Header Critique : CAMP DAZE (CAMP SLAUGHTER)

Critique du film et du DVD Zone 0
CAMP DAZE 2005

CAMP SLAUGHTER 

Une caméra DV, 100.000 dollars, une équipe réduite, des effets spéciaux mécaniques et un maniaque lâché dans un camp d'été... Nous voici revenu 25 ans en arrière, au bon vieux temps du slasher, adapté cette fois-ci à la sauce du XXIème siècle.

Quatre amis partent en week-end et tombent en panne en pleine forêt dans le Maine. Ils rencontrent des moniteurs du Camp Hiawatha, se trouvant non loin de là, qui leur offrent l'hospitalité pour la nuit. Mario (Matt Dallas) remarque toutefois une bizarrerie. En effet, tout semble indiquer qu'ils sont en 1981, c'est à dire 25 ans en arrière de leur point de départ ! Et le massacre commence, les jeunes du camp se faisant tour à tour étrangler, harponner, décapiter… laissant les quatre amis seuls face au tueur. Tueur qui semble avoir disparu au petit matin, les laissant seuls. Seuls ?

Ce qui étonne en prime abord, c'est la longueur inhabituelle du métrage : 108 mn. Pour un scénario qui s'inspire du genre slasher, c'est un peu gonflé ! Sauf que cette fois-ci, le scénariste tente d'élever la simple référence et prend plusieurs directions. A savoir plusieurs retournements de situation afin de maintenir l'intérêt. On ne connaît pas l'identité du tueur. Ensuite, les héros remontent le temps et se retrouvent projetés 25 ans en arrière… un déroulement de nature fantastique, ouvrant d'autres portes scénaristiques. Les références à Jason Voorhees (pour qui ne le sait pas encore, le tueur en série du TUEUR DU VENDREDI et ses séquelles) sont nombreuses tant CAMP DAZE s'inspire de son mentor. Cela commence d'ailleurs dès le générique où le titre apparaît en relief et vient se briser contre une vitre à la manière de MEURTRES EN TROIS DIMENSIONS !

Ca fleure bon les années 80, et jusqu'au bout des seins. Le changement opéré au début de ce siècle se précise, à l'instar du nom de la compagnie qui produit (ScreamKings) : Ce sont les hommes qui le hurlent le mieux. Nous avons bien nos hurleuses de service, quelques plans petites culottes, mais c'est le masculin massacré qui est mis en avant. Et avec le quota de chair à la hausse, aussi, l'homoérotisme y tenant une bonne place. De plus, l'intrigue se permet aussi l'affection d'un des héros, pour un des jeunes du camp qui semble d'ailleurs en savoir plus qu'il ne le laisse deviner.

Le travail sur les détails du Camp Hiawatha est remarquable. Avec, en premier lieu, le fait d'avoir pu trouver un camp d'été qui rend si bien cette sensation années 80. Ensuite, les décors, posters, calendriers, les vêtements (shorts, t-shirt, sous-vêtements...), les coupes de cheveux, les maquillages, les dialogues, la musique… rien n'a été laissé au hasard pour donner cette patine eighties qui a marqué de son fer rouge tout slasher de la belle époque ! Les antagonismes 1980-2005 vont bon train, tant le premier tiers du film est basé dessus. En effet, les habitants du camp ne comprennent pas les expressions de langage des quatre nouveaux venus et vice-versa… jusqu'à, bien sûr, ce que chacun réalise qu'ils sont en fait prisonnier du 26 (deux fois 13 !) avril 1981.

Alex Pucci, le réalisateur, a déclaré dans une interview au site hysteria-lives qu'il a eu l'idée de son film en regardant «l'ignoble» JASON X et plus précisement la scène où un hologramme de Crystal Lake est recréé autour de Jason Voorhees. Avant de qualifier d'«ignoble» JASON X (et quelle que soit la qualité intrinsèque du film de James Isaac), il faudrait faire quand même attention à son propre produit, Alex. Car la comparaison se révèle désastreuse pour CAMP DAZE !

Si le scénario s'avère ingénieux –il faut quand même se taper près de trois quart d'heure de métrage avant le premier retournement de situations sans compter que la caractérisation, la mise en scène et les acteurs ne suivent plus du tout. Hormis les retournements de situations, l'histoire se contente de mettre en pâture des personnages anonymes avant de le supprimer. L'enchaînement de meurtres devient ainsi quelconque, même si cela s'avère plutôt fun à découvrir. Ce ne sont pas les fausses pistes disséminées au hasard (mais que fait le gardien du Camp à rôder autour ? Et le cuisinier qui semble aimer couper les morceaux de viande ?) qui rehausseront l'intérêt. Les quatre amis (sans Claude Pierrard) sont prisonniers d'un film d'horreur des années 80. Et le spectateur aussi !

Côté caméra… c'est assez décevant, voire catastrophique. La mise en scène délivre quelques vrais moments efficaces de suspense réussi, elle est hélas aussi coutumière de l'inverse. A savoir un amateurisme parfois horripilant et souvent désarmant. On ne nie pas une certaine énergie à l'entreprise mais la meilleure volonté du monde ne donne pas nécessairement le meilleur film. Preuve en est ici. On n'enlèvera cependant pas des angles de prise de vue originaux et des mises à morts particulièrement efficaces.

