BOX OFFICE (23/11/2001)

23 novembre 2001 
BOX OFFICE (23/11/2001) Le box office américain est décidément passionnant pour les amateurs de chiffres que nous sommes. Les films sortent et les records tombent, parfois de manière assez inattendue. On s'attendait à un énorme succès pour HARRY POTTER A L'ECOLE DES SORCIERS, mais une telle flopée de records (meilleur premier jour, meilleur premier week-end entre autres sur une combinaison extraordinaire de 3.672 écrans). Cela laisse pantois. Les romans sont effectivement des best-sellers qui se sont écoulés à 130 millions d'exemplaires de par le monde, mais bon, la promo du film était un brin trop lisse pour attirer les adultes en foule (les posters et les bandes-annonces sont, il faut le dire, bien moyens). Et pourtant, des millions de bambins ont ensorcelé leurs parents pour être de la messe noire. Le film a engrangé plus de 90 millions de dollars pour ses 3 premiers jours au moment même où Christopher Colombus (déjà coupable d'un des plus gros succès des années 90 avec MAMAN J'AI RATE L'AVION) entamait le tournage du deuxième épisode. Et oui, car il s'agit du premier volet d'une série qui comprendra 7 films. Il est fortement question que Spielberg, himself, réalise le troisième opus. La Warner a de beaux jours devant elle, puisque beaucoup osent le comparer au phénomène TITANIC dont le record absolu d'entrées serait menacé. Le phénomène est identique en Angleterre où pas moins de 23 millions d'euros sont partis dans les poches de la gloutonne Warner. Un phénomène, je vous dis. La déferlante européenne va être sans appel. Cela laisse présager le meilleur pour la New Line qui distribue et produit l'adaptation d'un autre roman culte, LE SEIGNEUR DES ANNEAUX. Le premier volet est prévu pour la fin de l'année et vu la promo énorme, de nouveaux records pourraient tomber. Le matraquage en devient même énervant, certains magazines n'hésitent pas à en parler depuis des mois. La B.O. inonde depuis cette semaine les bacs des disquaires dans un luxueux écrin couleur cuir pour l'édition limitée et de multiples pochettes différentes pour l'édition simple. Que voulez-vous, c'est comme cela qu'on entretient un mythe et surtout qu'on s'assure une place au soleil !

Le triomphe absolu du petit HARRY POTTER a causé bien du souci à ses concurrents et surtout à Disney aux States. MONSTERS INC a plongé de manière spectaculaire et précoce, remettant en cause les espoirs d'Oncle Picsou de se mettre 250 millions de dollars dans les poches d'ici la fin de l'année.

En France, les choses redeviennent intéressantes avec les sorties ce mercredi de 3 curiosités : un Carpenter, un Lynch pur jus et une nipponerie culte avec Kitano acteur pour les intellos avides de sensations fortes. Carpenter démarre un cran au-dessus de ses concurrents avec GHOSTS OF MARS (méga bide en Amérique) malgré des critiques très mitigées. Au vu des spectateurs qui quittent la salle face à cette mauvaise série B vendue sur le seul nom du jadis prestigieux cinéaste, la chute risque d'être rude. VAMPIRES, son avant dernier avatar, avait aussi connu l'échec aux USA, mais s'était bien débrouillé en France. 10.995 spectateurs ont voyagé sur Mars ce mercredi dans 34 copies parisiennes. Pour mémoire, VAMPIRES avait fait un score semblable (9.278 fidèles des seigneurs des ténèbres sur 25 écrans en 98), ce qui était bien mieux que les démarrages médiocres des pourtant supérieurs LE VILLAGE DES DAMNES et L'ANTRE DE LA FOLIE qui avaient respectivement attiré pour le jour de leur sortie sur Paris 3.817 et 4.614 spectateurs sur 24 et 19 salles.

Tout comme Carpenter, David Lynch fait le gros de ses entrées sur notre territoire où il est également vénéré comme un dieu par ses fidèles. Ses derniers films ont d'ailleurs tous été coproduits par des producteurs français. TWIN PEAKS produit par Ciby 2000 de Bouygues avait de surcroît commencé sa carrière en exclusivité mondiale en France. MULHOLLAND DRIVE quant à lui est produit par Alain Sarde (déjà producteur d'UNE HISTOIRE VRAIE). Le film avait fait sensation à Cannes en mai dernier où il avait partagé le prix de la mise en scène avec THE BARBER de Joel Cohen et enchanté la critique ravie de retrouver dans sa dernière oeuvre l'essence même de son cinéma irrationnel. Le public semble être au rendez-vous de cet évènement malgré une durée rebutante de 2 heures 25. Lynch a déconcerté 9.613 spectateurs avec brio dans 33 salles de la capitale. C'est bien mieux que LOST HIGHWAY et UNE HISTOIRE VRAIE qui avaient respectivement fait 6.037 et 6.714 spectateurs sur 13 et 29 salles. Il faut dire qu'il s'agit là du meilleur Lynch depuis des lustres.

Rares sont les films japonais qui connaissent en France une couverture médiatique comme celle de BATTLE ROYALE. Le film qui a le mérite de déranger, de surprendre et de choquer vaut le coup d'oeil. Ses premiers chiffres laissent cependant entrevoir la méfiance des spectateurs. Bien des curieux se sont manifestés le jour de la sortie, mais pas assez pour une telle promo. 5.141 spectateurs en 20 salles, c'est moyen. Le bouche à oreille sera déterminant.

A noter cette semaine la sortie DVD d'un film allemand injustement boudé en France lors de sa sortie en mai dernier. Il s'agit de SEPT JOURS A VIVRE qui -contrairement à ce que son affiche et désormais sa jaquette DVD laissent à supposer- n'est pas un film d'auteur, mais une vraie histoire de maison hantée. Ce film d'épouvante macabre et dépourvu d'humour, véritable hommage (et, il est vrai, pompage) aux terrifiants bijoux horrifiques des années 80 n'avait tenu que 3 semaines à l'affiche n'engrangeant que 22.000 spectateurs. Un bide injuste pour une curiosité européenne à laquelle il serait bon de rendre justice.

Frederic Mignard

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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