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Critique du film et du DVD Zone 2
PETER IBBETSON 1935

 

Après le décès de sa mère, Peter est recueilli par son oncle qui l'emmène en Angleterre. Là, il devient un architecte talentueux qui ne trouve hélas aucune joie dans ce que la vie peut lui offrir. Un bref séjour à Paris lui ramènera des souvenirs d'enfance qui sont la clef de ses états d'âme…

Datant de la fin du 19ème siècle, l'œuvre littéraire Peter Ibbetson de George Du Maurier se voit adaptée une première fois au cinéma au temps du muet par George Fitzmaurice. Quatorze ans plus tard, en 1935, une nouvelle version de cette romance baignée de Fantastique est tournée avec deux personnalités que l'on n'associe pas vraiment à ce type de métrage. L'acteur Gary Cooper est, aujourd'hui, essentiellement vu comme une grande figure du Western américain (LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS…) et du film d'aventures (LES TROIS LANCIERS DU BENGALE…). Il en va de même en ce qui concerne Henry Hathaway. Du coup, PETER IBBETSON s'avère donc être une oeuvre plutôt atypique dans la carrière de ces deux hommes de cinéma. Ce sera d'ailleurs la seule incursion dans le genre «Fantastique» d'Henry Hathaway alors que Gary Cooper sera déjà apparu dans un rôle très secondaire au sein d'une adaptation de Alice Aux Pays des Merveilles de Lewis Carroll. PETER IBBETSON pourrait ainsi n'être qu'une simple curiosité cinématographique sans grand intérêt passé la curieuse association qu'elle propose. Tout au contraire, le film s'avère être une très belle réussite que ce soit dans le registre du «Fantastique» poétique ou bien dans celui du cinéma romantique !

Dans le récit de PETER IBBETSON, seule la dernière partie va réellement s'immiscer hors des frontières naturelles. Jusque là, le film va surtout se cantonner dans une intrigue de comédie romantique tout ce qu'il y a de plus normale. La première partie du film s'avère plutôt réussie en nous présentant ces deux personnages principaux qui vont développer un lien amoureux hors normes. Séparés à leur enfance, les deux tourtereaux pourraient reprendre leur amourette à l'âge adulte mais un obstacle de taille les en empêche. A cet effet, on notera que dans le film, le motif récurrent des barreaux revient à de nombreuses reprises pour bien marquer la séparation entre les deux personnages que ce soit à l'enfance mais aussi, entre autres, lors de leur première rencontre à l'âge adulte. Nous donc sommes en plein dans une histoire d'amour impossible, ou en tout cas très contrarié, qui va trouver son accomplissement sur un terrain très inattendu. Avec l'impossibilité de consommer leur amour de façon traditionnelle, les deux amants vont se réfugier là où ils seront hors d'atteinte. C'est à dire leurs propres rêves. En effet, leur amour semble si fort qu'il leur est donc possible de partager des moments durant leurs sommeils tout en s'offrant de la musique ou des images. L'amour fantasmé, le rêve de leur existence, prend donc forme dans les songes à défaut de pouvoir se concrétiser dans notre univers réel. Cette dernière partie du film qui prenait des airs de tragédie va donc se conclure, contre toute attente, de bien belle façon. Teinté d'humour mais surtout déjà touchant dès les premières images, PETER IBBETSON réussi à devenir réellement émouvant au fur et à mesure que se déroule son histoire d'amour et le tout sans que l'ennui ne s'installe. Une romance si puissante qu'elle dépasse toutes les frontières et obstacles pour n'en devenir que plus pure !

Bien qu'il s'agisse d'une production Paramount, le film se voit de nos jours précédé d'un logo Universal. Situation un peu étrange qui s'explique par la vision un peu limitée des dirigeants de la Paramount à la fin des années 50. A l'époque, la durée de vie de la majeure partie des films se limite à sa première exploitation dans les salles de cinéma avant de tomber un peu dans l'oubli. Avec l'émergence de la télévision, les films connaissent un nouveau réseau de distribution. A la recherche de programme, MCA propose alors à la Paramount de lui racheter, en gros, la production des années 30 et 40 que le studio voit comme du matériel devenu inutile. Le paiement de la transaction se fera sur plusieurs années ce qui s'avère au final une affaire en or pour MCA. En effet, ce sont plus de 700 films qui vont ainsi rapporter d'incroyables sommes d'argent avec la télévision puis l'émergence de la vidéo. Lorsque MCA rachètera Universal Pictures, les films de la Paramount rejoindront le catalogue de la maison de production qui continuera de les exploiter.

Deux disques rien que pour PETER IBBETSON, Wild Side gâte les cinéphiles. En apparence car cette «Edition Collector 2 DVD» est un peu étrange dans son agencement. En effet, le premier disque contient le film, d'une durée d'un peu moins d'une heure et demi, sans aucun autre supplément. On imagine donc le second disque bourré de très nombreux suppléments. Ce n'est pas le cas puisque ce deuxième DVD ne contient qu'un peu moins d'une heure de vidéo. Le tout aurait donc très bien pu cohabiter sur un seul disque pour voir son prix descendre de quelques euros et s'aligner sur celui de L'ILE DU DOCTEUR MOREAU dans la même collection, «Les Introuvables».

Plus de 70 ans au compteur, l'image de PETER IBBETSON se voit retranscrite de très belle manière sur ce DVD. Le transfert en noir et blanc se montre particulièrement agréable et fait totalement oublier les petits soucis dûs au passage du temps. Le son en mono d'origine ne fait quant à lui pas de miracle. Pas vraiment dynamiques, la seule piste sonore en version anglaise remplit en tout cas son office sans véritable heurt. Cette édition est donc une très belle façon de redécouvrir le film d'Henry Hathaway.

Si le deuxième DVD ne regorge pas de suppléments, force est de reconnaître que le boulot a été bien fait sur les deux segments vidéo d'un peu moins d'une demi-heure chacun. Le premier s'intéresse au cas du réalisateur Henry Hathaway avec des interventions de Patrick Brion, Bertrand Tavernier et Noël Simsolo. Bien que ce portrait se termine en parlant assez largement de PETER IBBETSON, la seconde vidéo est entièrement consacrée à ce film en particulier. Cette fois, ce seront seulement Bertrand Tavernier et Noël Simsolo qui s'y exprimeront. Tant mieux puisqu'ils sont tous les deux réellement passionnants dans leur façon de parler du cinéaste et de PETER IBBETSON. Passé ces deux suppléments, le reste paraîtra très anecdotique puisque l'on pourra consulter une galerie de photos extrêmement courte (seulement quatre clichés) et une filmographie de Henry Hathaway.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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Un film réellement émouvant
De bons suppléments
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L'édition vidéo
PETER IBBETSON DVD Zone 2 (France)
Editeur
Wild Side
Support
2 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h22
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Portrait d'Henry Hathaway (25mn45)
    • Présentation du film (25mn46)
    • Galerie de photos
    • Filmographie d'Henry Hathaway
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