2011 ANNEE FANTASTIQUE : KOLLYWOOD

25 janvier 2012 
2011 ANNEE FANTASTIQUE : KOLLYWOOD

Après Bollywood et Tollywood, nous vous invitons maintenant à une rétrospective 2011 des métrages issus de l'industrie Kollywoodienne. Derrière ce mot-valise se cache la contraction de «Hollywood» et de «Kodambakkam», le quartier de Chennai (ex-Madras) où sont tout de même produits plus de 200 films par an (202 en 2010, soit environ 16% des métrages indiens). Là encore, peu nombreux sont ceux qui arrivent en France, et encore plus rares sont ceux qui entrent dans notre ligne éditoriale. Pourtant, cette année, nous avons eu l'occasion de découvrir et chroniquer LE 7EME SENS, sorti dans une salle de la proche banlieue parisienne, à l'(excellente) initiative de Aanna Films. Reste que nous sommes loin de pouvoir nous estimer repus et qu'il nous semblait donc bon d'aller un peu plus loin…

Comme son titre le suggère habilement, MUNI 2 : KANCHANA est la suite de MUNI, sorti en 2007. Tous deux ont été écrits, produits, mis en scène et interprétés par Raghav Murugaiyan qui, à l'origine, est chorégraphe de profession. La bande-annonce, exclusivement musicale comme c'est souvent le cas, donne globalement le ton d'un cinéma tamoul qui, à l'image du cinéma télougou, se montre plus nerveux que le cinéma bollywoodien. A sa sortie, les critiques ont réservés un accueil particulièrement mitigé à MUNI 2, ce qui ne l'a pas empêché de se montrer très rentable en multipliant pratiquement par trois sa mise initiale (marketing inclus).

MUNI 2 : KANCHANA

 

Dans notre news du 30 décembre 2011, nous avions évoqué MURDER 2, le "remake" hindi du coréen THE CHASER. Et bien YUTHAM SEI est pour sa part fortement inspiré de l'incontournable MEMORIES OF MURDER. Comme le montre la bande-annonce, tout commence ici par une boite en carton retrouvée dans un lieu public. Celle-ci contient un bras amputé. Il ne s'agit que du premier d'une longue série, laquelle engendrera une enquête insoluble et de nombreuses accusations erronées...

YUTHAM SEI

YUTHAM SEI - Poster

Attaquons nous maintenant à VELAYUDHAM: THE ULTIMATE WEAPON, lequel risque de surprendre plus d'un amateur de jeux vidéo ! En effet, comment ne pas reconnaître ici le protagoniste d'Assassin's Creed, célèbre saga créée par la société Ubi Soft et comptant à ce jour quatre épisodes. Sauf qu'ici, le personnage n'évolue ni en Palestine durant le XIIème siècle, ni à Florence durant le XVIème. Non. Notre héros revêt cet étrange accoutrement pour déambuler dans les rues du Chennai contemporain ! Tout part en réalité d'une journaliste, laquelle souhaite s'attaquer à la corruption qui gangrène les plus hautes sphères de son pays. Le ministre de l'intérieur lui-même semble directement lié à une récente vague de terrorisme. Pour tenter de contrecarrer cela, la jeune femme décide de créer un personnage fictionnel, un héros du nom de Velayudham qui aurait juré la mort des conspirateurs. Reste que non loin, un jeune laitier du nom de Velayudham existe bel et bien, et qu'il vient justement d'éviter un drame en plein centre ville... Incarné par la Star tamoule Vijay (POKIRRI), VELAYUDHAM: THE ULTIMATE WEAPON a été l'un des beaux succès de l'année, raflant 17 millions de dollars pour une mise initiale moitié moindre.

VELAYUDHAM

VELAYUDHAM - Poster

Pas de postulat fantastique ou horrifique dans ROWTHIRAM, mais une violence assez sèche à côté de laquelle nous ne pouvions passer ! Priya est fille de flic et Shiva est un jeune éduqué dans le but de combattre les injustices. Tous deux tombent amoureux, mais avant de publier les bans, Shiva va devoir régler les affaires en cours, et notamment les quelques différents qu'il entretient avec les mafieux et malfrats locaux. Pour ça, notre homme ne connaît pas trente-six méthodes. Alors disons que quelques coups de pieds dans la gueule devraient convenir !

