DE MELIES A LA 3D : LA MACHINE CINEMA

5 octobre 2016 
DE MELIES A LA 3D : LA MACHINE CINEMA

Du 5 octobre 2016 au 29 janvier 2017, la Cinémathèque Française propose un voyage atypique dans l'histoire du cinéma. Pas au travers d'un cinéaste mais en nous faisant découvrir l'évolution technique du 7ème Art. On pouvait déjà avoir un avant-goût des essais balbutiants qui ont mené au cinéma dans l'exposition permanente du Musée de la Cinémathèque Française. Mais «De Méliès à la 3D : la machine cinéma» va beaucoup plus loin. Car si l'on retrouve bien les débuts avec des machines animant des images, cette exposition temporaire retrace la métamorphose des outils qui ont permis de capter les films du son à l'image. Des clichés papier au numérique en passant par toutes sortes de formats de pellicule, c'est une impressionnante collection de caméras et projecteurs qui nous est présentée. Ce sont de véritables mécanismes d'horlogerie, des machines de précision qui, pour certaines, ont capté des chefs d'oeuvre du cinéma. Car sans ces outils, sans ces évolutions, le cinéma n'existerait pas... Si la plupart des objets dévoilés sont inertes, il y a tout de même des démonstrations. Ainsi, dès l'entrée, un imposant projecteur diffuse en boucle des extraits du MEPRIS de Jean-Luc Godard sur pellicule. Plus loin, dans une alcôve, on peut même entendre un extrait du premier film parlant, LE CHANTEUR DE JAZZ, diffusé par un véritable haut parleur d'époque ! Un peu partout, des écrans diffusent des vidéos explicatives ou des extraits de films pour illustrer les techniques utilisées. Cela dit, malgré la richesse de l'exposition, il y a tout de même une petite frustration sur les explications données. Des d'informations supplémentaires sur certains appareils auraient été les bienvenues comme pour le Résonateur Dynharmonique, haut parleur magnifique ressemblant à un orgue, ou l'Aéroscope et son mécanisme à air comprimé. De même, de nombreux formats de pellicules sont présentés sans véritable explication. Des griefs, forcément, on peut en avoir... Il aurait fallu bien plus d'espace pour expliciter l'histoire technique du cinéma. Il est d'ailleurs intéressant de constater que la plupart des visiteurs traversent l'exposition en jetant un oeil distrait à chacun des objets et au pas de course. Typique du XXIème siècle où on ne s'attarde plus à détailler le mécanisme d'un objet, où l'on ne s'intéresse plus à la magie des procédés. La fin de l'exposition nous montre ainsi des caméras numériques dont la beauté est bien loin d'égaler celle de leurs ancêtres ouvragés. L'extrait en 3D de GRAVITY émerveille d'ailleurs bien moins que la démonstration des différentes techniques inventées par Abel Gance. En prenant son temps, il faut au moins trois bonnes heures pour exploiter pleinement les trésors de cette exposition hors-norme qui rassemble de nombreux appareils qui étaient invisibles jusqu'à aujourd'hui. «De Méliès à la 3D : la machine cinéma» démontre assez clairement le cheminement technique des artisans du cinéma lorsque l'on pouvait encore toucher réellement les images des films. A ce titre, l'affiche de l'exposition illustre merveilleusement cette idée avec Buster Keaton inspectant un ruban de pellicule !
Site officiel : http://www.cinematheque.fr

De Méliès à la 3D : la machine cinéma - Poster

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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