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Critique du film et du Blu-ray Zone B
ELEVATOR 2011

 

Invités à une réception se déroulant en haut d'un building de Wall Street, neuf personnes se retrouvent bloquées au 49ème étage à l'intérieur d'un ascenseur. La situation n'est pas des plus agréables mais il s'avère que l'un d'entre eux porte une bombe à retardement !

Alors qu'il est originaire du Texas, rien ne prédisposait Marc Rosenberg a devenir un cinéaste à l'autre bout du monde. Après avoir terminé ses études à l'Université d'Austin, il décide de découvrir le monde et part à l'aventure au début des années 70. Son périple se termine en Sidney où il est obligé de faire des petits boulots avant de saisir une opportunité, celle de rejoindre l'Australian Film, Television & Radio School. S'il obtient un nouveau diplôme au début des années 80, ses études de cinéma en Australie lui permettent aussi de se faire des contacts dans l'industrie locale. Après une trentaine d'années à oeuvrer dans le cinéma australien, il décide de retourner s'installer aux Etats-Unis. C'est ainsi qu'il écrit et produit ELEVATOR qui est, au passage, le premier long métrage de la maison de production Quite Nice Pictures. Ce sera aussi le premier film américain d'un réalisateur norvégien, Stig Svendsen qui aura la tâche difficile de mettre en image un thriller confiné dans une cabine d'ascenseur.

Les intrigues en huis clos ont un gros avantage, celui de réduire les coûts en minimisant le nombre de décors ainsi que les personnages. Dans ce genre, on a ainsi pu voir dernièrement le très minimaliste BURIED ou encore DEVIL. Ce dernier a d'ailleurs un point commun avec ELEVATOR puisqu'il coince, lui aussi, une poignée de personnes à l'intérieur d'un ascenseur. Mais, apparemment, Marc Rosenberg préfère rattacher son film à une filiation plus prestigieuse. Ainsi, il place le titre d'un film d'Alfred Hitchcock dans la bouche de l'un de ses personnages. ELEVATOR se réclamerait donc de LIFEBOAT où quelques rescapés d'une attaque d'un sous-marin sont contraints de cohabiter dans un canot de sauvetage en plein milieu de l'océan. De son côté, Stig Svendsen évoque en interview un film un peu moins connu du maître du suspense, AGENT SECRET. Le problème, c'est que ELEVATOR ne se hisse pas vraiment au même niveau que les métrages d'Alfred Hitchcock. Sans compter que des versions plus ou moins inspirés de LIFEBOAT transposés dans un ascenseur, cela a déjà été fait à plusieurs reprises. On pense, bien sûr, à PANIQUE DANS L'ASCENSEUR ou encore OUT OF ORDER.

Pour se différencier, Marc Rosenberg va donc nourrir son film en puisant dans les craintes populaires du moment. En premier lieu, la crise financière en prenant comme toile de fond un grand patron et deux de ses employés traders. L'occasion d'évoquer d'exorbitants parachutes dorés ou encore les malversations qui ont mis sur la paille de petits investisseurs privés au profit de gros groupes financiers sans scrupule. Ensuite, ELEVATOR s'attaque à une forme de racisme assez récente. L'islamophobie est ainsi bien mise en avant par l'antagonisme de deux personnages. Un comédien blanc s'en prend à un agent de sécurité iranien le traitant de « terroriste », sans le connaître et sans qu'il ne soit encore question d'attentat à ce moment de l'intrigue. Par extension, le conflit irakien est aussi évoqué. Enfin, ELEVATOR s'amuse avec la propension des médias à filmer en toute circonstance et à diffuser l'information coûte que coûte de manière à obtenir un scoop. Si ces trois aspects sont correctement traités, ils mettent surtout en évidence de grosses incohérences dans le déroulement de l'intrigue. ELEVATOR perd, dès lors, beaucoup de sa crédibilité ce qui empêche de rentrer pleinement dans le suspense surtout que le scénario cumule les coïncidences. Tout aussi gênant, le film ne joue pas très longtemps sur l'identité du porteur de la bombe. Il faut même préciser que le coupable s'identifie très vite et ce bien avant que cela ne soit clairement révélé. ELEVATOR ne fait pas vraiment preuve d'une grande subtilité dans le traitement du suspense. Enfin, le dernier point perturbant, la caméra reste en permanence dans l'ascenseur en dehors de quelques courtes séquences liées au créateur de la bombe. Mais à force de rester entièrement focalisé sur ce qui se déroule dans l'ascenseur, on a assez vite l'impression que le drame qui est en train de se dérouler n'intéresse pas grand monde à l'extérieur (en dehors de la télévision). Et, curieusement, l'ascenseur ne ressemble pas à un petit espace oppressant. L'un des personnages a beau souffrir de claustrophobie, ce sentiment n'est jamais réellement palpable dans l'ambiance d'ELEVATOR. Tout au plus, l'enfermement des personnages ne semble provoquer que de petits désagréments anodins jusqu'à la révélation de la présence d'une bombe.

