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Critique du film et du DVD Zone 5
HIGHLANDER : THE SOURCE 2007

 

Dans un futur proche, Duncan se morfond dans un pays de l'Est. Pendant ce temps là, un Immortel a localisé la « Source » de l'immortalité. Plutôt que d'essayer de se l'approprier (en gros, c'est ce que recherche tous les Immortels), il préfère prévenir les autres sans leur dire où ils pourront la trouver (ne laissons pas planer le suspense, c'est dans un pays de l'Est). De toutes façons, il sera mis hors jeu par le « Gardien » qui entend bien mettre une épée dans les roues de ceux qui essaieront de s'approprier la « Source »...

«Il ne peut en rester qu'un», le leitmotiv de la franchise HIGHLANDER évoque dès le départ l'incongruité de prolonger l'histoire. La logique aurait donc voulu qu'on laisse les Immortels reposer en paix après le film de Russell Mulcahy. Cela aurait été peu opportun pour les producteurs qui voient surtout la possibilité d'amasser de l'argent sur le succès du film original. Une première suite, HIGHLANDER : LE RETOUR, voit le jour sous la direction de Russell Mulcahy et toujours avec le duo d'acteurs original (Christophe Lambert et Sean Connery). Grosse déconvenue pour tout le monde, l'histoire n'est pas des plus convaincantes, même si elle laisse transparaître de bonnes idées en terme de prolongement au milieu des incohérences évidentes. La production se fera dans le chaos et le film sera distribué selon différents montages en fonction des pays. A priori, cela aurait dû mettre un terme à la franchise. Les producteurs sont d'un autre avis et une série télévisée est produite dans la foulée avec un nouveau personnage principal, interprété par Adrian Paul, et une nuée d'Immortels. Cela aurait pu en rester là mais un HIGHLANDER III débarque deux ans plus tard dans les cinémas du monde entier avec le retour en tête d'affiche de Christophe Lambert, dernier Immortel survivant en 1986 et toujours en train de combattre des Immortels en 1994 ! Que les incohérences perdurent à travers les âges, après tout ce sont des Immortels, cela n'est pas très grave tant que des spectateurs sont même prêt à avaler un dessin animé avec HIGHLANDER : THE ANIMATED SERIES ou encore un dérivé de la série avec Adrian Paul qui donnera L'IMMORTELLE. Ne restait plus qu'à ramener sur les grands écrans Christophe Lambert et Adrian Paul, se croisant déjà dans la série, pour une nouvelle aventure avec HIGHLANDER : ENDGAME. Et même avec un titre comme «Endgame», on ne lâche pas l'affaire pour en arriver à HIGHLANDER : THE SOURCE...

Ce cinquième film pour le cinéma est annoncé fièrement par Davis-Panzer Productions comme le métrage qui fêtera dignement les 20 ans de la franchise. Un anniversaire un peu loupé puisque HIGHLANDER : THE SOURCE est déjà en retard d'une bonne année. Pourtant l'écriture est en cours depuis au moins 2003 sous l'égide de Dimension Films qui détient momentanément un droit sur une éventuelle continuité. C'est ainsi que Peter Briggs aurait travaillé sur un scénario "abandonné". Après lui, c'est un réalisateur, producteur et scénariste très actif chez Dimension Films, Joel Soisson (DRACULA 2000, MIMIC 2 ou encore HIGHLANDER : ENDGAME), qui écrit une histoire concernant un quatuor inédit d'Immortels qui partent à la recherche du Graal. Et, franchement, Dimension Films, ils n'y croient pas vraiment ! Le temps passe et la situation se débloque enfin quand Dimension Films lâche la franchise qui retourne pleinement entre les mains de Davis-Panzer Productions. Adrian Paul en profite pour devenir producteur exécutif de HIGHLANDER : THE SOURCE. Un "nouveau" scénario est écrit par David Abramowitz et Stephen Kelvin Watkins. Abramowitz écrivait déjà des épisodes de la série et le cinquième film a donc l'ambition de retrouver la qualité de la production télévisuelle (ambitieux !). Etrangement, le film conserve l'idée de plusieurs personnages qui partent dans une quête aventureuse mais à la recherche de «La Source» de l'immortalité, en gros le Graal des Immortels. La réalisation est confiée à Brett Leonard, un cinéaste à la filmographie très inégale et dont le plus gros succès remonte à 1992 (LE COBAYE). Les préparations peuvent commencer, dans l'urgence, avant d'aller tourner en Lithuanie pendant sept semaines entre octobre et décembre 2005. Le film sera terminé à la fin de l'année 2006.

