PIFFF 2015 : VENDREDI 20 NOVEMBRE
Le premier film en compétition à avoir été projeté le vendredi 20 novembre nous venait d'Allemagne. DER NACHTMAHR est un trip étrange mis en boîte par un artiste pluridisciplinaire allemand, Akiz, qui avait déjà emballé quelques courts-métrages. Le passage au long a de quoi laisser perplexe. Dans DER NACHTMAHR, on suit le cauchemar éveillé d'une jeune fille. Cela tombe plutôt bien puisque c'est le titre du film ! Toutefois, de la part d'un «artiste», on pourrait s'attendre à une œuvre réfléchie, à une mise en image soignée. Rien de tout cela ici, c'est un tournage en vidéo un peu brut de décoffrage. Autant dire que c'est assez moche visuellement ! L'intrigue est à peine développée puisque l'on suit les pérégrinations de l'héroïne entre rave party sonorisée par une électro agressive et des tranches de vie sans réelle substance. L'élément fantastique est ici représenté par une étrange créature pataude, sorte de version torturée de celle de MAC ET MOI. Il serait possible de tenter une analyse de l'intrigue mais le cinéaste préfère balayer tout cela dès le départ en imposant un concept déjà vu histoire de broder un cauchemar peu probant. Même pas peur, de bout en bout, le plus terrifiant étant au final l'aspect extrêmement caricatural des personnages et des situations.
Du coup, en allant voir THE THING, on traverse un fossé assez impressionnant, celui qui sépare les vidéastes bricolos des grands cinéastes ! Evidemment, THE THING n'a pas été fait avec le même budget. Il n'en reste pas moins que revoir ce film de John Carpenter sur grand écran est un pur moment de cinéma ! Plus de trente ans après sa première vision en salles, la magie est intacte. Le film n'a rien perdu de sa force initiale et met largement à l'amende sa récente préquelle (ou remake, difficile à dire). Si vous n'avez jamais eu la chance de voir THE THING sur grand écran, sachez qu'il devrait y avoir une ressortie dans le courant de l'année 2016 ce qui devrait créer pas mal d'opportunité de le revoir dans des conditions optimales !
Stephen Fingleton est venu présenter THE SURVIVALIST, deuxième long-métrage en compétition projeté en ce vendredi. Dans un futur indéterminé, l'apocalypse s'est imposée de manière inattendue. Avec l'épuisement des ressources naturelles, la population humaine s'en est trouvée réduite. Le film nous présente une sorte d'apocalypse qui s'est déroulée sans explosion nucléaire et sans mort-vivant. THE SURVIVALIST suit donc un homme qui vit seul dans la forêt en cultivant la Terre. Son existence va être chamboulée avec l'arrivée de deux femmes. On peut difficilement voir ici une histoire spécialement novatrice. Reste le traitement du film, assez minimaliste et spartiate, ainsi que l'aspect écolo du propos.
La journée s'est terminée en mettant tout le monde d'accord ! En tout cas, la salle a réagi chaleureusement devant DEATHGASM qui dépeint l'aventure d'un groupe de métal amateur qui libère des forces démoniaques en jouant une partition musicale ! Cette production néo-zélandaise marche ainsi sur les traces d'un certain Peter Jackson en livrant une comédie gore et loufoque contenant quelques moments d'anthologie. Le film parfait qui permettait de renouer, un peu, avec l'ambiance surchauffée du Festival du Rex à l'époque de EVIL DEAD 2.
Pour débuter le week-end, le PIFFF proposera une vingtaine de films durant la journée de samedi ! Bon, c'est en comptant les deux séances de courts-métrages, les français et la sélection internationale, que l'on atteint ce nombre mais c'est autant d'opportunités d'être séduit par l'une ou plusieurs des œuvres projetées. A ce propos, comme pour les longs-métrages, le public pourra voter pour son court-métrage préféré. Justement, la compétition des longs-métrages continuera avec les projections de DON'T GROW UP et BRIDGEND. Enfin, la journée ne se terminera pas puisque à partir de 22h00 débutera une nuit complète se terminant à l'aube et dédiée à l'animation japonaise avec, au programme, quatre longs-métrages dont le dernier film de Mamoru Hosoda en avant-première !
