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Critique du film et du DVD Zone 2
GRAND SILENCE, LE 1968

IL GRANDE SILENZIO 
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En 1898, à Snow Hill, petite ville de l'Utah, des chasseurs de primes font régner la terreur, massacrant les hors-la-loi que le gouverneur s'apprête à amnistier. Pour se défendre, ceux-ci font appel à Silence, un mercenaire muet au passé tragique…

De par son côté sombre et nihiliste (ce qui lui valu d'être distribué de manière anecdotique dans son pays d'origine et d'être interdit aux moins de 18 ans en France) voici probablement l'un des westerns les plus atypiques jamais tourné. Ancien collaborateur de Sergio Leone, Sergio Corbucci, cinéaste qui oeuvra dans tous les genres possibles (comédie, péplum, polars…on lui doit même le scénario de DANSE MACABRE, d'Antonio Margheriti) chercha longtemps à se démarquer de la masse des westerns italiens qui déferlaient à l'époque, et qui se réclamaient de la trilogie de l'homme sans nom. Il réussit en 1966 à créer une nouvelle référence dans le genre en tournant DJANGO, lançant alors la carrière de Franco Nero, qui personnifiera le western spaghetti jusqu'à la disparition du genre dans les années 70.

Tourné en 1968, LE GRAND SILENCE reste probablement son meilleur film, le plus personnel, le plus abouti, mais aussi le plus sombre et désabusé. Il prend à contre-pied l'idée du western où les personnages représentent un idéal de liberté. Ici, le décor est une prison de glace, l'horizon est constamment bouché par une chaîne de montagnes et le ciel est le plus souvent absent du cadre (il se fond même parfois avec le sol, un sol neigeux servant à conserver les cadavres). Le tout est renforcé par la photo de Silvano Ippoliti qui donne aux scènes d'extérieur un aspect proche du noir et blanc et par la musique cristalline du grand Ennio Morricone (bien que le final tragique le rapproche plus de son futur tube, LE PROFESSIONNEL).

Corbucci montre une humanité qui a basculé dans le chaos et qui n'a aucun espoir de rédemption. La seule figure totalement positive est jouée par le shérif (Frank Wolff), représentant la justice dans sa conception la plus pure et surtout la plus naïve (bien que le personnage soit attachant et incorruptible, il n'en reste pas moins maladroit et totalement dépassé par les événements). Et sa disparition, où il est littéralement happé par le décor, montre que si Corbucci lui témoigne de la sympathie, il n'y croit plus vraiment (le shérif est envoyé par un gouverneur plus soucieux de sa réélection que de l'arrêt des massacres).

LE GRAND SILENCE bénéficie d'un casting prestigieux. Outre Frank Wolff et Luigi Pistilli, habitués des seconds rôles du genre (et qui connaîtront tous les deux un destin tragique), les deux personnages principaux sont interprétés par Jean-Louis Trintignant et Klaus Kinski. Trintignant, l'un des acteurs français les plus étrange jamais vus, tient le rôle de Silence et, pour son unique western, compose un personnage inoubliable, à l'aspect fantomatique, et au regard chargé d'émotion. Quand à Kinski, il joue Tigrero, chasseur de primes sadique et impitoyable, à côté de qui le Sentenza de Léone ressemble à Sœur Emanuelle.

Vu l'importance du film, ainsi que l'attente des fans, on était en droit d'attendre une édition spéciale. Cette fois, c'est fait, et c'est un vrai bonheur. Studio Canal, habitué des grosses boulettes sur la collection cinéma de quartier (LE MASQUE DE FU MANCHU peint en vert, pas de Version originale pour MOTHRA CONTRE GODZILLA…) a enfin rectifié le tir pour nous donner l'édition quasi-définitive du film.
Tout d'abord la copie : tirée d'un interpositif italien (copie tirée directement du négatif original), le DVD propose une image lumineuse, à mille lieues de l'édition Fantoma, parue en zone 1 il y a environ deux ans (qui était tirée d'une copie d'exploitation restaurée et ne proposait qu'une version anglaise). Les blancs sont respectés, sans être brûlés (ce qui aurait rendu le film irregardable !), il y a peu de granulation (sauf pour le générique, ce qui est tout à fait logique) et surtout, la version proposée est la version longue de 102mn (les 106mn promises sur la jaquette représentent sa durée en salle à 24i/s, la vidéo PAL étant à 25), inédite en France, ce qui nous change des 98mn de la VHS éditée dans les années 80.


Les deux seuls points noirs sont la compression (rien de bien méchant cependant, mais ça manque un peu de détails par moment…) et le format : en effet, le film est ici présenté au 1.85 16/9 alors qu'il semble avoir été filmé pour une projection au 1.66 (à 1h08, la composition du cadre est complètement bousillée), mais il pourrait également s'agir d'une erreur de cache (le film a été projeté l'an dernier à l'Etrange Festival en 1.85 et les cadres ne semblaient pas dénaturés). La copie Fantoma (qui est de toutes façons enterrée) proposait le film dans un 1.66 4/3 légèrement recadré (ça tenait plus du 1.60) mais offrait plus d'informations en haut et en bas de l'écran tandis que le DVD Studio Canal propose plus d'image sur les côtés. Bref, c'est pas encore gagné…

Rédacteur : Laurent Lopere
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L'édition vidéo
IL GRANDE SILENZIO DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h42
Image
1.85 (16/9)
Audio
Italian Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Format disque :
      Double couche

      Format Image :

      Format sonore :

      Italien : 
      Français : 

      Les bandes-son codées sur deux canaux sont en mono.

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      Français

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