PIFFF 2014 : COURTS-METRAGES INTERNATIONAUX

26 novembre 2014 
PIFFF 2014 : COURTS-METRAGES INTERNATIONAUX

Lors de la quatrième édition du PIFFF, une seule et unique projection a été programmée en fin de matinée. Toutes les autres projections se sont déroulées en après-midi ou dans la soirée. A 11 heure du matin, le samedi 22 novembre, il nous a donc été possible de découvrir la sélection de courts-métrages internationaux. Et contrairement à ce que l'on aurait pu craindre, la salle était loin d'être vide. C'est tant mieux puisque les chanceux qui avaient fait le déplacement n'ont sûrement pas été déçus par la majorité des films proposés...

Et cela démarrait de bien belle manière avec ARMEN. Ce court-métrage norvégien démarre comme une simple parodie où un ouvrier introverti et religieux est la victime d'un accident du travail. Mais son handicap va disparaître grâce à un véritable miracle de la nature qui va changer radicalement sa vie. Trop, peut être… Particulièrement amusant, ce court-métrage se termine par une véritable interrogation philosophique à propos de la dualité de l'être humain. En quelques minutes, ARMEN réussit donc à exposer un message percutant tout en interpellant les spectateurs. Excellent !

ARMEN - Poster

Il en va de même pour HE TOOK HIS SKIN OFF FOR ME. Ce film anglais propose la même idée que celle développée dans long-métrage qui était en compétition lors du festival, THE DUKE OF BURGUNDY. Toutefois, ce court-métrage se montre bien plus concis, en partie en raison de sa durée mais aussi avec un traitement moins redondant. Pas de relation sado-maso dans HE TOOK HIS SKIN OFF FOR ME où un couple vit le grand amour, l'un des deux se mettant complètement à nu, s'offrant entièrement dans cette relation. L'idée nous est exprimée de façon plutôt agressive puisque le héros décide de mettre au vestiaire son enveloppe charnelle. Ce court-métrage expose ainsi de manière visuelle et réussie le déséquilibre des sentiments dans un couple.

HE TOOK HIS SKIN OFF FOR ME - Poster HE TOOK HIS SKIN OFF FOR ME  : Bande-annonce

L'amour est aussi au centre du Suisse SUCHE NACH LIEBE. Cette fois, on découvre un tueur en série qui assassine de jeunes femmes. Et, une nouvelle fois, ce court-métrage brasse des thèmes qui sont présent dans un long-métrage espagnol dont la sortie est prévue en France dans le courant du mois de décembre 2014, AMOURS CANNIBALES. Pris de manière littérale, SUCHE NACH LIEBE fait un peu penser à un giallo avec son tueur à l'arme blanche s'attaquant à des femmes érotisées. Mais il faut surtout retenir seulement l'aspect sexuel pour comprendre le dénouement de l'histoire. Néanmoins, ce court-métrage, bien que soigné, a un aspect un peu mécanique qui ne captive pas totalement !

Restons en Suisse avec NOCTURNE, puisque deux courts-métrages de ce pays nous étaient présentés ce jour là. Son réalisateur, David F. Geiser, était d'ailleurs le seul à avoir fait le déplacement pour nous présenter son film. Avec NOCTURNE, on sort de la narration traditionnelle et on s'oriente plutôt vers un cinéma plus difficile d'accès, carrément auteurisant. Le projectionniste d'un cinéma repasse ainsi sans discontinuer la bobine de pellicule de sa vie. C'est en gros ce que l'on comprend à la vision de ce court-métrage dont on n'a manifestement pas toutes les clefs de décodage pour en comprendre toute la finalité. Cet essai plutôt curieux tranchait ainsi radicalement avec le reste de la sélection et particulièrement avec les courts-métrages les plus potaches.

NOCTURNE : Bande-annonce

Dans le même esprit que NOCTURNE, le norvégien AUTUMN HARVEST se montrait un peu moins nébuleux. Un pêcheur désespéré, suite au décès de sa femme, prend la décision de se suicider. Mais il va devenir l'instrument d'une entité maléfique. Tourné dans un somptueux noir et blanc, AUTUMN HARVEST se déroule mystérieusement dans univers qui fait résolument penser à H.P. Lovecraft. Pour ceux qui ne seront pas captivé par les images ou pris dans l'ambiance, les dix-sept minutes étaient tout de même un peu longue !

AUTUMN HARVEST - Poster AUTUMN HARVEST : Bande-annonce

INVADERS s'inscrit dans un registre totalement différent. Deux hommes s'apprêtent à agresser une famille qui célèbre une fête en famille. Impossible de ne pas penser à YOU'RE NEXT avec une amusante séquence où l'un des tueurs s'interroge sur le choix des masques à adopter. L'anglais INVADERS est avant tout une simple parodie sur les «Home Invasion», utilisant l'humour et le gore avec un hilarant et très long, même pour un court, running gag !

INVADERS (2014) - Poster

De la même façon, BAD GUY #2 jouait la carte d'un résultat immédiat auprès des spectateurs. Une nouvelle fois, il s'agit d'une parodie braquant sa caméra non pas sur un héros mais sur un homme de main d'une organisation criminelle. BAD GUY #2 s'amuse avec un cliché du genre, le chef éliminant de lui-même ses sbires de manière violente. On peut donc suivre un jeune gangster dont l'ascension dans l'organisation le rapproche de plus en plus d'une mort aussi violente que douloureuse ! Très gore et déconnant, BAD GUY #2 est un court-métrage éminemment sympathique.

BAD GUY #2 - Poster BAG GUY NUMBER 2 : Bande-annonce

Le gagnant de la compétition, élu par le public, c'est THE BOY WITH A CAMERA FOR A FACE. Le film raconte le parcours étrange d'un nouveau né qui a la particularité d'avoir un appareil photo à la place de la tête. Narré en vers, on peut ainsi le suivre de sa naissance jusqu'à un épilogue plutôt sombre. Tour à tour amusant ou touchant, THE BOY WITH A CAMERA FOR A FACE est, l'air de rien, un constat sur le monde d'aujourd'hui où les images filmées sont omniprésentes jusqu'à l'overdose. Pour autant, ce court-métrage anglais ne dispense pas son message de manière lourde. Bien au contraire, tout est narré en subtilité, l'air de rien, comme un conte dont la gentille poésie mène à une sombre conclusion.

THE BOY WITH A CAMERA FOR A FACE : Bande-annonce

Il n'y avait que huit courts-métrages dans la sélection internationale. Mais il est intéressant de noter que THE BOY WITH A CAMERA FOR A FACE était en quelque sort présent lors de toutes les projections du PIFFF cette année. En effet, les organisateurs ont passé l'un des spots d'une campagne japonaise contre le piratage. Et, justement, l'un des personnages, le vilain pirate, est un homme dont la tête est remplacée par une caméra vidéo. Cela fait déjà quelques années que ces clips sont diffusés au Japon en reprenant à chaque fois ces personnages aux têtes particulières. La version qui était présentée au PIFFF était curieusement animée. Vous pouvez voir ce clip ci-dessous. Toutefois, dans la vidéo qui suit, il y a quatre clips se déroulant les uns après les autres. Celui qui était proposés au PIFFF, le plus amusant, apparaît ici en deuxième position. Ce spot est rigoureusement identique à une exception, il met en scène de véritable comédien !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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