ERRANCES A BOLLYWOOD : PARTIE 1

19 juin 2013 
ERRANCES A BOLLYWOOD : PARTIE 1

Il y a deux ans, nous vous avions déjà proposé un premier «carnet d'errances» en Inde, terre cinéphile avec une production annuelle dépassant les 1200 métrages (voir news du 7 septembre 2010). Aujourd'hui, nous vous proposons un prolongement de cette découverte, moins généraliste et davantage ciblée sur Mumbai (ex-Bombay), capitale du pays.

Commençons donc en rappelant que l'Inde est divisée en 28 états bien différents. Chacun d'eux a sa politique, ses traditions, sa ou ses langue(s) ainsi que son histoire. Partant de ces différences fondamentales, il n'est pas étonnant de constater que de nombreux états disposent de leur propre industrie cinématographique, laquelle ne s'adresse qu'à ses habitants, et bien évidemment aux cinéphiles curieux que nous sommes. La plus grosse industrie du pays est (de peu) celle de Mumbai, communément appelée Bollywood. Englober l'ensemble du cinéma indien sous l'appellation «Bollywoodien» est donc une grossière erreur puisque l'industrie de Mumbai ne représente que seize pour-cents de la production indienne annuelle ! Cet abus de langage explicité, précisons que Bollywood engendre tout de même 200 films par an (tournés en Hindi) et dispose de son propre «Star-System», très influent au demeurant…

Souvent décrite comme une «Maximum City», Mumbai est, il est vrai, une ville assez hors-normes. S'étalant sur plus de 600 km2, elle accueille en son sein douze millions et demi d'âmes qui partagent pour beaucoup une vraie passion pour le cinéma. Rien d'étonnant donc à ce que les films s'invitent partout, par le biais d'affiches collées aux endroits les plus incongrus, ou via des messages publicitaires aussi «particuliers» que ceux-ci...

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Dense et chaotique en apparence, la ville est le terrain des colleurs d'affiches pour lesquels chaque recoin, pilier et pan de mur est un espace libre à même d'accueillir le matériel promotionnel destiné à vendre le dernier Blockbuster en date. Le papier utilisé étant assez fin, la durée de vie de ces posters est très réduite, surtout en période de mousson. Elles céderont donc rapidement et naturellement leur place à d'autres, s'accordant ainsi au rythme de rotation assez soutenu des films en salles. Nous noterons également que malgré nos efforts, il semble très difficile de déloger une affiche une fois qu'elle est collée ! Qu'importe, nous nous contenterons d'en profiter durant nos errances pour en immortaliser quelques unes...

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L'une des idées qui vient naturellement à l'esprit lorsque l'on vadrouille au cœur d'une ville de cinéma, c'est bien évidemment d'aller explorer l'un de ses Studios. Or voilà maintenant quelques années que ce genre d'«excursion» n'est plus possible et qu'il faudra donc jouer de chance pour entrer. Les touristes occidentaux sont ainsi régulièrement sollicités à la «Gateway of India» (haut lieu touristique) pour une journée de figuration au sein d'un film, ou plus sûrement d'une série télé. Les individus sélectionnés seront alors amenés jusqu'à l'un des Studios que compte la ville.
Les «Ranjit Studios» (fondés en 1929) et «Bombay Talkies» (1934) ont fermés leurs portes depuis bien longtemps mais quelques autres restent fort heureusement actifs. C'est le cas de «Filmistan» (http://filmistanstudio.com/), l'un des plus anciens studios de la ville, fondé en 1943 dans le quartier de Goregaon. Il en ira de même pour «R.K. Films», du nom de l'acteur Raj Kapoor, qui ouvrit ses portes en 1948, au nord-est de Mumbai (Chembur). Toujours au rang des Studios classiques, nous citerons «Mehboob Studio» (1954, quartier de Bandra) qui, contrairement aux deux précédents, est très actif et a vu passer quelques grands films comme le superbe BLACK, l'incontournable PAHELI, l'éblouissant SAAWARIYA ou encore le très musclé DABANGG 2. Bien plus jeune, «B4U Films» aura pour sa part vu naître le passable AGYAAT dont nous avions déjà parlé, mais également DEV.D, ONCE UPON A TIME IN MUMBAI et surtout le splendide drame social PEEPLI [LIVE]. Mais de tous ces Studios, «Film City» demeure le plus vaste et le plus prestigieux. Vous le trouverez à Andheri, aux abords d'un Sanjay Ghandi National Park luxuriant, investi de milliers de singes et autres bestioles sauvages. «Film City » aura été le berceau du métrage fantastique KARZ, mais aussi et surtout du film catastrophe THE BURNING TRAIN ou du cultissime Western-Curry SHOLAY !

Reste qu'aujourd'hui, l'industrie indienne du cinéma favorise largement les tournages en extérieur, voire à l'étranger. L'usage des Studios tend donc à diminuer et ces derniers accueillent de plus en plus des séries télé interminables, et de qualité très variable. Les budgets ne sont bien évidemment pas les mêmes que pour les gros films que nous avons cités, et lorsque le tournage d'une série s'aventure hors des murs du Studio, ce n'est jamais bien loin ! C'est ainsi que nous avons pu assister à l'une de ces journées de tournage en extérieur, dans le fameux Parc Sanjay Ghandi précédemment cité. Nous terminons donc cette première partie de notre visite de Mumbai avec une série de photos prises à cette occasion...

Xavier Desbarats

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Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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