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Critique du film et du DVD Zone 2
PISTE DU TUEUR, LA 1997

SWITCH BACK 
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Dans un motel du sud des Etats-Unis, le shérif Buck Olmstaed et ses hommes découvrent deux cadavres salement amochés. Peu de temps après, Olmstead reçoit la visite de l'agent du FBI Frank LaCrosse, qui lui annonce que ces forfaits ont été commis par un redoutable et mystérieux serial killer qu'il traque depuis des semaines à travers les USA. Mais ce que LaCrosse n'avoue pas tout de suite, c'est que ce tueur a enlevé et caché son fils : il se livre maintenant à un jeu de piste sanglant avec ce dangereux criminel, jeu de piste qui l'entraînera jusque dans les Montagnes Rocheuses du Colorado...

Le film de serial-killer est un genre qui s'est toujours situé à mi-chemin entre le cinéma policier (enquête, suspects, affaire criminelle...) et l'épouvante (violence gratuite, motifs quasi inexistants...). On en trouve d'ailleurs des spécimens dès l'époque du muet. A tout saigneur tout honneur, Jack l'éventreur mène le bal au temps du cinéma muet : on le rencontre dans THE LODGER d'Alfred Hitchcock, jeune réalisateur britannique appelé à un grand avenir, c'est le moins que l'on puisse dire. Le cinéma allemand, alors à son apogée, l'emploie aussi, dans de magnifiques séquences du CABINET DES FIGURES DE CIRE de Paul Leni, puis dans l'immortel LOULOU de G.W. Pabst où la belle Louise Brooks périra sous ses coups de surin. Puis vient le parlant et le classique fondateur du genre, encore tourné en Allemagne : M LE MAUDIT de Fritz Lang, dans lequel Peter Lorre, dans son premier grand rôle, incarne un terrible tueur d'enfants. A Hollywood, le genre arrive notamment grâce aux films noirs que l'allemand Robert Siodmak y réalise au début des années 1940 : LES MAINS QUI TUENT et DEUX MAINS, LA NUIT. Ce style de film va vraiment connaître une explosion de sa production à partir du double coup de canon de 1960 : PSYCHOSE de Hitchcock et LE VOYEUR de Michael Powell (dans lequel un tueur en série filme l'agonie de ses victimes et va jusqu'à planifier sa propre mort). Dès lors, on retrouve des tueurs détraqués en tout genre dans de nombreux pays, et notamment en Italie avec les giallos (LA FILLE QUI EN SAVAIT TROP de Mario Bava, L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL de Dario Argento, L'ÉVENTREUR DE NEW YORK de Lucio Fulci...). Aux USA, ces films évolueront, sur des modes plus fantastiques, avec des œuvres comme HALLOWEEN, VENDREDI 13, LES GRIFFES DE LA NUIT et leurs nombreuses suites.

Le film de tueur en série connaît toutefois une véritable renaissance grâce au très gros succès public et critique du SILENCE DES AGNEAUX, qui se vit même récompensé par de nombreux Oscars, dont ceux de meilleur réalisateur pour Jonathan Demme, meilleur film, meilleur scénario et meilleur acteur pour Anthony Hopkins qui incarne le cannibale Hannibal Lecter : du jamais vu pour une oeuvre flirtant d'aussi près avec l'épouvante ! Évidemment, cela a donné des idées à d'autres réalisateurs, notamment à David Fincher avec SEVEN en 1995, qui fut lui aussi un triomphe en salles. Dans les deux cas, on a affaire à une enquête plongée dans un contexte réaliste (voire hyper-réaliste pour le très sordide SEVEN), où des serial killers irrécupérables incarnent le mal à l'état pur et manipulent avec une exceptionnelle perversité les braves policiers à leurs trousses. Ces deux films vont engendrer de nombreux imitateurs : LE MASQUE DE L'ARAIGNEE, THE WATCHER avec Keanu Reeves, RESURRECTION avec Christophe Lambert, le danois NIGHTWATCH, les français SIX PACK et LES RIVIÈRES POURPRES...