ROWTHIRAM

ROWTHIRAM - Poster

«Inspiré d'une histoire vraie» nous dit la bande-annonce de NADUNISI NAAYGAL. Difficile de savoir de quoi on parle puisqu'en réalité, le métrage lorgne un poil du côté du classique Hitchcockien PSYCHOSE, lui-même sous influence des crimes perpétrés par le serial killer Ed Gein. Quoiqu'il en soit le métrage de Gautham Menon nous dévoile la vie de Veera qui, déjà enfant, était trimbalé par ses parents dans différentes soirées orgiaques. Forcément, ça perturbe et plusieurs années plus tard, Veera se met à violer, séquestrer et tuer. Parcours classique on dira. Peut être un peu trop sur le plan commercial, mais les producteurs avaient la parades : Exploiter en plus du marché tamoul celui des voisins télougous. La pratique est assez courante et sachez donc que la version doublée se nomme ERRA GULABEELU...

NADUNISI NAAYGAL

NADUNISI NAAYGAL - Poster 1

NANJUPURAM nous brosse le portrait d'un village vénérant les serpents comme des dieux. Mais un beau jour, alors que Monika et ses copines font les folles dans la rivière, un serpent déboule et trouble la fête. Raghav, en bon héros qu'il est, arrive juste à temps, claque le serpent et rentre au village avec la donzelle sous le bras. Mais tout n'est pas si simple et les vieux du village savent que le serpent humilié viendra se venger dans les quarante jours. Monika s'isole alors dans une tour de bois, tentant ainsi de jouer la montre, ce que le serpent n'apprécie guère... Plutôt engageant, ce NANJUPURAM met en scène de véritables serpents ce qui, à une époque où les bestioles sont de plus en plus numériques, fait plaisir à voir. Vous pourrez du reste juger via cette bande annonce qui en réalité en comporte deux !

NANJUPURAM

NANJUPURAM - Poster

Le grand moment de cette rétrospective tamoule 2011, c'est indiscutablement 8AM NUMBER VEEDU avec sa bande-annonce qui fleure bon la générosité, les emprunts multiples et les effets particulièrement bizarres ! A dire vrai, le métrage n'a rien de nouveau puisqu'il ne s'agit que d'une version doublée du télougou AA INTLO, lui-même sorti en 2009. En somme, nous rattrapons notre retard et évoquons un métrage à côté duquel nous étions passé ! Était-ce bien nécessaire ? Oh que oui ! Car au-delà de la bande-annonce, l'une des affiches tamoules que nous vous proposons a tout de même l'incroyable toupet de reprendre à son compte le visuel de l'hollywoodien MONSTER HOUSE produit par Robert Zemeckis ! Allez-y, régalez-vous, ça nous fait plaisir.

8AM NUMBER VEEDU

8AM NUMBER VEEDU - Poster 1

Enfin sortons quelque peu du carcan purement Kollywoodien et élargissons notre scope au cinéma tamoul dans sa globalité. A savoir que la communauté tamoule est également très présente au Sri Lanka et en Malaisie (entre autres). Et, fort heureusement, le fait d'être minoritaire ne bride pas pour autant les élans créatifs ! THIRUMPI PARR est donc un premier exemple de film tamoul produit et réalisé en Malaisie. Vous allez rapidement vous en rendre compte par le biais de la bande-annonce, le budget est ici très limité… Qu'importe, une perle comme EVIL DEAD nous a prouvé que l'argent ne faisait pas tout, et THIRUMPI PARR en reprend du reste quelques éléments. Ainsi, ce sont les grandes vacances et un petit groupe d'étudiants décide de partir à l'aventure. Leur «road trip» impose cependant la traversée d'une forêt qui, bien que luxuriante, n'en est pas moins peuplée de démons blafards ! On goûtera la bonne humeur véhiculée par le trailer, son aspect «à la bonne franquette» et son indispensable petit vieux agité…

THIRUMPI PARR

 

Terminons dans un registre amateur assez proche, et toujours tourné en Malaisie, avec KATHARAL 2 qui n'est autre que la suite de KATHARAL premier du nom, sorti de manière très confidentielle en 2007. Pas grand chose à se mettre sous la dent pour le moment, si ce n'est un petit visuel et un teaser bien mystérieux...

KATHARAL 2

KATHARAL 2 - Teaser Poster

Nous clôturons ainsi notre rétrospective 2011 dédiée aux cinémas de l'Inde, tout en espérant que ce rapide tour d'horizon aura su stimuler votre curiosité cinéphile !

Xavier Desbarats

Vous pouvez retrouver les trois premieres parties en cliquant sur les images ci-dessous !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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