BOX OFFICE (07/01/2002)

7 janvier 2002 
BOX OFFICE (07/01/2002) Les vacances se poursuivent et profitent donc aux blockbusters qui écrasent tout sur leur passage. LE SEIGNEUR DES ANNEAUX peut s'enorgueillir de se maintenir en deuxième semaine. Avec ses 867 copies, il cumule près de 4 millions d'entrées, ce qui est énorme. Ce chiffre est d'autant plus exceptionnel que le premier volet de la trilogie de Peter Jackson dure 3 heures. Le film aurait donc dû pâtir d'une séance quotidienne en moins par cinéma, et pourtant il n'en est rien.

La constance d' HARRY POTTER est également des plus surprenantes. Le film a encore gagné 35% d'entrées et envoûté 1.761.452 lutins en cinquième semaine ! C'est la meilleure cinquième semaine jamais orchestrée par un film en France. Quelle endurance ! Il est quasiment certain que notre sorcier bien aimé dépassera dès la semaine prochaine AMELIE POULAIN qui cette semaine conserve encore dignement la première place du classement annuel avec 8.173.000 spectateurs en 36ème semaine.

ATLANTIDE, L'EMPIRE PERDU continue à faire des jaloux et devrait sans mal dépasser les 4 millions de SHREK dans quelques jours. Disney est décidément toujours plus fort que tonton Spielberg chez nous. Son score final devrait marquer néanmoins un retrait par rapport au meilleur de Disney (LE ROI LION, TARZAN, LE BOSSU DE NOTRE DAME) pour faire un score à la HERCULE à moins de 5 millions d'entrées France. Décevant par rapport à la promo monstre (la plus importante jamais orchestrée pour un Disney), mais c'est très gratifiant vu la concurrence impitoyable des adaptations de Tolkien et J.K. Rowling.

Bon démarrage sur Paris pour LES AUTRES où l'infernal suspense produit par Tom Cruise s'octroie la 3ème meilleure moyenne par salle. Il en va différemment en province où le film avait une combinaison moins importante que des films en continuation comme LES ROIS MAGES (532 écrans français), LE PEUPLE MIGRATEUR (548), TANGUY (494). Plus grosse sortie de la semaine, LES AUTRES a dû se contenter de 419 salles sur l'ensemble du territoire, ce qui est une combinaison conséquente pour un film de ce genre, mais ce qui lui vaut une première semaine française décevante par rapport à la brillante réputation du film. Le film doit se contenter d'une 6ème place et de 434.000 âmes terrifiées pour sa première semaine. Bien sans plus, mais de toute façon c'est sur la durée que devrait se jouer la carrière du film (il en a été ainsi aux USA où le film avait été un succès surprise, s'accaparant la deuxième place du box office en 7ème semaine !). A noter le score médiocre de TESIS et OUVRE LES YEUX, les deux premiers films d'Amenabar ont été effectivement reprogrammés le 2 janvier pour profiter de l'intérêt porté soudainement au jeune cinéaste espagnol.TESIS n'a terrorisé que 265 étudiants dans 5 salles parisiennes pour son premier jour (il est vrai que le film est interdit aux moins de 16 ans, mais quand même) et OUVRE LES YEUX se lamente encore de ses 79 égarés (sur une combinaison réduite à deux salles d'art et essai). Moche.

Parmi les nouveautés de la semaine la comédie fantastique ANIMAL, L'ANIMAL se vautre à la 11ème place. Une première semaine catastrophique (59.174 entrées sur la France dont 18.873 sur la capitale) et méritée ! Les pitreries de Rob Schneider qui ne sont pas du meilleur goût avaient certes convaincu l'Amérique en juin dernier (le film avait dépassé les 50 millions de dollars de recettes pour un budget initial de 22 millions), mais laisse de marbre les Français plus portés sur LES ROIS MAGES (qui se dirige vers les 2.500.000 "visiteurs") et TANGUY que sur ce loup-garou du pauvre.

Félicitons David Lynch qui vient de franchir le seuil des 500.000 entrées France avec l'envoûtant MULHOLLAND DRIVE. Dans le même genre zarbi, une curiosité trash est sortie au MK2 Beaubourg, HEY HAPPY. Véritable ovni underground ciblé public gay, le film donne dans le mauvais goût absolu sous ses airs de conte moderne apocalyptique. Il n'aura eu aucun mal à trouver 3.389 spectateurs en deux semaines, ce qui est un score solide pour une seule sortie aussi minimaliste.

Jetons maintenant un petit coup d'œil au box office américain toujours dominé par l'imprenable SEIGNEUR DES ANNEAUX (154 M$ en 10 jours). Le score est fantastique, mais les 300 M$ ne sont pas acquis pour autant car l'érosion menace ! JIMMY NEUTRON compte bien arracher ses parents des griffes des méchants extra-terrestres qui les ont enlevés. Va- t'il y parvenir ? Réponse en France le 6 février. Mais sachez que ce gamin pas comme les autres, est le héros éponyme du dernier succès dans le domaine de l'animation avec 42 M$ en 2 semaines. Le studio Paramount qui produit prouve ainsi qu'il est également capable de concurrencer Disney et Dreamworks dans ce secteur.

VANILLA SKY (dont la bande annonce très portée sur la romance laisse un mauvais goût dans la bouche) commence à faire la grimace : 66 M$ en 3 semaines, ce n'est pas la gloire pour le plus ambitieux (prétentieux ?) des acteurs américains. Mais le budget initial n'étant pas non plus des plus élevés (environ 70 millions de dollars), Cameron Crowe (le réalisateur) et son pote Tom Cruise (acteur et producteur) n'en perdront pas le sourire pour autant.

Parmi les fins de carrière aux USA, on pleurera sur le sort du thriller horrifique DONNIE DARKO. Malgré la présence de Drew Barrymore, cette production indépendante est désormais au plus bas du classement et ne dépassera pas, c'est sûr maintenant, les 500.000 dollars (le film est sorti de manière limitée il y a dix semaines). Enfin BLACK KNIGHT, comédie fantastique moyenâgeuse avec Martin Lawrence qui lorgne du côté des VISITEURS s'apprête à quitter le top 20 avec 31 M$ à son actif. Pas brillant pour l'ancien "bad boy".

Frédéric Mignard

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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