Header Critique : CHANTING 3, THE (KUNTILANAK 3)

Critique du film
THE CHANTING 3 2008

KUNTILANAK 3 

Un jeune couple disparaît dans la forêt inexplorée de Ujung Sedo, réputée hantée par le Kuntilanak, un esprit maléfique. Rapidement un groupe d'amis s'y rend pour tenter de les retrouver. En chemin, ils tombent sur Samantha, une jeune fille venue au même endroit accomplir une mystérieuse mission.

Kuntilanak est une créature malveillante du folklore indonésien ; le fantôme d'une femme morte en couche s'amusant à terrifier les vivants et tuant les malheureux qui s'aventurent sur son territoire afin d'assouvir sa vengeance. Sa venue est souvent précédée d'un chant annonçant le destin funeste de celui qui l'entend. Sa terrifiante imagerie est un terreau idéal pour le cinéma d'horreur indonésien, cinéma encore aujourd'hui très influencé par la vague japonaise de fantômes post-RING.

Sorti en 2006, THE CHANTING (KUNTILANAK) connaît un grand succès au box office indonésien. Deux séquelles seront lancées chaque année suivante en reprenant le même personnage principal, à savoir Samantha (Julie Estelle). Le réalisateur de cette trilogie Rizal Mantovani (à qui l'on doit aussi COMATOSE, dont on vous parle plus en détail dans une autre chronique) est issu du clip vidéo où il a acquis sa renommée locale. En 1999, son premier long métrage (co-réalisé) KULDESAK a été nominé pour le Silver Screen Award récompensant le meilleur film asiatique au Singapore International Film Festival. Toujours co-réalisé, son deuxième film JELANGKUNG continue la success-story puisqu'il va se placer dans le haut du box office national en 2002. Et rien ne semble pouvoir arrêter le cinéaste sur son sol natal puisque pour THE CHANTING 3, dont nous parlons ici, Rizal Mantovani a reçu carrément le Prix du Meilleur Réalisateur au Bali International Film Festival de 2008.

Ce troisième volet de la saga THE CHANTING suit un scénario plutôt classique. Le réalisateur installant cette fois-ci ses personnages au cœur d'une forêt hostile comme dans LE PROJET BLAIR WITCH. La trame se divise en deux parties, un peu comme dans CANNIBAL HOLOCAUST : la première s'attarde sur la recherche des disparus, puis l'intrigue est ensuite monopolisée par l'apparition de Samantha qui fait ici le lien avec les précédents métrages. Celle-ci souhaite en effet se défaire d'une malédiction ancestrale dont elle est victime. Seule sa grand-mère (en fait une vieille sorcière), pense-t-elle, peut la délivrer du mal qui l'accable. Un revirement quelque peu confus donnant lieu à un traitement succinct des deux histoires et des personnages, limitant malheureusement le développement de l'«affect» chez le spectateur qui aurait manqué les premiers épisodes. Le style quelque peu naïf de l'ensemble, façon "soap opera", pourra en déranger certains ou s'avérer charmant selon la sensibilité de l'audience. THE CHANTING 3 reste de toutes façons une fiction à prendre à la légère.

THE CHANTING 3 réussi pourtant à nous plonger dans une ambiance obscure. Le visuel des fantômes est assez inquiétant, pouvant aller assez loin dans le grotesque à l'instar de la fameuse grand-mère-sorcière. La mise en scène suit les ressorts habituels des manifestations fantastiques sans que cela ne soit réellement dommageable puisqu'il faut bien reconnaître que cela fonctionne. Soucieux de jouer sur le même terrain que les cadors du genre, THE CHANTING 3 intègre une scène filmée en caméra infrarouge à l'instar de [REC], L'ORPHELINAT, THE DESCENT ou bien encore 28 SEMAINES PLUS TARD. Le visionnage de THE CHANTING 3 s'apparente au final à un tour de train fantôme version indonésienne. On sursaute régulièrement grâce à des frayeurs solides sans pour autant verser dans le gore agressif, le film n'insistant pas sur de réels affrontements ou trépassements frontaux. Les amateurs du genre qui ne se montrent pas trop exigeants passeront un bon moment exotique et sans prise de tête.

Rédacteur : Sandrine Ahson
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