Header Critique : GAMERA CONTRE BARUGON (GAMERA TAI BARUGO)

Critique du film et du 4K UHD Zone 0
GAMERA CONTRE BARUGON 1966

GAMERA TAI BARUGO 

Après avoir engagé des moyens considérables pour envoyer la tortue géante vers Mars, un incident cosmique va ramener Gamera à la maison. Pendant ce temps, une poignée d’aventuriers se lance sur les traces d’une pierre précieuse découverte puis cachée sur une île durant la Seconde Guerre Mondiale. Le second film dédié à Gamera prend une direction différente de son original…

Les résultats de GAMERA ne laissent pas indifférente sa maison de production. La Daiei décide donc de battre le fer quand il est encore chaud. Un plus gros budget lui est alloué et le film sera tourné en couleurs ! Curieusement, le réalisateur du premier GAMERA, Noriaki Yuasa, est cantonné aux prises de vue des effets spéciaux. A sa place, on met un cinéaste plus expérimenté à la barre du film, Shigeo Tanaka

Avec GAMERA CONTRE BARUGON, on ne reprend pas la recette mise en place sur le film précédent. Au contraire, l’intrigue suit pour une bonne part une petite troupe d’aventuriers. Une partie de l’action se déroule dans une île isolée peuplée d’autochtones sympathiques mais terrifiés par les mises en garde gravées sur un rocher au cœur de leur village depuis des temps immémoriaux. Et, terrifiés, ils ont très clairement raison de l’être car, en raison de leur cupidité, les aventuriers vont libérer une force destructrice. On notera une petite influence de MOTHRA CONTRE GODZILLA. La nouvelle créature quitte l’île sous une forme inattendue et une autochtone fait le voyage au Japon pour tenter de contrer la menace. L’influence est assez légère car Mothra est une force du bien alors que Barugon nous est présenté dès le départ comme un redoutable adversaire destructeur mais le parallèle reste tout de même valable. Cette intrigue remise en tout cas Gamera au second plan durant une très grande partie du film. Dans GAMERA, une partie de l’intrigue suivait un enfant. Ici, il n’est pas du tout question d’adopter un regard enfantin, ce qui donne un ton assez différent. 

Avec l’arrivée de la couleur, le film se teinte d’une violence surprenante. Le noir et blanc de GAMERA n’affichait pas explicitement le sang de la tortue géante. Cette fois, les affrontements entre les monstres géants laissent couler des flots d’hémoglobine. Le sang est coloré en fonction des monstres et n’arbore pas le rouge des humains mais cela s’avère tout de même assez saisissant ! La violence ne s’arrête pas aux pugilats des monstres, bien au contraire. L’histoire de la chasse au trésor fait ressortir les pires travers des êtres humains. Une partie de l’intrigue est constituée de trahison et de meurtres qui sont bien éloignés des destructions massives de nos monstres géants. Au final, le film se montre assez sombre même si certains personnages sont pétris de bonnes intentions. 

Barugon est une sorte de gros lézard doté d’une langue capable de congeler ses adversaires. Pourquoi pas ! Mais l’arme la plus étrange de cette nouvelle créature, c’est un arc-en-ciel généré par son arête dorsale. Le rayon coloré est pour le moins très efficace. Et il donne surtout un ton mythologique à cette nouvelle créature. Il n’est plus question ici d’une mutation nucléaire ou de résultats d’expériences humaines, la bestiole est issue d’un passé ancien et surnaturel. En cela Barugon suit les traces de Gamera dont les origines sont plus du ressort des légendes que de la science ! 

Ce mélange de cinéma d’aventure, de thrillers et de monstres géants donne à ce second film un cachet différent. Il prolonge l’histoire de Gamera mais prend une direction et un point de vue différent. Cela donne un spectacle plutôt sympathique dans son genre. A l’époque, le film sera moins bien accueilli que le premier. Peut-être justement en raison de sa rupture de ton avec GAMERA. Cela n’empêche pas la Daiei de lancer dans la foulée la mise en chantier d’un troisième film : GAMERA CONTRE GYAOS. Aux Etats-Unis, comme pour le premier film, GAMERA CONTRE BARUGON sera modifié pour sa distribution. Il est ainsi raccourci mais aucune nouvelle scène n’est ajoutée à posteriori. C’est cette version raccourcie qui sera exploitée en France en 1969 sous le titre LES MONSTRES ATTAQUENT.

GAMERA CONTRE BARUGON est proposé dans une boîte intitulée «Gamera – Les années Showa – Partie 1». Elle contient les trois premiers films de la saga : GAMERA, GAMERA CONTRE BARUGON et GAMERA CONTRE GYAOS. Chacun des films a son propre disque et il est possible d’opter pour des Blu-rays ou bien des UHD 4K. Les films sont présentés dans une toute nouvelle restauration 4K datant de 2025. Si vous aviez déjà fait l’acquisition des Blu-rays anglais, au niveau audio/vidéo, les différences sont très notables ! Oubliez le voile granuleux un peu étrange, l’instabilité de l’image et les défauts de pellicule, l’image de GAMERA CONTRE BARUGON est pimpante et fait honneur aux couleurs chatoyantes du film. L’éditeur ne propose le film qu’en version originale, mono, sous-titrée en français. On peut imaginer que le doublage de 1969 était, de toutes façons, incomplet.

Pour les suppléments, il n’y a donc pas le montage américain, intitulé WAR OF THE MONSTERS, qui était disponible sur les versions anglaises. La partie «bonus» ressemble au menu du premier disque. On retrouve une introduction du film par Fabien Mauro qui donne la plupart des informations importantes concernant ce second film. On retrouve aussi Shinji Higuchi et Shunichi Ogura qui ont supervisé la restauration 4K. Evidemment, cette vidéo n’a pas une approche historique mais s’intéresse plutôt au travail particulier de raviver les images d’antan.

En plus des trois films et des suppléments, la boîte contient aussi un livret de 60 pages mais nous n’avons pas eu la possibilité de le parcourir. En tout transparence, les disques nous ont été envoyés par l’éditeur sans aucun packaging. En complément, le disque contient aussi des bandes-annonces d’autres films commercialisés par l’éditeur : GOLGO 13 : ASSIGNATION KOWLOON, «Kamen Rider – Les films Showa» et «Theater of Life 1 & 2».

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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L'édition vidéo
GAMERA TAI BARUGO 4K UHD Zone 0 (France)
Editeur
Roboto
Support
4K UHD
Origine
France (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h46
Image
2.35 (16/9)
Audio
Japonais DTS Master Audio Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Présentation par Fabien Mauro (20mn50)
    • Interview de Shinji Higuchi et Shunichi Ogura (10mn29)
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