Header Critique : RUINES, LES (THE RUINS)

Critique du film et du DVD Zone 2
LES RUINES 2008

THE RUINS 

Lors de leurs derniers jours de vacances, quatre jeunes américains rencontrent un touriste allemand qui réside dans le même hôtel. Le frère de ce dernier est parti dans la jungle pour se rendre sur un site archéologique. Tout ce petit monde décide d'organiser une journée culturelle en se rendant, eux aussi, sur ce lieu découvert récemment…

Dès son premier livre, l'écrivain Scott Smith se voit offrir la possibilité d'adapter son ouvrage pour le cinéma. Cela donnera UN PLAN SIMPLE réalisé par Sam Raimi qui sera d'ailleurs nominé aux Oscars dans la catégorie du meilleur scénario adapté d'une œuvre originale. Scott Smith aurait donc pu persévérer dans le domaine du thriller mais son deuxième livre va prendre une étonnante direction. En effet, «Les Ruines» entre de plain-pied dans le domaine de l'horreur et du surnaturel en confrontant une poignée de touristes à une menace antédiluvienne. Evidemment, le livre n'est pas encore terminé qu'il circule déjà auprès des maisons de production en vue d'être adapté pour le grand écran. Il ne faut pas longtemps pour que les droits cinématographiques soient bloqués par Red Hour Films. Pourtant, la maison de production de Ben Stiller n'est pas du tout spécialisé dans le domaine de l'horreur et, au contraire, n'a jusque là produit que des comédies ou assimilés. Mais pour s'assurer que l'oeuvre originale ne sera pas dénaturée, l'écriture du scénario est prise en charge directement par Scott Smith, l'auteur du livre. Celui-ci va être toutefois amené à réaliser de profonds changements dans le déroulement de l'histoire pour transposer son intrigue de la version littéraire vers le grand écran. Ainsi, les événements vont s'enchaîner plus rapidement, l'unité de temps est raccourcie, et les personnages vont connaître quelques changements. De même, le lieu original devient une pyramide maya de façon à rendre le décor beaucoup plus attrayant visuellement qu'une simple colline avec, à son sommet, un puits de mine. Enfin, la réalisation est confiée à un autre Smith qui n'a aucun lien de parenté avec l'auteur du livre. A son actif, Carter Smith n'a pourtant aucun long métrage dans sa filmographie. Mais c'est son court-métrage BUGCRUSH qui va lui permettra d'accéder à la réalisation de THE RUINS. Ce serait d'ailleurs Steven Spielberg, ayant vu ce court-métrage, qui aurait soufflé le nom du jeune cinéaste à Ben Stiller comme réalisateur potentiel du film…

Alors que l'action prend place en Amérique du Sud, la production va s'envoler pour l'Australie où une grande partie du film sera tourné en extérieur. Toutefois, le pays n'ayant pas de monuments précolombiens, des décors sont construits spécialement. La Nouvelle Zélande n'étant pas loin, c'est l'un des concepteurs des décors du SEIGNEUR DES ANNEAUX qui va justement s'occuper de créer les lieux. On fait aussi appel à la main d'œuvre locale en engageant le maquilleur australien Jason Baird qui se fait un plaisir de confectionner les effets sanglants plutôt saisissants. Les acteurs seront toutefois importés tout comme le directeur de la photographie Darius Khondji (SEVEN, LA CITE DES ENFANTS PERDUS…). La somme de talents donne, à l'arrivée, un métrage particulièrement réussi et relativement inattendu. Car si l'entrée en matière des RUINES inquiète un peu avec un point de départ des plus simplistes qui pourraient être celui d'un énième HOSTEL ou TURISTAS, le film s'en écarte totalement dès lors que les personnages atteignent les fameuses ruines du titre. La menace qui guette nos vacanciers n'a, en effet, rien d'humain et le film bascule alors du côté du film de monstre. A ce titre, on pourra faire un petit rapprochement avec CALTIKI, LE MONSTRE IMMORTEL où l'on suivait déjà une créature venue d'un autre âge attendant sagement que des hommes viennent la déranger pour semer la mort. Son origine végétale n'est pas non plus une première puisque les belles plantes meurtrières, certes rares, ont déjà œuvré à l'écran. On passera rapidement sur le versant comique de LA PETITE BOUTIQUE DES HORREURS, version Roger Corman ou Frank Oz, pour s'intéresser plutôt à L'INVASION DES TRIFFIDS et ses plantes carnivores douées de mouvement, l'un des sketches du TRAIN DES EPOUVANTES où une plante fait des misères à ceux qui l'entourent ou bien, une nouvelle fois dans une anthologie, le segment de CREEPSHOWStephen King se fait contaminer inexorablement par une plante. LES RUINES brassent un peu de tout cela et le modernise à sa façon pour nous proposer une nouvelle espèce de mauvaises herbes particulièrement perverses.

