Header Critique : OPéRATION GOLDMAN (OPERAZIONE GOLDMAN)

Critique du film et du DVD Zone 2
OPÉRATION GOLDMAN 1966

OPERAZIONE GOLDMAN 

Des lancements de fusées par la NASA ne se déroulent pas comme prévu et ont des répercussions catastrophiques. Flairant une intervention extérieure, les services secrets américains font appel à Harry Sennet, un de leurs meilleurs agents, pour enquêter sur un éventuel sabotage…

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, James Bond n'est pas le précurseur de l'espionnage européen, que ce soit en littérature ou au cinéma. Bien avant l'agent des services secrets britanniques, on trouvait déjà des play-boys et autres barbouzes qui agissaient pour le compte des renseignements français, que ce soit OSS 117 ou encore Le Gorille. Mais leurs premières aventures cinématographiques (OSS 117 N'EST PAS MORT, l'officieux BAL DES ESPIONS ou encore LE GORILLE VOUS SALUE BIEN), ne vont pas connaître l'énorme succès international de JAMES BOND CONTRE DR NO qui sortira un tout petit peu plus tard ! Les producteurs s'empressent alors de dévoiler le monde fantasmé des espions évoluant dans la jet set et utilisant des technologies de pointe pour déjouer des complots machiavéliques. En plus de suites données à JAMES BOND CONTRE DR NO, il faudra alors compter sur de nouvelles aventures de OSS 117, sur le retour du Gorille sous les traits de Roger Hanin qui sera aussi Le Tigre à l'écran mais aussi de nombreuses productions italiennes, espagnoles et britanniques plus ou moins inspirées et surtout très inégales. C'est dans l'effervescence de cette vague d'espions que OPERATION GOLDMAN va être mis en boîte par Antonio Margheriti. Le cinéaste italien, comme la plupart de ses collèges, suit ainsi le mouvement et propose sa déclinaison du genre !

En apparence, OPERATION GOLDMAN ne fait pas preuve d'une grande originalité. Le vilain de l'histoire s'apprête à mettre au point un chantage mondial déjà usité peu auparavant dans 077 ESPIONNAGE A TANGER. Quelques éléments de l'histoire proviennent aussi directement de JAMES BOND CONTRE DR NO et suit en grande partie la recette des James Bond, comme quasiment tous les films Bis s'inscrivant dans le même registre. OPERATION GOLDMAN met en scène un agent «secret» décontracté qui voyage au gré d'une enquête très relative permettant d'alterner séquences de séduction et d'action. Ainsi notre héros est un véritable tombeur, toutes les femmes en bikini lui tombent dans les bras. Cela s'avère d'ailleurs un peu curieux puisque Anthony Eisley ne fait pas preuve d'un grand charisme, bien au contraire. Cela dit, l'homme incarne un agent américain qui incarne à lui seul le capitalisme dans toute sa splendeur (ou son horreur, à vous de choisir). En effet, avant d'utiliser ses poings et la manière forte, il dégaine son chéquier, proposant un million de dollars pour régler les problèmes qu'il rencontre. Si l'idée semble originale, il faut admettre que cela ne fonctionne pas à l'écran, donnant au personnage un côté VRP ou marchand de tapis très éloigné d'une figure héroïque ! Même le grand vilain de l'intrigue, quelque part entre Oddjob et Blofeld, se montre, au début, curieusement terre à terre puisqu'il s'agit d'un chef d'entreprise produisant de la bière ! Le premier tiers d'OPERATION GOLDMAN expose ainsi une intrigue bien peu captivante et quelque peu saugrenue. Heureusement, le film prend son envol à partir du moment où l'on entre de plain-pied dans l'action spectaculaire. Tout d'abord avec la tentative explosive de contrecarrer le lancement d'une fusée puis en investissant une base secrète sous-marine. On notera à ce propos que, par la suite, cette idée sera reprise dans un James Bond très officiel, L'ESPION QUI M'AIMAIT. Ces deux passages donnent une véritable ampleur au film tout en permettant d'oublier, un peu, l'aspect transparent de son héros. Cela reviendra tout de même au galop pour terminer OPERATION GOLDMAN sur une note pas forcément positive.

Soyons franc, il ne s'agit aucunement du meilleur film d'Antonio Margheriti pas plus que d'un incontournable du genre. En dehors de ses petites particularités, OPERATION GOLDMAN est une oeuvrette anecdotique à même de seulement séduire les fans purs et durs de ce que l'on appelle le cinéma Bis.

Avec OPERATION GOLDMAN, Artus Films inaugure une collection «Euro Spy» qui devrait donc permettre de découvrir d'autres œuvres du même tonneau. En théorie tout du moins puisque l'éditeur a déjà sorti des titres uniques dans ce qui s'annonçait comme des collections : LE LIVRE NOIR pour «Les Grands Classiques Hollywoodiens» ou bien FORT INVINCIBLE sous le label «Les Grands Classiques du Western».

Le DVD nous propose de revoir OPERATION GOLDMAN dans son format large d'origine avec un transfert 16/9. Cela manque un peu de finesse mais le rendu général a un petit côté vintage qui sied assez bien à ce type de films. Pour suivre le film, on peut opter pour la version italienne, avec sous-titrage, ou bien le doublage français d'époque. Dans les deux cas, il s'agit de pistes mono encodées sur deux canaux. Bien que peu impressionnante, en comparaison des bandes-son d'aujourd'hui, elles remplissent assez bien leur office.

Bon point, l'éditeur continue de produire des suppléments spécifiquement pour leurs éditions DVD. Dans le cas de OPERATION GOLDMAN, on trouve sur le disque une vingtaine de minutes durant laquelle s'exprime Alain Petit à propos des films d'espionnage européens et, bien sûr, OPERATION GOLDMAN, son réalisateur ainsi que les comédiens. On note quelques inexactitudes comme le fait que Anthony Eisley n'a pas joué dans HAWAIIAN EYE jusqu'en 1963 puisqu'il a été remercié par les producteurs avant la fin de la série télévisée. Cela aurait donc peut être mérité quelques recherches supplémentaires. Par exemple, sans se forcer, on peut facilement découvrir pourquoi Anthony Eisley n'a pas sa couleur de cheveux habituelle, Antonio Margheriti lui ayant demandé de se teindre en blond mais suite à une erreur il est devenu roux dans ce film. Ce type d'anecdotes auraient sûrement été plus intéressantes que de s'exprimer longuement sur d'autres films du comédien. Quoi qu'il en soit, cette petite présentation a le mérite d'être une introduction sympathique au film. A côté, l'éditeur propose aussi la bande-annonce ainsi qu'une galerie de photos.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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Un film au charme vintage
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Un film un peu anecdotique
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L'édition vidéo
OPERAZIONE GOLDMAN DVD Zone 2 (France)
Editeur
Artus
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h30
Image
2.35 (16/9)
Audio
Italian Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Rayons mortels à Cap Kennedy, par Alain Petit
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    • Galerie de photos
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