C'est très nettement dans ce courant des années 1990 que s'inscrit LA PISTE DU TUEUR, écrit et dirigé par Jeb Stuart, dont c'était la première (et, jusqu'à aujourd'hui, la seule) réalisation. En effet Jeb Stuart a surtout fait sa carrière comme scénariste, essentiellement pour des thrillers et des films d'action, dont PIÈGE DE CRISTAL et LE FUGITIF mais aussi MENACE TOXIQUE avec Steven Seagal, dans une catégorie un peu moins glorieuse... En vedette, le film nous propose Danny Glover (L'ARME FATALE...), ainsi que Dennis Quaid (ENEMY, L'AVENTURE INTÉRIEURE...) qui incarne l'agent LaCrosse. La musique est signée par Basil Poledouris (CONAN LE BARBARE, ROBOCOP...) : toutefois, le style de LA PISTE DU TUEUR ne se prête pas aux élans lyriques qui ont fait la célébrité du compositeur. Il propose donc une partition plutôt lente et subtile, cherchant avant tout à provoquer une sourde angoisse chez le spectateur. Hélas, ce film a été un gros fiasco : tourné pour presque quarante millions de dollars, sa distribution dans les salles aux USA ne devait même pas atteindre le quart de ce chiffre en recettes au cours de son exploitation sur grand écran.


LA PISTE DU TUEUR se sépare en deux parties bien distinctes. Au cours de la première heure du film, Dennis Quaid mène une enquête archi-classique. Les suspects se multiplient, le tueur laisse sciemment des indices ambigus pour jouer au chat et à la souris avec son profiler préféré, l'agent du FBI rencontre bien des difficultés à se faire accepter par les policiers locaux...

Pourtant, au crédit du film, on apprécie une réalisation d'une grande sobriété, une peinture convaincante des petites villes du sud américain ainsi que le cadre magnifique et assez original des Montagnes Rocheuses. Les acteurs sont bons, notamment dans les seconds rôles (mention spéciale à R. Lee Ermey qui interprète le shérif Olmstaed).

Mais progressivement, avec l'arrivée de révélations sur l'identité de l'assassin, LA PISTE DU TUEUR finit tout de même par lasser. Les clichés se multiplient, de légères pointes de démagogie sont à déplorer (les braves petits gars de la campagne sont aux prises avec les salauds de Washington...) et, surtout, le cabotinage de certains comédiens pris à contre-emploi (Dennis Quaid joue de façon retenue, voire intériorisée) finit par faire sourire. Enfin, la dernière demi-heure du métrage devient extrêmement prévisible (on pense énormément à SEVEN) et manque gravement de tonus, malgré quelques cascades ferroviaires assez spectaculaires (mais filmées sans beaucoup de conviction : on est très loin de RUNAWAY TRAIN auquel la fin de LA PISTE DU TUEUR fait pourtant penser).

L'image de LA PISTE DU TUEUR, en format cinémascope respecté, est de très bonne facture. On regrette tout de même de très légères traces de compression dans les scènes nocturnes et une petite dominante verdâtre dans les plans sombres. Il n'en reste pas moins que la luminosité, la définition, la stabilité de l'image et la propreté de la copie sont pratiquement irréprochables.

En bande-son, on nous propose des mixages en 5.1 en anglais ou en français. Notons au passage que le doublage français est correct, même s'il nous fait perdre tout le travail fourni par les acteurs sur les accents américains.
Pour les bonus, Paramount ne se casse pas trop. On signale une bande-annonce en anglais non sous-titrée et quelques menus immobiles et muets. Et C'est tout. Pour un DVD vendu actuellement aux alentours de 25 euros, c'est ridicule...

LA PISTE DU TUEUR ne m'a pas paru être un film très réussi. Son manque d'originalité est déjà flagrant, mais après tout un petit thriller de série bien emballé, ça peut toujours faire plaisir, non ? Hélas, ce film manque aussi gravement de rythme et de nervosité et il m'a paru, en fin de compte assez ennuyeux.

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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Le cadre géographique des Rocheuses
Quelques séquences spectaculaires
On n'aime pas
Peu original
Manque de rythme
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L'édition vidéo
SWITCH BACK DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h53
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Bande-annonce

       

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