CINEMA : STAY ALIVE

4 juillet 2006 
CINEMA : STAY ALIVE

Si, encore hier, le jeu vidéo était considéré comme une activité pour les gamins, ce loisir est à présent entré dans les mœurs tout en s'adressant à un panel très varié d'utilisateurs. Le cinéma en a d'ailleurs été le reflet de manière directe ou indirecte. Si l'on omet les adaptations de jeux vidéo ou même les films qui en font leur sujet principal, on ne compte plus les jeux sur ordinateurs ou consoles qui apparaissent de manière anodine dans de nombreux films. Pourtant, il s'avère un peu plus rare de voir des métrages où le jeu vidéo prend une place importante dans le scénario en tant que moteur narratif. A l'esprit, on pensera bien évidemment à TRON, WARGAMES, STARFIGHTER, EXISTENZ, AVALON ou encore le très tarte VIDEOKID. Ce dernier ne recèle aucun élément fantastique puisqu'il narrait simplement l'histoire d'un trio de jeunes ados, dont l'un est un surdoué du joystick, qui partent à la conquête d'un concours de jeu vidéo. Même les Français s'étaient fendu d'un GAME OVER pas franchement crédible où un petit malfrat développait une idée révolutionnaire de jeu vidéo. Pourquoi pas !

Tout cela pour dire que lorsque déboule STAY ALIVE qui est annoncé comme une belle représentation de l'univers des "hardcore gamers", il n'y a pas de quoi s'enthousiasmer outre mesure ! Surtout qu'il n'y a pas grand chose de photogénique dans le fait de filmer une bande de potes accros au jeu vidéo. Heureusement, l'idée de génie de William Brent Beel et Matthew Peterman, c'est de tisser une histoire à propos d'un jeu vidéo qui tue ! Rien de bien neuf non plus car des jeux qui veulent vous mettre hors jeu pour de bon, on en a déjà vu (le sketch de EN PLEIN CAUCHEMAR ? le remake qui n'a rien d'un remake de HOW TO MAKE A MONSTER ?). Ca part franchement mal surtout que les deux scénaristes affirment avoir fait des recherches sur le milieu des joueurs de jeu vidéo ce qui n'apparaît pas flagrant pour un spectateur qui baigne dans ce même milieu ! On nous cite bien ici ou là quelques jeux tel que Q-Bert ou Fatal Frame mais les inepties techniques du scénario auront de quoi hérisser le poil de tous ceux qui s'y connaissent un minimum dans ce domaine. Et pourtant, STAY ALIVE a tout de même un potentiel évident qui ne sera pas pleinement exploité à l'image de la dernière partie du film où l'action se déroule en parallèle à l'intérieur et à l'extérieur du jeu. Que dire aussi du quarteron de jeunes héros triés selon les clichés habituels ? On sera toutefois surpris d'y retrouver quelques traits intéressants et qui analyse finalement bien ce que l'on pourrait appeler un "hardcore gamer" d'aujourd'hui comme ce cadre d'entreprise en costard cravate qui fait des infidélités à sa compagne pour une partie entre amis.

Hormis quelques qualités précitées, STAY ALIVE surprend aussi de par son ambition à mêler de manière très incongrue l'univers high-tech des jeux avec une toile de fond plus ancestrale et gothique. Toutefois, le canevas du scénario n'est pas sans rappeler la vague de films post-RING dans sa démarche. Ce n'est plus le visionnage d'une cassette vidéo mais le passage de main en main d'un jeu vidéo qui sonne le glas des utilisateurs ! Enfin, on ne peut pas dire que les effets spéciaux soient exceptionnels surtout que pour un jeu vidéo sensé mettre les joueurs sur le cul, ce que l'on peut en voir fait quand même pâle figure en comparaison de ce que l'on trouve à présent sur le marché.

Difficile de savoir à qui peut bien s'adresser ce STAY ALIVE qui part avec un titre sacrément handicapant pour ceux qui se souviennent du film réalisé par Sylvester Stallone ou tout simplement la chanson des Bee Gees. Inepte pour des "hardcore gamers", pas assez gore pour les fanas de films d'horreur et les parents mettront leur véto pour les gamins qui seraient tentés ! En tout cas, notez que la version qui sera distribué dans les salles françaises le 12 juillet prochain n'est pas le Director's Cut. En effet, celui-ci est déjà annoncé pour le mois de septembre aux Etats-Unis. Buena Vista sortira en effet une version allongée d'une vingtaine de minutes ! Si vous êtes intéressés, il est quand même fortement conseillé de se faire une idée soi même dans les salles de cinéma avant de considérer l'achat de ce DVD qui comportera des sous-titrages en français sur la piste original en Dolby Digital 5.1 et le transfert au format cinéma (2.35 [16/9]).

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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