Header Critique : ASSISTANT DU VAMPIRE, L' (CIRQUE DU FREAK : THE VAMPIRE'S ASSISTANT)

Critique du film
L'ASSISTANT DU VAMPIRE 2009

CIRQUE DU FREAK : THE VAMPIRE'S ASSISTANT 

Dans une petite ville américain bien tranquille, Darren et Steve se rendent à un étrange spectacle où des monstres humains de toute catégorie effectuent des tours impressionnants. Les deux lycéens se rendent compte qu'un des artistes, Crepsley, est en fait un véritable vampire. Steve rêve de devenir vampire, mais Crepsley refuse et fait de Darren son assistant semi-vampirique...

L'ASSISTANT DU VAMPIRE est la transposition d'une série de livres pour la jeunesse, contes fantastiques un peu horrifiques destinés à un public d'adolescents et publiés depuis 2001 par Darren Shan (Darren O'Shaughnessy de son vrai nom). Ce long métrage fait partie de ces sagas cinématographiques mêlant fantastique et littérature pour la jeunesse, apparues dans le sillage des films mettant en scène Harry Potter ou de LE MONDE DE NARNIA : LE LION, LA SORCIERE BLANCHE ET L'ARMOIRE MARGIQUE.

C'est Paul Weitz qui se charge de mettre en scène ce nouveau film pour le compte du studio Universal. Il s'agit du frère de Chris Weitz, avec lequel il a co-réalisé notamment sur AMERICAN PIE ou la comédie fantastique LES PIEDS SUR TERRE. Rappelons que Chris Weitz a dirigé seul A LA CROISEE DES MONDES : LA BOUSSOLE D'OR, candidat onéreux et malheureux à la succession de la saga LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, ou encore TWILIGHT, CHAPITRE 2 : TENTATION, couronné quant à lui par une grande réussite commerciale.

L'ASSISTANT DU VAMPIRE se voit tourné en partie dans l'état de Louisiane et met en vedette l'acteur John C. Reilly, second rôle au visage marquant du cinéma américain. Il incarne le vampire Crepsley et se voit entouré par des personnalités telles que Willem Dafoe (L'OMBRE DU VAMPIRE) ou Salma Hayek (UNE NUIT EN ENFER).

L'ASSISTANT DU VAMPIRE suit les aventures de deux adolescents ordinaires, Darren et Steve, menant une vie tout ce qu'il y a de plus banale dans une banlieue résidentielle américaine. Darren vient d'une famille aisée, mais étouffante, et ce bon élève ne voit pas sans angoisse se profiler un destin tout tracé, modelé sur celui de son père. Steve, plus turbulent, se passionne quant à lui pour les choses fantastiques et en particulier pour les vampires...

Leur destin prend un tournant décisif lorsqu'un curieux cirque passe dans leur ville le temps d'un spectacle, vite interrompu par les ligues «morales» de la région, mais auquel assistent néanmoins nos deux héros. Y défilent des créatures insolites qui vont leur ouvrir des horizons insoupçonnés. En particulier lorsque, suite à un insolite concours de circonstances, ils comprennent que ces monstres sont pour certains de vraies créatures surnaturelles !

L'ASSISTANT DU VAMPIRE bascule alors de la chronique adolescente vers une œuvre se déroulant dans un univers mystérieux, peuplé de femmes à barbe, de vampires discrets, de lutins étranges, de garçon serpent ou de fille singe. La réalité commune est alors subvertie par l'intrusion d'une communauté vivant cachée, coupée du reste du monde, selon ses propres règles. Les jeunes intrus doivent s'y confronter et vivre à cette occasion des aventures extraordinaires. En cela, L'ASSISTANT DU VAMPIRE peut, par son ambiance et son propos, rappeler des films mémorables, tels LA MONSTRUEUSE PARADE bien sûr, mais aussi LA FOIRE DES TENEBRES (dans lequel deux jeunes garçons affrontaient le maléfique directeur d'un cirque ambulant), ainsi que certains longs métrages tirés des œuvres de Clive Barker, tel TRANSMUTATIONS ou CABAL. Une liste d'influences se singularisant par des audaces artistiques et une volonté de s'attaquer à certaines conventions dans la représentation des monstres et des sociétés marginales au cinéma...

Hélas, s'il y a bien deux choses dont ne fait pas preuve L'ASSISTANT DU VAMPIRES, c'est justement d'audace et de créativité. Film d'aventures lisse, prévisible et poli, il s'agit avant tout de mettre les formules des titres susmentionnés à la sauce d'un cinéma familial et corseté. Dans le même sens, les acteurs enfants sont inégaux, en particulier le jeune Chris Massoglia, héros fade de cette histoire qu'il semble subir en permanence d'un air hébété.

En dépit de ses limites, L'ASSISTANT DU VAMPIRE ne manque pourtant pas d'éléments intéressants. John C. Reilly s'avère un choix étonnant pour incarner le maître vampire qui se trouve au cœur de cette histoire. Il y introduit un singulier mélange de conviction et d'ironie, tandis que son physique particulier échappe aux clichés généralement attachés aux vampires cinématographiques, traditionnellement plus glamours. Qui plus est, le métrage contient son lot de moments réussis, tel le show des monstres dans un grand cinéma désaffecté, ou le décor insolite de ce cirque ambulant peuplé par une communauté étrange.

Ponctué de rebondissements et de péripéties, L'ASSISTANT DU VAMPIRE a au moins le grand mérite d'éveiller l'intérêt et de ne jamais ennuyer. Pourtant à l'instar des JUMPER, ERAGON et autres LES PORTES DU TEMPS, il souffre d'être construit comme l'épisode introductif d'une éventuelle futur saga, autant dire comme un épisode pilote de série télévisée. C'est-à-dire qu'il se consacre essentiellement à présenter des personnages et à mettre en place certaines situations, à tel point qu'il omet de les exploiter et de les développer de façon convaincante ! Il en sort un embryon de film, sorte d'avant-goût pour une éventuelle franchise. Un long métrage alors frustrant car, au fond, incapable de vraiment tenir seul, sur ses deux jambes, comme un véritable film homogène et mémorable...

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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