Techniquement, ELEVATOR est bien fait et a une facture «cinéma». Le métrage se paie aussi de solides comédiens comme John Getz, Shirley Knight ou Joey Slotnick mais, au final, l'absence de tension ou de véritable suspense ne permet pas de s'enthousiasmer. Au mieux, on sera surpris par quelques élans sanglants, rattachant de très loin le film au cinéma d'horreur ou bien par un final ironique sur la notion du héros. C'est bien peu pour un métrage qui avait pourtant un sujet en or mais qui ne donne pas l'impression d'avoir été exploité au maximum de ses possibilités. Pour terminer, il est bon de préciser que ELEVATOR n'est pas un film d'horreur. Pourtant, c'est souvent de cette manière qu'il semble être vendu en arborant des visuels qui le rattache assez directement au genre horrifique. Pour sa sortie française en vidéo, pas de surprise, les jaquettes arbore un design clairement orienté vers l'horreur et qui s'avère assez éloigné du contenu réel du film !

Bon point pour le Blu-ray de ELEVATOR, édité par TF1 Vidéo, l'image retranscrit parfaitement la belle photographie du film. Nette et sans bavure, c'est sans conteste de la belle haute définition sur ce transfert 1080p/24 ! Pour le son, le film est proposé avec trois pistes audio. Deux avec le doublage français, l'une en DTS HD Master Audio 5.1 et l'autre en Audio3D stéréo optimisé pour une écoute au casque. Enfin, la troisième piste audio nous permet de voir le film dans sa version originale sous-titrée en DTS HD Master Audio 5.1. Rien de bien époustouflant, le son se montre aussi sobre que la mise en scène de ELEVATOR. Par contre, on sera surpris par quelques-unes unes des traductions du sous-titrage français qui ne sont pas totalement correctes même si cela n'a pas une grande incidence sur la compréhension. Parmi les petites modifications, une seule est motivée par des raisons culturelles. Ainsi, le nom de Jim Carrey remplace celui de Andrew Dice Clay. Il faut dire que cet humoriste américaine est totalement inconnu en France même si le film LES AVENTURES DE FORD FAIRLANE a été distribué en France. TF1 Vidéo propose aussi des sous-titrages pour malentendants, attention louable et qui n'est pas très répandue en France !

En plus de trois bandes annonces visibles seulement à l'insertion du disque, le Blu-ray de ELEVATOR ne propose qu'un seul supplément. Il s'agit d'une Featurette d'une quinzaine de minutes où l'on n'apprend quasiment rien. Le scénariste et producteur Marc Rosenberg ainsi que le réalisateur et les comédiens expriment surtout ce que l'on vient de voir dans ELEVATOR. On nous décrit donc la situation ainsi que la plupart des personnages. Dès que l'on s'approche de points intéressants, on s'éclipse assez vite. On n'apprendra pas grand chose sur le tournage en studio, sur les origines du film… Tout au plus, on découvre que la gamine bloquée dans l'ascenseur est interprétée par deux jumelles mais nous n'obtiendrons pas plus d'informations. Un supplément très léger qui a juste le mérite d'exister.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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635 critiques Film & Vidéo
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Un film bien fait techniquement
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Absence d'une véritable tension ou d'un véritable suspense
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L'édition vidéo
ELEVATOR Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h24
Image
1.78 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio 5.1
Francais DTS Master Audio 5.1
Francais Audio3D Stéréo
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Featurette (15mn)
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