Header Critique : OUIJA

Critique du film
OUIJA 2014

 

Deux petites filles nommées Laine (Olivia Cooke) et Debbie (Shelley Honig) jouent au jeu de Ouija mais effrayées, décident d'abandonner. 10 ans après, Debbie meurt pendue après avoir tenté de bruler le jeu. Laine décide d'enquêter et, bien sûr, finit par tenter d'appeler les esprits qu'elle pense responsable de cette mort. Comme on peut s'en douter, elle aurait mieux fait de jouer au Scrabble. Ou au Monopoly. Voire de regarder un Fulci. Parce que les choses ne s'arrangent pas.

La purge. OUIJA est une belle purge fantastique strictement sans aucun intérêt si ce n'est de faire perdre sont temps au spectateur. Une excroissance numérique adaptée du jeu sorti par Hasbro il y a quelques années qui a trouvé difficilement le chemin des écrans de cinéma. Et à la vue du résultat, qui aurait du se perdre en chemin.

OUIJA a connu bien des déboires pour sa mise en images. Prévu dès 2008 via la société Platinum Dunes de Michael Bay, il devait être un film orienté famille-friendly. le réalisateur McG a été attaché au projet pendant quelques mois, avant qu'Universal abandonne le projet en 2011 suite aux contraintes budgétaires. Et, surprise, le projet refait surface en 2012 pour finir chez Blumhouse, spécialiste des films de genre à budget inférieur à 5 millions de $. Qu'espérer du producteur qui a pondu PARANORMAL ACTIVITY et ses suites? Visuellement, pas grand chose à reprocher : une image léchée, des éclairages soignés… ressemblant à X produits du marché, donc d'un niveau qui permettra une diffusion à minima d'un point de vue qualitatif. Les auteurs Juliet Snowden et son mari Stiles White (qui réalise) avaient déjà commis le scénario du médiocre THE POSSESSION d'Ole Bornedal il y a deux ans.

Le reste… une insignifiance absolue. Aucun frisson digne de ce nom, puisque ce produit de grande consommation apparait visible à partir de 12 ans et peut éventuellement faire peur aux midinettes à peine sorties de la bibliothèque verte. Le film reste handicapé gravement par un scénario prétexte à l'utilisation de la planche à Ouija, donc un jeu de société.Le même problème que l'adaptation de « Touché-Coulé » soit BATTLESHIP, autre gros échec d'adaptation filmique d'un jeu. Sans parler de personnages interchangeables, avec des visages ressemblant à des kilomètres d'acteurs fadasses que le cinéma d'horreur nous abreuve depuis plusieurs décennies. Sans parler des vagues tentatives de chair autour de l'os, comme l'inévitable femme de ménage latino croyante permettant de remettre Dieu au coeur de tout cela. Le film repose sur des effets sonores pour provoquer les sursauts mais rien à image ne saurait transgresser une volonté d'expurger l'écran de toute vision trop horrifique.

En fait, l'échec vient d'un traitement purement générique d'un matériau déjà utilisé. Les ressorts dramatique restent vides, tous comme les enjeux entre chacun des protagonistes. Impossible de prendre au sérieux quoique ce soit. Ou de différencier les acteurs jouant les petits amis de service, voire même les actrices qui tentent de jouer un rôle dont tout le monde se contrefout. Il faut juste pousser un hurlement oui deux, rouler des yeux pendant la séquence de séance et avoir l'air effrayé quand un siège bouge tout seul. Difficile aussi de comprendre comment OUIJA peut trouver les voies de la distribution du film en salles françaises où il devrait rapidement passer de vie à trépas. Mais nul doute que son succès aux USA (il a rapporté presque 10 fois sa se rien qu'en salles), un second opus va venir bientôt nous polluer.

En résumé : tenez-vous en au film annonce qui envoie les meilleurs moments du film et qui possède un gros avantage : de durer moins de trois minutes. Bien mieux que de subir 88 d'ennui poli. Mon verdict : No-ja!

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
56 ans
1233 news
397 critiques Film & Vidéo
RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire

Notes des lecteurs
Votez pour ce film
Vous n'êtes pas connecté !
-
2 votes
Ma note : -