Si le point de départ des RUINES est très simpliste, son déroulement l'est, à vrai dire, tout autant. Cela pourra d'ailleurs surprendre dans un paysage cinématographique qui essaie souvent de se faire plus malin qu'il n'est. LES RUINES n'a pas d'autres ambitions que celles d'un film d'horreur et il s'inscrit dès lors dans le registre de la série B. Le terme pourra paraître péjoratif mais une série B bien troussée s'avère largement plus efficace qu'un métrage prétentieux. Cela n'empêche pas LES RUINES de ménager pas mal de surprises souvent assez inattendues. Si le développement des personnages pourra paraître un peu succinct, le film ne laissera pas indifférent en alignant quelques rebondissements astucieux et surtout des séquences chocs bougrement réussies. Entre de véritables moments de trouille, dont le plus efficace est la recherche d'un téléphone portable, et des séquences gores gratinées, il est difficile de ne pas se retrouver impliqué à différents niveaux. A propos de la violence graphique, LES RUINES ne lésinent pas et balance quelques séquences qui ne manqueront pas de rester dans les mémoires. Autant dire que le film réalisé par Carter Smith a de quoi bousculer le spectateur avide de sensations fortes ! Hélas, le film ne va pas vraiment trouver son public. S'il n'est pas un flop, il sera rentabilisé dès sa première semaine d'exploitation dans les salles américaines, LES RUINES n'obtiendra pas le succès escompté. Il sera ainsi distribué dans pas mal de pays directement en vidéo. En France, le film sortira très discrètement dans un parc restreint de salles avant d'être retiré très vite de l'affiche, faute de spectateurs. Dommage, car LES RUINES aurait mérité mieux !

Pour son arrivée en DVD dans nos contrées, LES RUINES se voit orné d'un autocollant figurant en bonne place sur l'avant de la jaquette. Celui-ci nous indique qu'il s'agit du film d'horreur numéro 1 aux Etats-Unis. La mention est étrange puisque LES RUINES n'a pas fait de véritables étincelles dans les salles américaines. Faute de plus amples informations, il est donc assez difficile de savoir en quoi il est numéro 1 dans son pays d'origine (location ? vente ?). Peu importe, l'autocollant sera rapidement jeté avec le cellophane et, à vrai dire, il ne doit pas y avoir grand monde pour porter un quelconque intérêt aux stickers apposés sur les DVD. L'important, c'est surtout d'ouvrir la boîte et d'y trouver le disque que l'on s'empressera d'enfourner dans le lecteur.

Pas de surprise, l'image s'avère plutôt jolie et détaillée même lorsque la photographie du film privilégie un écrasant ensoleillement. Le format cinéma est respecté avec un transfert 16/9 de qualité sur lequel on ne trouvera pas grand chose à redire dans l'alternance de séquences très sombres (l'intérieur des ruines) ou bien plus lumineuses. Le Dolby Digital 5.1 qui accompagne l'image est sans défaut et alterne, lui aussi, des ambiances et effets subtils avec des passages plus énervés. L'ambiance sonore fait d'ailleurs autant partie du spectacle horrifique que l'image lors des séquences gores.

Tout serait donc parfait… Pas vraiment ! Aux Etats-Unis, LES RUINES a été distribué au choix dans son montage cinéma ou bien dans une version «Unrated». Cette dernière ajoute une poignée de minutes contenant quelques dialogues de plus ainsi que des morceaux de boucherie supplémentaires dans les scènes déjà existantes. De plus, quelques plans viennent s'ajouter lors de la fin pour en changer légèrement le sens. Dans la version cinéma, la fin pouvait s'interpréter au choix du spectateur alors que l'épilogue de la version «Unrated» était carrément plus radicale. Le DVD français propose le montage cinéma. D'un autre côté, il faut préciser que le montage «Unrated» n'a jamais été indiqué comme étant un montage approuvé par le réalisateur. D'ailleurs, le commentaire audio semble bien coller au montage cinéma. Toutefois, le DVD ne proposera pas les minutes manquantes mais présentera, en suppléments, des scènes coupées qui s'avèrent différentes. La plupart viennent donner un peu plus d'épaisseur à la survie des personnages mais ces scènes ont été mises à l'écart pour privilégier le rythme. On trouve aussi une fin alternative plutôt amusante mais qui, soyons honnête, aurait eu du mal à s'insérer dans le métrage, ne serait-ce que pour des raisons de logique. Toutes les scènes coupées sont présentées avec ou sans commentaire audio. Le film est lui aussi commenté par le réalisateur et son monteur qui s'avère fort intéressant en abordant, par exemple, les différences entre le livre et le film. Trois petits documentaires dressent le portrait de la création du film. «Tournage» est un making-of assez promo mais qui se suit sans déplaisir. Les amateurs de gore seront déjà plus intéressés par «La mort rampante» où l'on découvre l'envers du décor des maquillages sanglants. «Construction des Ruines» est, comme son titre l'indique, dédié à la création des décors. L'interactivité, plutôt sympathique, se clôt avec la bande annonce.

Rédacteur : Antoine Rigaud
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
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Une série B horrifique qui va droit au but
Des séquences de trouilles bien flippantes
Du gore bien méchant
On n'aime pas
Il aurait été sympa de voir la version "Unrated"
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L'édition vidéo
THE RUINS DVD Zone 2 (France)
Editeur
Dreamworks
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h27
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Néerlandais
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Commentaire audio de Carter Smith et Jeff Betancourt
      • Featurettes
      • Tournage (14mn22)
      • La Mort Rampante (15mn04)
      • Construction des Ruines (6mn16)
      • Scènes coupées
        (avec ou sans commentaire)
      • Pluie (2mn57)
      • Cérémonie (2mn31)
      • Mise au point du plan d'évasion (2mn26)
      • Fin alternative (1mn40)
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