Header Critique : PANIC BEATS (LATIDOS DE PANICO)

Critique du film et du DVD Zone 0
PANIC BEATS 1983

LATIDOS DE PANICO 

Superstar de l'épouvante espagnole au cours des années 1970, Jacinto Molina (alias Paul Naschy), connaît un tournant difficile au début de la décennie suivante. En 1980, il tourne dans EL RETORNO DEL HOMBRE LOBO, nouvelle aventure de Waldemar Daninsky, son personnage fétiche, qu'il réalise lui-même. Mais ces nouvelles péripéties lycanthropesques connaissent un bide. Le public espagnol se désintéresse du cinéma d'épouvante national, et le bis européen, sous les coups de butoir des grosses productions hollywoodiennes et du marché de la vidéo, s'effondre progressivement… Molina doit chercher des capitaux au Japon pour produire sa réalisation suivante, EL CARNAVAL DE LAS BESTIAS. A la même époque, on le croise dans le film d'aventures vernien LE MYSTERE DE L'ILE AUX MONSTRES réalisé par Juan Piquer Simon. Puis, par dépit et pour l'argent, il accepte de faire le loup-garou dans une comédie musicale pour enfants : BUENAS NOCHES, SENOR MONSTRUO.

Pourtant, ce passionné d'épouvante s'accroche et, avec l'aide de partenaires japonais, parvient à réunir suffisamment d'argent pour réaliser un nouveau film de terreur : LATIDOS DE PANICO. Pour l'occasion, il s'entoure de plusieurs comédiens ayant déjà eu maille à partir avec la terreur d'outre-Pyrénées. Geneviève est incarnée par Julia Saly, laquelle a été dirigée par Amando de Ossorio (EL ENDEMONIADA, LA CHEVAUCHEE DES MORTS-VIVANTS…), Leon Klimowski (ULTIMO DESEO…) ou Jacinto Molina (INQUISICION, EL RETORNO DEL HOMBRE LOBO…). Quant à Lola Gaos, qui incarne Mabille la domestique, elle joua dans certains Bunuel (VIRIDIANA…) et dans des films d'épouvante (CEREMONIA SANGRIENTA de Jorge Grau…).

Paul de Marnac et sa femme Geneviève, deux bourgeois parisiens, décident de se retirer quelques temps à la campagne pour prendre du repos. Ils se rendent à la demeure familiale des Marnac, lignée à laquelle appartient le sinistre Alaric de Marnac, un chevalier dément qui tua les membres de sa propre famille au XVIème siècle. Geneviève, déjà fragilisée par des problèmes cardiaques, se croit hantée par ce personnage revenu d'entre les morts…

Pour Jacinto Molina, Alaric de Marnac est une vieille connaissance. Ce personnage, inspiré par le tristement célèbre Gilles de Raie, il l'avait inventé sur le papier et créé à l'écran dans EL ESPANTO SURGE DE LA TUMBA de Carlos Aured, dix années auparavant. Déjà, ce sinistre individu revenait d'entre les morts pour tourmenter les vivants du XXème siècle…

Toutefois, LATIDOS DE PANICO aborde cette histoire de fantômes de manière différente, en la traitant à la manière d'un thriller gothique typique des années 1940. REBECCA de Hitchcock et HANTISE de Cukor sont alors deux références que Molina revendique expressément. Comme dans ces deux titres, une femme fragile s'installe dans la luxueuse demeure de son mari et s'y retrouve persécutée dans une ambiance d'épais mystère. Ce sujet, Molina le rehausse d'une ambiance gothique en plongeant les alentours de la demeure Marnac dans une épaisse brume bleutée et en la décorant de portraits inquiétants ou de vieilles armures médiévales. On peut aussi visiter la chapelle de la maison, ou encore explorer l'inquiétant cimetière dont les pierres tombales, usées par le passage des siècles, sont couvertes d'une épaisse mousse verte.

