BOX OFFICE (15/03/02)

15 mars 2002 
BOX OFFICE (15/03/02) Il y a des films qu'on ne réalise pas, mais qu'on commet, ROLLERBALL rentre dans cette catégorie. Pitoyable bouillie filmique qui ose tout ce qu'il ne faut pas faire (erreurs de casting à la pelle, direction d'acteurs pathétique, décors et costumes hideux, scénario inexistant et incohérent, faux raccords, montage désastreux…), le remake du ROLLERBALL de Jewison débarque en Europe occidentale cette semaine. C'est la France qui a les honneurs de découvrir le naufrage en premier et de faire donc de cette ROLLERBOUSE un ROLLERBIDE. Conspué par tous, le film n'est même pas présenté dans les salles les plus prestigieuses de la capitale qui ont eu raison de se fier à l'exécrable réputation du film de John McTiernan. Le film n'a attiré que 4.402 spectateurs sur 25 salles à Paris pour son premier mercredi. Médiocre. Pendant ce temps, Dario Argento ne faisait pas mieux avec les 1.371 nostalgiques de giallos qui ont quand même dû longuement hésiter avant de demander un ticket pour son SANG DES INNOCENTS. Il faut dire qu'une série Z comme LE FANTOME DE L'OPERA (le précédent Argento), cela ne se digère que très difficilement.

Les frères Farelly ne font plus rire leurs producteurs. C'est un fait. Leur dernière potacherie, L'AMOUR EXTRA LARGE est une comédie lourdingue au scénario qui sent la mauvaise formule américaine. Malgré son excellente idée de départ (un homme hypnotisé ne voit plus que la beauté intérieure des êtres et s'amourache donc d'une obèse qu'il croit fine comme Gwyneth Paltrow), le film patauge et fait donc fuir les spectateurs. Ce SHALLOW HAL (titre original) avait déjà déçu aux States où il avait à peine dépassé les 50M$. Sa carrière européenne avait été tout aussi mitigée, malgré son succès en Allemagne où il a dépassé les 9M€. En France, on n'y a pas cru un seul instant. Le film se vautre en 7ème position dès sa première semaine, n'engraissant ses producteurs que de 900.000€. Avec ses 56.000 entrées Paris et ses 171.835 entrées France, les frères Farelly sont donc à la diète. Tant mieux.

En lorgnant sur le ASSAUT de Carpenter NID DE GUEPES pensait apporter un peu d'énergie au cinéma de genre français. Raté. La promo en amont, l'affichage musclé, et une tête d'affiche qui n'avait pas peur d'affronter les plateaux de télé n'auront pas suffi pour susciter l'intérêt des spectateurs. Avec 399 écrans, le film échoue lamentablement à la 8ème place du classement avec 149.000 entrées France (dont 47.000 parisiens). Bide retentissant. Mais est-ce que le grand public désire voir un film avec Samy Nacéri, Nadia Farès, Benoît Magimel et Pascal Grégory ? J'ose dire que non. Chacun n'ayant connu la gloire que dans des films qu'ils ne portaient pas réellement sur leurs épaules (TAXI pour Nacéri, LES RIVIERES POURPRES pour Farès, LA PIANISTE pour Magimel et Pascal Gregory vient du cinéma intimiste français), leur charisme commercial reste à prouver.

Pendant ce temps, dans une seule salle parisienne, Takashi Miike faisait passer un sale quart d'heure aux 6.000 spectateurs qui se sont précipités voir son AUDITION. Très gros succès pour ce film culte loué par la critique qui s'octroie ainsi la meilleure moyenne des nouveautés de la semaine. Le film est désormais dans deux salles clé sur Paris (les deux UGC Ciné Cité) où il peut sévir en toute sérénité. Les spectateurs, peu préparés à cet ovni et à son explosion finale de violence sadique, ont tendance à quitter les salles en grand nombre lors de cette insoutenable séquence. AUDITION n'aura aucun mal à dépasser les 10.000 spectateurs de VERSUS L'ULTIME GUERRIER sur Paris.

Si en 6ème semaine ASTERIX ET OBELIX: MISSION CLEOPATRE s'essouffle (488.000 entrées cette semaine sur la France sur 898 salles), le film d'Alain Chabat scrute encore la première place du box office national et s'apprête à dépasser les 13 millions de spectateurs la semaine prochaine. En attendant cette monumentale production française se retrouve catapultée en tête du box office allemand où le film a été lancé sur une énorme combinaison de 705 copies. Malheureusement pour Claude Berri, le film obtient une moyenne par salle très décevante. Le film n'a engrangé que 2.7M€ contre 4.2M€ pour le film de Zidi sorti alors dans moins de salles. Les producteurs attendaient plus de 5M€ ! Ces chiffres allemands annoncent une carrière internationale difficile pour cette suite. Il faut dire que Chabat a fait un film à l'humour très français dominé par un casting trop français pour séduire le public étranger. Jamel a la cote chez nous, mais à l'étranger face à Roberto Benigni, il n'y a pas photo.

Aux Etats Unis, le fadasse Guy Pearce (PRISCILLA, MEMENTO, VORACE...) et la chanteuse irlandaise Samantha Mumba prennent la première place du box office avec THE TIME MACHINE. Le film produit par Dreamworks vole la première place à Mel Gibson avec 22M$ sur 2.944 écrans. Très bien. Il s'agit du premier film de Simon Wells que l'on connaît surtout pour les dessins animés (BALTO, LES QUATRE DINOSAURES, LE PRINCE D'EGYPTE...) qu'il avait réalisé pour Spielberg. Cette MACHINE A REMONTER LE TEMPS donnera du tonus au box office français dès le 27 mars.

A côté DRAGONFLY n'en est qu'à 24 risibles millions de dollars (adieu Costner) en 3 semaines et Disney se félicite de voir PETER PAN 2 (RETURN TO NEVERLAND) franchir les 40M$ en 4 semaines. Un chiffre honnête, loin d'être mirobolant, cependant hors de portée de QUEEN OF THE DAMNED qui chute de 6 rangs en 3ème semaine pour se retrouver en 12ème place. Le film de Michael Rymer avec feu Aaliyah n'a toujours pas dépassé les 30M$ ! Nous le découvrirons chez nous le 19 juin, une semaine après SPIDERMAN, une semaine avant le nouveau Disney, LILO ET STITCH, et le même jour que BLADE 2 et L'AGE DE GLACE. Sa carrière sur notre territoire risque donc d'être tout aussi éphémère.

Frédéric Mignard aka Zecreep

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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