI PADATHARA?, un métrage Tollywoodien comme on les aime avec de la baston, des héros qui bombent le torse, du sang et des armes tranchantes improbables ! Autant dire qu'en vous lançant dans le visionnage de cette pelloche au titre imprononçable, vous allez en prendre plein la gueule avec une épopée se déroulant sur deux époques, articulée autour d'une famille flouée et dépossédée de ses biens par un certain Bhoopati. Les décennies passent et l'âme de Bhoopati continue de troubler la quiétude de la demeure connue sous le nom de "Gandharva Mahal". Fort heureusement, le jeune et dévoué Manoj se montre aussi filou qu'énergique, empêchant que le lieu ne soit transformé en complexe hôtelier. Mais trêve de bavardage, jetez un œil à cette bande-annonce et osez nous dire que ça ne fait pas envie !

UU KODATHARA? ULIKKI PADATHARA?

 

UU KODATHARA? ULIKKI PADATHARA? - Poster

Loin des maisons hantées, KULU MANALI n'en fleure pas moins le déjà vu avec un synopsis qui, soyons franc, ne stimule pas plus que ça. Jugez plutôt. Une bande de potes part en direction de Kullu Manali pour quelques journées festives et dépaysantes. Mais une fois sur place, ils sont bien vite pris en chasse pas un tueur masqué qui décide de les éliminer un par un. L'aide d'un inspecteur de police et d'un guide des environs n'y changera malheureusement pas grand-chose, mais fera remonter quelques interrogations. Et si le tueur n'avait pas choisi ses victimes par hasard ? Bref. On l'aura compris, les d'jeuns cachent un secret pas glorieux qui va leur coûter la vie, et le métrage devrait se terminer sans surprise par un assassin qui tombe le masque et balance une motivation de derrière les fagots. Tout ça, c'est du slasher de base et même en Inde, on a déjà donné avec par exemple le HIDE & SEEK dont nous vous avions parlé en 2009. L'originalité, nous la trouverons donc dans le cadre, plutôt inattendu puisque l'action se situe à Kullu Manali comme l'indique assez clairement le titre. Or il s'agit d'une région montagneuse avec des lacs, des chalets et assez régulièrement de la neige. Alors avouez qu'en se lançant dans le visionnage d'un Slasher indien, on ne s'attend pas vraiment à tomber sur un métrage qui sent les Alpes Suisses !

KULU MANALI

 

KULU MANALI - Poster

Enfin terminons notre tour d'horizon et restons en décors naturels avec SASESHAM. Un film qui se déroule pour sa part dans les Nallamalas, une région forestière s'étirant (à la louche) entre Hyderabad et Chennai, au sud-est de l'Inde. C'est ici que part s'isoler Sri Ram, un scénariste bossant sur la série populaire "Nelavanka". Le bonhomme tente de trouver l'inspiration nécessaire à l'écriture des prochains épisodes mais contre toute attente, des fantômes viennent perturber son activité rédactionnelle… Un pitch intrigant qui n'a malheureusement pas su convaincre les foules lors de sa sortie, malgré des chorégraphies et une bande-originale dans l'air du temps…

SASESHAM

SASESHAM - Poster
Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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