Davis-Panzer Productions annonce que le film ne sera finalisé, montage et mixage compris, que pour le mois d'avril 2007. Ce qui pose un drôle de problème puisque ces lignes sont écrites au mois de février 2007 et que nous parlons ici d'un DVD russe disponible dans le commerce. Voilà qui n'est pas banal surtout que du côté de Davis-Panzer Productions, il est fait mention d'une version des «Producteurs» ce qui sous-entendrait que le montage sur le DVD russe propose la version «Director's Cut». Mais difficile pour autant de l'affirmer. Reste que comme pour HIGHLANDER et HIGHLANDER : LE RETOUR, il y aura donc plusieurs montages en circulation. Et lorsque l'on se retrouve dans une telle situation, c'est généralement assez inquiétant ! Sans nous poser trop la question, il ne restait plus qu'à visionner le DVD russe pour se faire un avis sur ce montage qui nous vient du froid.

La vision de HIGHLANDER : THE SOURCE laisse dubitatif. Très difficile en effet de parler de façon objective du spectacle qui défile durant une heure et demi sans se laisser aller à la moquerie. Peu évident, aussi, de lui trouver des qualités. A ce niveau là, on retiendra surtout quelques jolis plans éparpillés ici ou là qui ont de quoi faire de belles images promotionnelles. Mais à part cela, HIGHLANDER : THE SOURCE est avant tout un vilain ratage de plus dans la franchise. Les fans de la série seront heureux de retrouver les personnages de Duncan McLeod (Adrian Paul), Joe Dawson (Jim Byrnes) et Methos (Peter Wingfield). Mais leur bonheur ne durera pas puisque le seul personnage vraiment développé, c'est avant tout Duncan, les deux autres sont interchangeables et n'apportent aucune réelle spécificité à l'histoire. Autant dire qu'il était possible de placer d'autres personnages, inconnus jusqu'ici, à la place. Il ne nous reste que Duncan McLeod auquel se rattacher. Sa première apparition donne l'impression de regarder une resucée de BLADE avec l'intervention de notre immortel héros dans une ruelle sombre. Ce souvenir, il revient aussi assez étrangement lorsque pour faire avancer un peu l'histoire, on nous présente un personnage devenu une sorte de créature dégénérée qui n'est pas sans rappeler l'archiviste de BLADE. Pourquoi pas, le monde a sombré dans le chaos et nous avons bien besoin d'un héros en pleine dépression amoureuse pour sauver les quelques hères qui rodent la nuit. On passera, d'ailleurs, sur la coïncidence un peu grosse concernant l'identité de celle qu'il va aider...

A vrai dire, HIGHLANDER : THE SOURCE ressemble trop vaguement à HIGHLANDER tout court (film, série, dessin animé...). La nature immortelle de nos héros échappe quelque peu aux scénaristes là où, justement, le premier film, et même la série, s'attachait à nous ramener dans le passé pour nous exposer les liens qui unissaient les personnages. Cela se limitera ici à quelques passages nous ramenant quelques temps en arrière pour exposer l'histoire d'amour contrariée entre Duncan et Anna. Des flash-backs tellement fauchés que certains d'entre eux se déroulent carrément sans décor avec les personnages sur fond blanc immaculé ! Le côté «pauvre» de l'entreprise, il sera hélas décuplé par des choix artistiques douteux comme les "coups spéciaux" de l'affrontement final, la personnalité démentielle du méchant, «The Guardian», et surtout sa façon de se déplacer, ou encore le dernier plan à la 2001 L'ODYSSEE DE L'ESPACE. Décuplé, la pauvreté du film l'est aussi par un scénario assez creux qui se résume à un voyage de quatre Immortel (Duncan, Methos, Giovanni et Reggie) en direction de «la Source» avec, à leurs basques, le «Guardian». Tellement simpliste que certains rebondissements, dans des décors miteux, sont d'une gratuité confondante à l'image de l'affrontement sur des docks avec des pillards (maniaques et cannibales en plus). Les mêmes qui reviendront avant la fin, de façon très commode, pour qu'«il n'en reste qu'un».

