Header Critique : BARON DE LA TERREUR, LE (EL BARON DEL TERROR)

Critique du film et du DVD Zone 2
LE BARON DE LA TERREUR 1961

EL BARON DEL TERROR 

Condamné par l'inquisition, le baron Vitelius d'Estera est mené au bûcher. L'homme ne se démonte pas, se moque de ceux qui l'on mené là et surtout jure qu'il reviendra se venger sur leur descendance. Et, bien sûr, 300 ans plus tard, le baron réapparaît et entend bien assouvir sa vengeance !

Fort du succès des PROIES DU VAMPIRE, Abel Salazar va produire au Mexique une flopée de métrages fantastique de la fin des années 50 jusqu'au milieu des années 60. On retrouve d'ailleurs souvent au générique les mêmes techniciens et acteurs dont Abel Salazar lui-même. Dans LE BARON DE LA TERREUR, l'acteur et producteur se donne le «beau» rôle pour ce qui ne sera probablement pas son meilleur film mais, en tout cas, certainement l'un des plus bizarres.

Si LE BARON DE LA TERREUR est aussi étrange, ce n'est pas en raison de son intrigue qui est somme toutes des plus banales. C'est avant tout en raison de sa curieuse créature mais aussi par l'ajout de détails plutôt incongrus comme cette envie irrépressible qu'a le baron d'aller s'enfiler une petite cuillère des cervelles de ses victimes rassemblées dans une coupe. Et il y a donc cette créature improbable au nez saillant, aux oreilles démesurées, aux canines proéminentes, aux mains pourvues de deux ventouses et à la longue langue qui s'échappe de sa bouche. C'est déjà beaucoup pour une seule bestiole mais vous pouvez ajouter à cette apparition saisissante une palpitation de l'intégralité de sa tête, recouverte d'une épaisse chevelure, et vous obtenez une rencontre du troisième type à éviter d'urgence dans les ruelles sombres ou même les night-clubs bien éclairés.

Le baron du titre revient après trois siècles pour assouvir sa vengeance et accessoirement aspirer goulûment les cerveaux de ses victimes. Et c'est donc Abel Salazar qui s'approprie le rôle et qui le joue de manière sobre et avec une certaine décontraction. Juste ce qu'il faut pour donner à son personnage le côté un peu hautain de cet aristocrate revanchard. Car hormis les apparitions de la créature et celle du baron sous forme humanoïde (Abel Salazar), le reste du film est tout de même peu captivant à l'exception de son prologue. En effet, toute la partie se déroulant au temps de l'inquisition, bien que tourné en studio comme le reste du film et avec très peu de moyens, apporte elle aussi un cachet supplémentaire à l'ensemble.

LE BARON DE LA TERREUR souffre quand même d'un scénario trop classique et qui ne réussit pas à égaler l'audace délirante de sa créature. Ce BARON DE LA TERREUR ressemble pas mal à un démarquage de Dracula. Ainsi, le baron use de pouvoirs hypnotiques sur ses victimes et déguste de la cervelle à la place du sang. Un peu plus gênant, les deux policiers en charge d'enquêter sur les cadavres laissés derrière le baron nous servent un duo comique un peu balourd. Une dose d'humour qui casse un peu l'ambiance bizarre de l'ensemble. Autre point négatif, s'il est toujours amusant de voir le baron se délecter de son dessert favori particulièrement quand il y a du monde chez lui, on n'en saura jamais plus concernant cette manie. Il en va de même avec cette idée de comète qui semble emporter pendant 300 ans le baron loin de notre planète. Mais après tout, c'est sûrement ce qui fait le charme de ce bizarroïde BARON DE LA TERREUR.

En plus d'Abel Salazar, le film permet de retrouver German Robles dans un rôle où il est loin de briller autant que dans PROIES DU VAMPIRE. Il fait partie des descendants innocents sur lesquels le baron va se venger. On notera aussi la présence de René Cardona, le réalisateur, au rang des victimes de cette vengeance dont on ne sait trop s'il faut la qualifier d'ancestrale ou d'extra-terrestre.

Le premier contact avec ce DVD passe par son digipack coloré de belle facture. Contrairement à d'autres éditeurs, Bach Films ne va donc pas nous filer un visuel plus actuel mais, au contraire, laisse exploser la folie très colorée de l'affiche d'origine. Au passage, Bach Films propose une traduction littérale du titre original qui n'existait pas jusqu'à maintenant. L'intérieur contient quelques clichés en noir et blanc et un petit texte introductif ainsi qu'une filmographie sélective du réalisateur Chano Urueta. Voilà qui part plutôt bien…

Sur le disque lui-même, on retrouve le film ainsi que les bandes-annonces de tous les titres sortis ou à sortir dans la collection «Les films culte du cinéma mexicain». En réalité, ces bandes annonces sont quelque peu suspicieuses et on peut se demander s'il ne s'agit pas de montages actuels pour certains des films. Qu'importe, cela permet tout de même d'avoir un avant goût des autres titres de la collection ! En ce qui concerne les suppléments, il ne faudra pas chercher plus loin. Cela étant dit, rappelons tout de même que le prix de vente est plutôt bas alors que l'on nous propose tout de même une belle curiosité mexicaine…

Toujours au rang des bonnes surprises, le transfert en plein cadre qui respecte le format cinéma d'origine est très satisfaisant. Il y a tout de même des défauts de pellicule, quelques soucis sur le master vidéo ou encore des plans pas toujours d'une grande stabilité mais il faut reconnaître que pour un film mexicain datant d'une quarantaine d'années, le résultat est au-delà des espérances.

Par contre, du côté des bandes sonores, cela devient encore plus curieux que le look de la créature. En effet, la version espagnole sous-titrée en français nous est proposé au format MPEG et non pas encodée en Dolby Digital comme on le voit habituellement. Par contre, si vous choisissez le doublage français, le son est alors en PCM alors que les menus sont en Dolby Digital (encodage sur deux canaux). A priori, cela devrait être transparent puisque de toutes façons les deux pistes sonores sont en mono d'origine mais cet assemblage de format sonore différent est assez atypique. En tout cas, la version originale ne manque pas de dynamisme et propose un rendu plus naturel. En effet, le doublage français, probablement récent, met largement en avant les voix et aplati un peu la musique et les effets sonores.

Avec sa créature qui fait hurler de terreur les actrices du film et de joie les spectateurs, LE BARON DE LA TERREUR est un spectacle étrange où une intrigue trop classique et peu cohérente affronte une créature extrêmement bizarre ! Du coup, grâce à Bach Films, il va être possible de conserver la chose précieusement, malgré son petit prix de vente, pour l'exposer fièrement devant ses amis médusés…

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
EL BARON DEL TERROR DVD Zone 2 (France)
Editeur
Bach
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h17
Image
1.33 (4/3)
Audio
Spanish MPEG Mono
Francais PCM Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
      • Bandes-annonces
      • Le baron de la terreur
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