Header Critique : BEAU-PERE, LE (THE STEPFATHER)

Critique du film et du DVD Zone 2
LE BEAU-PERE 1987

THE STEPFATHER 

Vivant le parfait amour, Susan laisse Jerry s'installer chez elle. Sa fille, Stephanie, voit assez vite d'un mauvais œil les étranges manières de ce nouveau beau-père… Pendant ce temps, un homme enquête sur un tueur qui aurait massacré sa famille.

Le cinéaste Joseph Ruben va débuter sa carrière milieu des années 70 en emballant des oeuvrettes à petits budgets pour le compte de Crown International Pictures. A l'instar de LACHE-MOI LES BASKETS, il va se cantonner quelques temps dans le registre de la comédie à destination d'un public adolescent. Il va toutefois se sortir de cette ornière en tournant un surprenant, pour l'époque, DREAMSCAPE. Curieusement, son métrage suivant va se débarrasser de l'aspect spectaculaire de la science-fiction ainsi que de ses effets spéciaux compliqués. Il va donc mettre en scène LE BEAU-PERE prenant comme cadre une banlieue anodine tout en plaçant son intrigue au sein d'une famille plutôt normale. Toutefois, le métrage porte la signature de deux écrivains américains qui se connaissent plutôt bien puisqu'ils ont déjà co-rédigé un livre ensemble. Tout d'abord Brian Garfield qui est l'auteur du roman qui sera adapté au cinéma sous le titre UN JUSTICIER DANS LA VILLE. En compagnie de Donald E. Westlake, il va tirer les grandes lignes d'un thriller, lorgnant pas mal vers l'horreur, en s'inspirant du cas d'un tueur en série. L'histoire vraie de John List, qui avait disparu après avoir tué toute sa famille, donne une idée assez tordue aux deux romanciers. Ensuite, Donald E. Westlake assurera seul l'écriture du scénario. L'écrivain n'est pas, lui non plus, inconnu sur les écrans puisque pas mal de ses livres ont été adaptés au cinéma comme LE POINT DE NON RETOUR réalisé par John Boorman et qu'il a déjà signé des scénarios spécialement pour le cinéma à l'instar de celui de la comédie policière LES FOURGUEURS.

LE BEAU-PERE ne fait aucun mystère et dévoile dès les premières minutes un carnage et celui qui l'a commis. La séquence résume a elle seule le film. L'apparente normalité d'un homme en train de se préparer dans la salle de bain puis de s'apprêter avant de prendre son petit déjeuner laisse la place à une révélation choc. De nos jours, la séquence a perdu de son intensité mais installe inévitablement un petit malaise. Le tueur évolue le plus naturellement du monde au milieu de cadavres avant de partir tranquillement comme si de rien n'était. Pourtant, on le découvrira par la suite, le personnage principal du film n'est pas à la recherche de nouvelles victimes. Au contraire, sa quête le pousse à trouver la famille idéale. Son but, s'insérer au milieu du portrait craché d'une famille servant les clichés des valeurs américaines et morales. Le «monstre» du film est directement intégré dans le cercle familial. C'est d'ailleurs en cela que LE BEAU-PERE se différencie des autres tueurs officiant sur grand écran à la même époque. Par la suite, Joseph Ruben s'essaiera d'ailleurs de nouveau à ce type d'exercice en réalisant d'autres thrillers que l'on pourra qualifier de domestiques : LES NUITS AVEC MON ENNEMI et LE BON FILS.

Avec un tel sujet, il faut un acteur à même de prendre sur ses épaules une grosse partie de l'entreprise. Bon choix pour LE BEAU-PERE puisque Terry O'Quinn livre une prestation fort réussie. Le comédien sert ainsi largement le film en incarnant un personnage perdant les pédales face aux multiples identités qu'il est amené à endosser. Le fameux «Beau-père» en devient quelque peu imprévisible passant du calme à la rage selon ses contrariétés et sautes d'humeur. Ce n'est alors plus vraiment le suspense qui retient l'attention, le métrage s'avère assez anodin et prévisible dans ce registre. Tout le sel du métrage se résume essentiellement au portrait de cette bombe humaine à retardement. Joseph Ruben prend aussi le partie pris d'une violence relativement réaliste et la plupart des séquences de ce type s'avèrent brutes et sans fioritures. Ce qui tranche de manière très réussie, continuant de déstabiliser le ton du métrage, avec les touches d'humour noir du film et le côté parfois pince sans-rire du «beau-père». Deux décennies plus tard, le film a bien sûr un peu perdu de son efficacité mais il se redécouvre aujourd'hui non sans plaisir et ce toujours pour les mêmes raisons.

LE BEAU-PERE va connaître un petit succès qui mènera à réaliser un second métrage intitulé simplement LE BEAU-PERE 2. Terry O'Quinn, contre toute logique, y fait son retour devant la caméra de Jeff Burr. Par contre, le comédien passera définitivement la main lorsque la télévision américaine se lancera dans un THE STEPFATHER 3. Le film original n'est pas oublié puisque plus de vingt ans après, sa petite renommée lui vaut d'avoir droit à son remake, réalisé par Nelson McCormick.

En 2004, Elephant Films a sorti une «Collection Frisson» dans laquelle on pouvait trouver des métrages tels que DOUBLE MALEFIQUE ou LA COMPAGNIE DES LOUPS mais aussi LE BEAU-PERE et LE BEAU-PERE 2. Hélas, en ce qui concerne le film de Joseph Ruben, le DVD français ne propose qu'un transfert plein cadre qui ne rend pas justice à l'image. Contraste qui manque de pêche, format cinéma non respecté et quelques petits soucis inhérents à des transferts vidéo un peu vieillots, LE BEAU-PERE y reste regardable mais c'est assez éloigné de ce que peut faire un DVD en pleine possession de ses moyens. Pour ceux qui comprennent l'anglais, récemment, en 2009, les Américains ont sorti le film dans une édition disposant d'un nouveau transfert 16/9 ainsi que de nombreux suppléments.

L'image du DVD français n'est pas au Top, le son ne fera pas spécialement mieux. La version originale sous-titrée est proposée dans une piste stéréo qui manque de profondeur. Le doublage français a subi un remixage sauvage en 5.1, plus percutant mais aussi très artificiel. Enfin, la partie interactive se borne à nous donner des filmographies (la plupart des titres ne sont même pas proposé en français) ainsi qu'une sélection de bandes-annonces.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
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Un personnage inquiétant très réussi
La prestation de Terry O'Quinn
On n'aime pas
Une édition DVD très moyenne
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L'édition vidéo
THE STEPFATHER DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h25
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
      • Filmographies
      • Joseph Ruben
      • Terry O'Quinn
      • Shelley Hack
      • Bandes-annonces
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