LE MEILLEUR ET LE PIRE DE 2015 PAR SOPHIE SCHWEITZER

14 mars 2016 
LE MEILLEUR ET LE PIRE DE 2015 PAR SOPHIE SCHWEITZER

L'année 2015 ne fut pas forcément heureuse sur tous les points, mais côté cinoche on a quand même été gâté ! Je ferai une petite mention aux films sortis cette année en marge du cinéma de genre, mais qui ont été de belles réussites comme RÉALITÉ de Quentin Dupieux, INHERENT VICE de Paul Anderson ou encore SICARIO de Denis Villeneuve. Ce fut une année agitée avec pas mal de blockbusters également, STAR WARS, forcément, mais aussi des productions plus modestes, comme le génial DEATHGASM, toutes aussi marquantes. Mais voici donc mon Top 5, ainsi que le pire de 2015 pour moi !

Sophie Schweitzer

LE MEILLEUR DE 2015 POUR SOPHIE SCHWEITZER

  1. MAD MAX FURY ROAD

    33 ans après MAD MAX 2, George Miller revient, poussant encore plus loin son propos (difficile de ne pas y voir une critique de la société moderne où l'eau potable est monétisée dans certains pays) et son univers. Totalement fou du début à la fin, ce nouvel opus s'offre de plus, le luxe d'éviter au maximum les effets spéciaux numériques privilégiant les cascades en prises de vues réelles. Généreux, époustouflant, surprenant, MAD MAX FURY ROAD n'est pas seulement le film d'action de l'année (si ce n'est de ses dix dernières années) mais aussi un film intelligent qui contient plusieurs niveaux de lecture, et un point de vue assez féministe qui n'est pas pour nous déplaire !

  2. CEMETERY OF SPLENDOUR

    Dans ce film onirique où une femme handicapée croise la route d'une médium dans un hôpital rempli de soldats atteint d'une maladie du sommeil, le fantastique est évoqué en subtilité. Les fantômes du passé se joignent au vivant dans des séquences où l'on ne sait pas vraiment si l'on est dans un rêve ou dans la réalité. Dans cet univers très onirique, Weerasethakul mêle réalité et rêve, passé et présent, contes et traumatismes. Le réalisateur tisse de puissantes rêveries autour de la guerre et du passé où l'on sent la puissance évocatrice d'un Shakespeare (Macbeth ou Richard III). Merveille visuelle, il m'a totalement subjugué.

  3. IT FOLLOWS

    Bien que son succès se cantonne aux amateurs de cinéma de genre et d'horreur, et qu'on puisse lui reprocher de ne pas être tellement grand public, IT FOLLOWS s'est clairement démarqué en se montrant d'une originalité audacieuse tout en s'affirmant dans la continuité de John Carpenter. Succès donc, IT FOLLOWS a surtout montré qu'il était encore possible d'inventer quelque chose dans le cinéma de genre et qu'on n'est pas condamné à répéter encore et encore les même schémas. Une vraie perle dont la puissance évocatrice de l'horreur tient dans la subtilité et l'inventivité des apparitions du croquemitaine. La belle surprise de l'année !

  4. GOODNIGHT MOMMY

    Au milieu d'une sélection particulièrement encline aux atmosphères dérangeante du Festival de Gérardmer, il sortait du lot. Ce récit scandinave mettant en scène deux frères jumeaux qui s'auto persuadent que leur mère revenue d'une lourde opération chirurgicale n'est plus leur mère, qu'elle a été remplacée par une créature étrange, et décident de tout faire pour retrouver leur véritable mère oscille entre cruauté, étrangeté et contemplation pour un récit acide et bouleversant.

  5. CRIMSON PEAK

    L'oeuvre hautement romanesque mêle donc histoire d'amour contrariée, triangle amoureux tragique et fantômes au sein d'une splendide demeure (le meilleur décor de film vu au cinéma depuis très longtemps). Certes CRIMSON PEAK déçoit quelque peu, il y manque la cruauté du LABYRINTHE DE PAN, la poésie de L'ÉCHINE DU DIABLE, n'empêche que, la magie prend surtout grâce à Jessica Chastain bouleversante en femme aigrie et possessive qui incarne à la perfection le rôle de la matrone. Splendeur graphique, le film possède une image gothique évoquant la lumière de Mario Bava qui aurait croisé les classiques monsters. J'avoue que j'ai beaucoup aimé ce film rendant hommage au film gothique autant dans son esthétique que son histoire.

LE PIRE DE 2015 POUR SOPHIE SCHWEITZER

  1. AVENGERS : L'ÈRE D'ULTRON

    On prend les mêmes et on recommence ? Le problème des suites c'est que généralement elles essaient de faire plus grand plus fort que le précèdent, et échouent généralement. AVENGERS : L'ÈRE D'ULTRON, c'est exactement ça. Tous les ingrédients qui faisaient la réussite du premier se soldent ici par un cuisant échec. La mise en scène trop saccadée tue toute compréhension, certains personnages deviennent complètement ridicules, et le méchant ne tient pas la route. En bref, un échec comparable à celui de IRON MAN 2 ou IRON MAN 3, on ne sait plus trop à force...

  2. GHOST THEATRE

    Ce film a été une torture de deux heures. Le réalisateur, Nakata, est pourtant un monsieur qui sait y faire, mais peut-être qu'à force de produire un sacré paquet de film chaque année il a perdu le feu sacré ? Allez savoir. Mal filmé (comme un téléfilm au rabais), mal joué (trois expressions maximum pour l'héroïne), au scénario alambiqué, GHOST THEATRE ressemble à un film Bis excepté qu'il dure deux heures et qu'il est par conséquent très très long.

  3. KNOCK KNOCK

    Eli Roth, le réalisateur de HOSTEL est quelqu'un qui s'y connait en horreur, et qui normalement sait aussi comment poser un décor, une ambiance, et faire flipper le spectateur. Et bien là, on se demande comment il est arrivé à nous faire ça. Keanu Reeves n'est pas crédible une seconde dans le rôle, les deux supposées méchantes en font trop niveau jeu, et cette histoire de Home Invasion féminin tourne vite en dérision. Résultat : grosse déception à l'arrivée.

  4. BIRDMAN

    Film de l'année pour beaucoup, BIRDMAN est effectivement une réussite visuelle et surtout technique, cependant, le propos du film ne commence qu'à la fin, quand le fantastique s'insinue dans la réalité. C'était pourtant une très belle idée de faire apparaître du fantastique de sorte qu'on ne sache plus trop ce qui est de la folie ou un miracle ! Dommage, le film de Inarritu aurait pu être une belle réussite fantastique mais on en est loin.

  5. CHAPPIE

    Même topo que BIRDMAN, y'a les idées, y'a le casting qui faut, y'a une atmosphère s'y prêtant mais la sauce ne prend pas. L'idée était pourtant intéressante mais le réalisateur de DISTRICT 9 s'emmêle les pinceaux et finit par nous livrer un film en demi teinte plein de promesses qui n''aboutissent pas.

Rédacteur : Sophie Schweitzer
Photo Sophie Schweitzer
Passionnée de cinéma et littérature de genre, elle a fait des études de cinéma et travaille désormais comme cadreuse. A côté de son travail, elle écrit des nouvelles fantastiques et horrifiques.
36 ans
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