En plus de malmener la mythologie Highlander, la pure logique et même la musique de Queen grâce à des reprises catastrophiques de «Who wants to live forever?» et «Princes of the Universe», HIGHLANDER : THE SOURCE devrait finir par arriver à dégouter tout le monde tant on a l'impression que l'on se fout de nos gueules. Quelque part, à force de violenter le concept original, William Panzer et Peter Davis forcent le respect. On en fini par croire qu'ils cherchent à couler la franchise depuis des années mais que les fans suivent sans sourciller (cela dit, les fans de la série télévisée ne sont pas forcément ceux du film de Russell Mulcahy). Au passage, le film nous rappelle ses origines télévisuelles avec la séquence la plus incroyable. Après un affrontement explosif et bordélique, on nous dispense un petit clip sur «Princes of the Universe» qui donne l'impression ridicule d'assister au générique du film (la série ?), sans les titrages, et au bout d'une heure après le début ! HIGHLANDER : THE SOURCE en devient carrément spectaculairement ridicule et il est même impensable de croire qu'un autre montage viendra donner un peu de cohérence à l'ensemble voire même nous offrir, simplement, un métrage décent !

Ce n'est assurément pas HIGHLANDER : THE SOURCE qui va redorer le blason des Immortels et s'il doit n'en rester qu'un, autant que vous vous arrêtiez à la vision du HIGHLANDER original. Et pourtant, l'histoire ne s'arrêtera pas là puisque Davis-Panzer Productions ont déjà produit HIGHLANDER : VENGEANCE. Déjà plus ambitieux, il s'agit d'un film d'animation réalisé par Yoshiaki Kawajiri et qui devrait être distribué en 2007. A suivre...

Pour un film qui n'est "pas encore" monté et dont le mixage n'est pas terminé, HIGHLANDER : THE SOURCE affiche, sur ce DVD russe, une image plutôt de bonne qualité. Tourné en numérique, le film affiche une image très lisse et dont les teintes ont été, à l'évidence, beaucoup retouchées en post-production. Le transfert 16/9 au format large (2.35 environ) est donc satisfaisant. La compression n'est pas irréprochable mais les défauts sont assez anecdotiques. Du côté de la partie sonore, il est possible d'opter pour le doublage russe ou, mieux, pour la version originale anglaise en Dolby Digital 5.1. Un sous-titrage russe est disponible mais celui-ci peut être affiché ou non selon votre choix (a priori, pour la majorité d'entre vous, ce sera non !). Pour profiter pleinement des dialogues, il faudra donc comprendre assez bien l'anglais. Le mixage de la piste sonore est très agréable et naturel.

En complètement de programme, il est possible de regarder plusieurs bandes-annonces doublées en russe et qui sont annoncés comme les prochains titres de l'éditeur. Le plus curieux, c'est que ces bandes annonces sont lancées invariablement lorsque vous décidez de regarder le film depuis le début. Cela fait un peu penser à certains DVD en provenance d'Inde qui dispensent une vingtaine de minutes de publicités avant d'en arriver au menu principal. Ici, cela n'est pas plus astreignant que cela, c'est juste curieux !

Rédacteur : Antoine Rigaud
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Scénario creux
Toujours plus d'incohérence
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L'édition vidéo
HIGHLANDER : THE SOURCE DVD Zone 5 (Russia)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
Russia (Zone 5)
Date de Sortie
Durée
1h34
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Russian Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Russe
  • Supplements
    • Bandes-annonces de l'éditeur (en russe)
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