PIFFF 2015 : SAMEDI 21 NOVEMBRE
Quinze courts-métrages ont été projetés dans le cadre des deux projections dédiées à ces films de petites durées. Curieusement, un film franco-belge se trouvait dans la sélection internationale alors qu'une coproduction entre les Pays-Bas, la Belgique et la France se trouvait dans la compétition française. Quoi qu'il en soit, comme nous avons pu le faire les années précédentes, nous reviendrons plus en détail dans le courant de cette semaine sur l'ensemble de ces courts-métrages !
Bien que le titre de DON'T GROW UP laisse à penser qu'il puisse s'agir d'une production anglo-saxonne, il s'agit en réalité d'un film français ! Le coréalisateur de ATOMIK CIRCUS, Thierry Poiraud, nous propose un croisement entre le film d'infectés et LES REVOLTES DE L'AN 2000 de Narciso Ibáñez Serrador. Le film s'ouvre sur des entretiens avec plusieurs jeunes qui sont les résidents d'un centre de redressements. Chacun exprime ses souhaits et ses ambitions concernant son propre avenir. Clairement, DON'T GROW UP évoque la difficulté de trouver sa place ou de se projeter dans le monde des adultes à une époque charnière de la vie. Ces petits entretiens, que l'on retrouve à la fin du film, s'avèrent assez judicieux. Particulièrement parce que la poignée de héros de DON'T GROW UP vont être confrontés à une épidémie qui ne touche que les adultes, provoquant un affrontement générationnel assez brutal. Filmé en format large, comme l'ensemble des films en compétition cette année, DON'T GROW UP dispose d'une mise en scène soignée, tirant pleinement parti de ses décors naturels. On ne peut regretter, au final, que DON'T GROW UP semble un peu lisse, manquant de rugosité et d'aspérité qui lui aurait donné une plus grande puissance. Après le film, le réalisateur est venu répondre avec entrain aux questions du public. Cet échange a aussi permis au producteur Jérôme Vidal de sortir de l'ombre pour nous parler avec une vibrante passion de sa conception du cinéma. Que l'on apprécie les films dont il s'est occupé ou bien que l'on soit d'accord ou pas avec ses propos, son intervention était réellement captivante !
BRIDGEND fait un peu office d'intrus dans la programmation du PIFFF cette année. Car en dehors d'une image finale plus illustrative que réellement narrative, l'ensemble du film de Jeppe Rønde est dénué d'éléments fantastiques. Evidemment, le fait divers dont s'inspire BRIDGEND est plutôt étrange puisque s'intéressant à une importante vague de suicides inexpliquées dans la jeune population de Bridgend ! En abordant ce sujet, le cinéaste danois nous livre une chronique sociale des jeunes habitants de cette bourgade du Pays de Galles. Les adolescents forment, dans le film, un groupe soudé, limite sectaire, suivant quelques petits rituels. Mais ces éléments sont traités de façon minimaliste, limitant ce qui pourrait avoir un véritable impact dans les actes de suicides. Jeppe Rønde n'a clairement pas voulu se mouiller en restant très évasif, le film se terminant sans réelle réponse, même totalement inventée !
A 22h, un grand nombre de festivaliers se sont installés confortablement face à l'écran géant de la salle principale du Grand Rex. Un rassemblement qui leur a permis d'assister à un marathon de films japonais d'animation. Dans ce cas, il fut possible de voir en avant-première le dernier film de Mamoru Hosoda. Le film débute de façon assez classique et prend un tournant inattendu lorsque son héros, disciple dans le domaine des arts martiaux, décide d'emprunter une voie très différente pour son développement personnel. Dans la deuxième partie du GARCON ET LA BETE, on retrouve ainsi des thèmes récurrents dans les œuvres personnelles du cinéaste japonais. Toutefois, cela s'avère ici moins touchant et matures que LES ENFANTS LOUPS.
Durant cette nuit, il fut aussi possible de découvrir des courts-métrages, utilisant diverses techniques d'animation, mais aussi SHORT PEACE, MIND GAMES et JIN-ROH : LA BRIGADE DES LOUPS ! Se terminant à l'aube après une nuit complète de projection, les festivaliers auront donc eu la possibilité de faire le plein d'images animées tout en découvrant pas mal de surprises. Les plus courageux mériteront le respect en reprenant les hostilités seulement quelques heures plus tard dans la matinée de dimanche !
Justement, il ne reste plus qu'une journée pour vous rendre au PIFFF pour cette édition 2015 et c'est donc aujourd'hui ! Si vous êtes aux alentours de Paris, ce sera l'occasion de découvrir DOFUS en avant-première, plusieurs mois avant sa sortie dans les salles françaises, mais aussi SOUTHBOUND, le documentaire THE 1000 EYES OF DR. MADDIN et revoir L'ENFANT MIROIR. Enfin, le festival se terminera dans la soirée avec la cérémonie de clôture suivie de la projection de GREEN ROOM !
