Header Critique : COMATOSE (MATI SURI)

Critique du film
COMATOSE 2009

MATI SURI 

A quelques jours de son mariage, Abel est accostée par une femme enceinte clamant qu'elle porte l'enfant de son futur mari. Ebranlée, Abel s'enferme dans sa chambre et tente de se suicider en ingérant des médicaments. Elle sera heureusement sauvée non sans avoir traversée une expérience de «mort imminente», ce mystérieux état de conscience vécu par certains individus pendant une mort clinique. Sur les conseils d'un ami, Abel va se reconstruire dans une luxueuse maison de campagne. Bien entendu, de nombreux phénomènes étranges vont harceler la jeune femme.

Lors de notre périple au Marché du Film de Cannes, nous avons fait la très agréable connaissance de Ody Mulya Hidayat, un producteur indonésien exerçant au sein de la jeune et prometteuse société de production Maxima Pictures. L'homme était sur place pour défendre COMATOSE, le nouveau champion de l'horreur locale. A la réalisation, on retrouve le confirmé Rizal Mantovani. Maître de l'horreur dans son pays, on lui doit notamment la trilogie des CHANTING (alias KUNTILANAK). Pour se donner toutes les chances de séduire le public, COMATOSE offre le premier rôle à la charmante Nadine Chandrawinata, connue jusqu'alors pour avoir été Miss Indonésie en 2005.

Elle voit des fantômes partout ! Malgré son pitch intégrant le thème de l'expérience de «mort imminente» déjà exploitée dans L'EXPERIENCE INTERDITE de Joel Schumacher, COMATOSE n'est finalement qu'un shocker plutôt classique dans le paysage de l'horreur indonésien. Le «voyage» aux porte de la mort d'Abel est un prétexte pour aligner ensuite les apparitions spectrales à base de petite fille baveuse, de goule à cheveux longs et gras croassant à la JU-ON de Takashi Shimizu ou encore de «Pocong» gardien du temple des morts. Ca fait beaucoup de stress pour une pauvre femme toute seule dans une grande maison, d'autant plus que le scénario réserve, qui plus est, un twist sentimental à notre pauvre héroïne qui n'en demandait pas tant.

Avec son affiche extrêmement accrocheuse et son ambiance exotique, le spectateur occidental a toutes les raisons de craquer pour COMATOSE. Mais le visionnage du film n'est pas sans quelques déconfitures. Classiques, les péripéties s'enchaînent sans réel soucis d'originalité, exploitant consciencieusement une recette narrative déjà plus très fraîche. La photographie du film n'est pas très fastueuse avec un rendu plus téléfilm que cinéma. Enfin, malgré son effarante beauté, force est de reconnaître que Nadine Chandrawinata n'a rien d'une grande actrice. La jeune femme n'est pas toujours à l'aise dans ses scènes, voire carrément embarrassée lors de certains passages horrifiques.

COMATOSE est-il pour autant un mauvais film ? Bien que plombé par ces quelques bémols, il faut reconnaître que le spectacle est bien troussé et particulièrement divertissant. On ne s'ennuie pas une seconde dans ce métrage à la croisé du soap Brésilien et du film d'horreur glaçant, le spectateur voyageant en permanence entre la naïveté des personnages et les odieux coups de pression donné par les apparitions. Comment ne pas souligner l'efficacité de ces derniers, responsable de nombreux «jump scare» à vous faire tomber du canapé. COMATOSE n'a pas inventé la poudre, mais la maîtrise suffisamment bien pour que le frisson s'installe. Les néophytes du cinéma indonésien peuvent donc s'initier en toute quiétude au joie de l'apparition subite de Pocong grâce à ce film oubliable mais très fortement sympathique.

Rédacteur : Eric Dinkian
Photo Eric Dinkian
Monteur professionnel pour la télévision et le cinéma, Eric Dinkian enseigne en parallèle le montage en écoles. Il est auteur-réalisateur de trois courts-métrages remarqués dans les festivals internationaux (Kaojikara, Precut Girl et Yukiko) et prépare actuellement son premier long-métrage. Il collabore à DeVilDead depuis 2003.
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