Il faut aussi des actrices et des acteurs pour donner vie (et morts) à tout cela. Pucci a donné à l'insupportable Anika C. McFall le rôle de la femme à couilles avec attitude et insultes à la clé. Si Matt Dallas, héros de la nouvelle série à succès KYLE XY, s'acquitte honorablement de sa tâche de personnage sensible du groupe, le reste demeure hélas à peine médiocre. Chacun se contentant de jouer des clichés du genre (l'idiote, l'obsédé, l'intellectuel, etc..). ceci dit, le réalisateur ne leur en demande pas plus non plus. Juste de s'agiter devant la caméra, de se déshabiller, hurler et mourir. La vie est belle. Mais moins ennuyeuse que chez Capra !

Les effets spéciaux sont tous réalisés devant la caméra : à savoir mécaniques, à base de latex, de sirop de maïs, de viande et de système D. Pas moins de 32 morts pendant le film ! L'un des bonus montre d'ailleurs le responsable des effets spéciaux donner ses trucs afin de réaliser un décalottage de boite crânienne, une flèche en pleine pomme d'Adam et autres égorgements, écrasement de crâne… un parfait petit guide du parfait massacreur. On remarque toutefois une curieuse emphase sur les morts par strangulation.

Scream Kings a distribué le film directement en DVD par l'entremise de son site internet. Mais, entre-temps, des tractations ont permis à CAMP DAZE de connaître une sortie moins confidentielle. En effet, Lightning Entertainment a pris le film sous sa coupe pour le distribuer dans un circuit plus traditionnel depuis le mois d'avril 2006. Toutefois, ce nouveau DVD a été re-titré CAMP SLAUTHER et propose un transfert plein cadre, un montage raccourci de 14 minutes et, pour ceux que cela intéresse, des sous-titres en espagnol ! Mais cette nouvelle sortie a aussi marqué l'arrêt de la commercialisation du disque dont nous vous parlons ici et qui propose le montage original de CAMP DAZE dans un format écran 1.66.

Le transfert offre une qualité moyenne, à savoir des contrastes peu dynamiques dans les scènes de nuit (qui sont nombreuses à partir de la quarantième minute, la majeure partie du massacre se déroulant de nuit !). La piste sonore est très souvent désastreuse. Le mixage sonore est aberrant avec la musique qui s'arrête parfois brutalement, des dialogues étouffés… le tout est donc mixé en dépit du bon sens. Autre point de détail : la partition sonore. Si le générique indique bien un compositeur, il a oublié d'en mentionner trois autres : Jerry Goldsmith, Alan Silvestri et Wojciech Kilar. En effet, plusieurs des thèmes entendus dans le film sont démarqués de (plagiés sur ?) HOLLOW MAN, APPARENCES et le DRACULA de Francis Ford Coppola (durant la scène de représentation théâtrale, par exemple).

Le DVD est généreux en bonus. Avec pour commencer un documentaire sur le tournage où le réalisateur raconte le genèse du film, les conditions de tournage entrecoupés de reportages avec les acteurs et techniciens. Comme indiqué auparavant, il y a aussi un autre reportage avec le responsable des effets spéciaux. On y trouve également plusieurs Teasers (pré production et post-production), ainsi qu'un film annonce officiel. Pour les plus patients, il faut aller jusqu'au bout du générique de fin, puis attendre quelques secondes pour découvrir un bonus caché : le film annonce de la nouvelle production ScreamKings, à savoir FRAT HOUSE MASSACRE. En effet, après avoir revisité le mythe des camps de vacances et du tueur qui rôde, voici une nouvelle version des initiations sauvages dans les campus américains !

Fin du beau voyage dans le temps. Ou l'éternel recommencement ? Un critique américain parlait de CAMP DAZE comme un mélange de "VENDREDI 13 et de UN JOUR SANS FIN". il y a en effet de cela. Dommage que la réalisation soit si quelconque, la direction d'acteurs inexistante et la technique si approximative. Ceci dit, il faut aussi savoir sa laisser aller au massacre généralisé et retrouver quelques sensations oubliées depuis quelques 25 ans. Pas de tempête de sable en effets de synthèse, pas de morphing, des Scream Kings et, passée la première heure, moins "d'emmerding". Il ne faut en effet pas prendre le film sérieusement, à mi-chemin entre l'hommage et la mise à jour du slasher à la sauce 2006. Dommage que la réalisation ne soit pas aussi tranchante que les meurtres décrits !

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
56 ans
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Un hommage aux slashers des années 80
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Une mise en images médiocre
Une piste sonore déplorable
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L'édition vidéo
CAMP DAZE DVD Zone 0 (USA)
Editeur
ScreamKings
Support
DVD (Double couche)
Origine
USA (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h48
Image
1.66 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
    • Behind the Scenes (16mn)
    • Behind the FX (4mn)
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      • Teaser post-production
      • Trailer
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