PIFFF 2014 : MERCREDI 19 NOVEMBRE

20 novembre 2014 
PIFFF 2014 : MERCREDI 19 NOVEMBRE

La deuxième journée de cette quatrième édition du PIFFF, Paris International Fantatic Film Festival, fut l'occasion d'enchaîner quatre projections pour cinq films réussis !

TIME LAPSE est le premier film en compétition pour l'édition 2014. Et il vient prouver qu'avec du talent et de la réflexion, on peut aisément se passer d'un budget pharaonique ou encore d'effets spéciaux onéreux. Epuré, TIME LAPSE est un thriller qui réinvente le huis clos tout en lui adjoignant une dimension temporelle inattendue. Les trois héros de l'histoire vont ainsi découvrir que connaître le futur peut, paradoxalement, vous enlever tout contrôle sur votre destin. L'idée est particulièrement intéressante en ce qui concerne un peintre, en panne d'inspiration, et qui en découvrant l'avenir se remet au travail en singeant ce qu'il aurait pu jeter sur sa toile. L'un des véritables paradoxes du film ! Mais cela s'avère n'être qu'un détail parmi tant d'autres dans une situation étrange qui ne manquera pas de dégénérer. Si vous ne l'avez pas encore lu, nous avions chroniqué le film lors de son passage au Marché du Film à Cannes en mail dernier et nous avions aussi interviewé les deux créateurs du film. Vous pouvez retrouver tout cela ci-dessous...

Le deuxième film de la journée, il n'est probablement pas la peine de le présenter. Le festival proposait de revoir LES GRIFFES DE LA NUIT de Wes Craven, un incontournable du cinéma d'horreur qui a généré de nombreuses suites ainsi qu'un remake sans oublier le curieux affrontement de FREDDY CONTRE JASON. Une trentaine d'années après sa sortie, et ce même si l'on connaît le film par cœur, cela reste un plaisir de le revoir dans d'excellentes conditions et sur un écran géant !

La projection de HOUSEBOUND était précédée d'une surprise. Nous avons ainsi pu voir un très court métrage qui joue avec la mécanique de la peur au cinéma, le tout avec une petite dose de second degré ! Et ce n'est peut être pas la peine de disserter sans fin sur LIGHTS OUT de David Sandberg puisque vous pouvez le voir dans son intégralité en cliquant ci-dessous...

Second film de la compétition, HOUSEBOUND est une excellente surprise qui utilise avec brio pas mal d'idées déjà vues sur grand écran. Si de prime aborde, cela peut faire penser à 100 FEET d'Eric Red, HOUSEBOUND s'en éloigne complètement pour revisiter un mésestimé film de Wes Craven (toujours lui !), s'amuser avec INSIDIOUS ou encore s'insinuer vers la noirceur des contes de fée, le tout pour mieux nous balancer un film aux rebondissements inattendus et à l'humour imparable. Sous ses airs un peu potache, le film est aussi une petite merveille d'écriture, ce qui devient réellement évident dans le dernier tiers du métrage avec une séquence touchante basée seulement sur quelques dessins évocateurs. De la belle ouvrage qui ne connaîtra pas, malheureusement, de sortie dans les salles en France, HOUSEBOUND ayant déjà une prévision de sortie au premier trimestre 2015 en Blu-ray et DVD.

HOUSEBOUND - Poster

La journée s'est terminée avec la projection de NIGHT CALL. Soyons clair, le film ne s'inscrit pas à proprement parlé dans le registre du Fantastique. Vous pourrez d'ailleurs en avoir le cœur net à partir de mercredi prochain puisque le film sortira dans les salles françaises le 26 novembre. Les festivaliers du PIFFF auront eu ainsi la chance d'être les premiers à le découvrir en France ! S'il n'est pas lié au Fantastique, NIGHT CALL est tout de même un film nous assénant une horreur réaliste, celle des faits divers. Il nous dresse aussi le portrait d'un inquiétant sociopathe. En cela, le film rejoint le PRETE A TOUT de Gus Van Sant qui évoluait, lui aussi, dans le milieu de la télévision. Mais NIGHT CALL n'est pas non plus sans rappeler LE GOUFFRE AUX CHIMERES de Billy Wilder, film à redécouvrir, où un journaliste cynique accompagné d'un apprenti n'hésite pas à mettre en scène un incident pour en tirer profit et créer un barnum médiatique en plein désert. De même, NIGHT CALL ramène inévitablement le souvenir de NETWORK de Sidney Lumet où, déjà dans les années 70, on nous décrivait une télévision sacrifiant sa moralité à l'audimat. De la moralité, le personnage principal de NIGHT CALL en est dénué et l'interprétation de Jake Gyllenhaal lui donne un aspect totalement inhumain. On découvre ainsi un véritable monstre qui ne fait, en réalité, que suivre les préceptes dictés par la société individualiste d'aujourd'hui. Glaçant !

NIGHT CALL - Poster

Aujourd'hui, le festival continue et on espère que ce sera du même niveau que les deux journées précédentes. Au programme, quatre séances dont deux films en compétition : BAG BOY LOVER BOY et THE DUKE OF BURGUNDY. Mais on pourra aussi découvrir en avant-première une version pimpante de REVEIL DANS LA TERREUR qui ressort dans les salles françaises le 3 décembre prochain. La journée se terminera enfin sur une grande question WHY HORROR ? Ce documentaire tente de trouver une réponse à la passion que l'on peut nourrir pour le cinéma horrifique !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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