Malheureusement, en cherchant à établir un suspens psychologique, Molina ne parvient qu'à composer une histoire trop prévisible, car trop souvent vue et narrée, et sans réelle subtilité. Peu palpitant, LATIDOS DE PANICO provoque un certain ennui. Qui plus est, les vraisemblables limites budgétaires dont il a été victime se ressentent dans une mise en scène assez plate et des décors intérieurs franchement laids (attention : papiers peints méchants !), bref une facture d'ensemble assez "cheap".

Heureusement, le métrage se rattrape avec son final, lequel s'abandonne à des séquences violentes et purement fantastiques mettant en scène la vengeance d'Almaric de Marnac. Distribuant généreusement les coups de masse d'arme, les manifestations de ce revenant s'accompagnent d'évènements surnaturels, telles les apparitions mystérieuses de serpents terrifiants ou de redoutables zombies ! Gore et exaltée, ces séquences de terreur rachètent en partie les faiblesses de LATIDOS DE PANICO.

LATIDOS DE PANICO est déjà sorti en Espagne (zone 2, PAL), au format 1.33, avec, en suppléments, des filmographies et une interview exclusive de Jacinto Molina de trente-cinq minutes. Toutefois, il ne propose qu'une piste espagnole et aucun sous-titres. Désormais, ce film est disponible chez les Américains via les anglais de Mondo Macabro (NTSC, multizone). Le disque propose une superbe copie du film en format panoramique 1.78, proche du cadrage original, et dans un excellent télécinéma 16/9 aux couleurs et aux contrastes impressionnants. On peut juste chipoter sur quelques très légères traces de compression sur certaines scènes sombres …

La bande-son espagnole est en mono d'origine codé sur deux canaux. Le résultat s'avère déjà un peu moins convaincant, la faute à un bruit de fond légèrement perceptible et contenant des traces des parasites numériques. En aucun cas ce détail ne gène la compréhension ou la consultation du film. Le DVD propose des sous-titres anglais amovibles.

A nouveau, Mondo Macabro nous gâte avec ses suppléments. On trouve d'abord le documentaire récent "Blood and Sand", consacré par l'équipe de Mondo Macabro au cinéma d'épouvante espagnol des années 1970. Y sont interviewés, entre autres, les réalisateurs Jacinto Molina, Jorge Grau et Amando de Ossorio, ainsi que Daniel Lesoeur (producteur pour Eurociné de plusieurs films de Jesus Franco).

Ensuite, une longue interview de trente minutes permet à Jacinto Molina de revenir sur sa carrière. Ce document s'achève par un enregistrement vidéo de la remise d'un prix à Molina pour l'ensemble de sa carrière, événement s'étant déroulé à Sitges, en 2004.

Une galerie d'images nous montre des photographies prises à l'occasion de la première espagnole de LATIDOS DE PANICO, sont suivies par de nombreuses photos de plateau en noir et blanc. Enfin, une petite bande-annonce réunissant les dernières et les prochaines sorties de Mondo Macabro conclue la rubrique des suppléments.

Thriller horrifique inégal, bien que non dénué de charme, LATIDOS DE PANICO bénéficie en tout cas d'une bonne édition grâce au travail effectué par Mondo Macabro, notamment sur les suppléments.

PS : Merci à "Bloknotise" du forum pour les infos sur le DVD espagnol !

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
50 ans
1 news
637 critiques Film & Vidéo
1 critiques Livres
On aime
Un thriller gothique qui a son petit charme…
De bons suppléments
On n'aime pas
...
RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire

Notes des lecteurs
Votez pour ce film
Vous n'êtes pas connecté !
-
1 votes
Ma note : -
L'édition vidéo
LATIDOS DE PANICO DVD Zone 0 (USA)
Editeur
Mondo Macabro
Support
DVD (Simple couche)
Origine
USA (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h32
Image
1.78 (16/9)
Audio
Spanish Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Anglais
  • Supplements
    • Blood & Sand : Paul Naschy & the Spanish Horror Movie (19mn26)
    • Interview de Paul Naschy (28mn30)
    • Galerie de photos
    • Clips des titres Mondo Macabro
    Menus
    Menu 1 : PANIC BEATS (LATIDOS DE PANICO)
    Autres éditions vidéo