LAUSANNE UNDERGROUND FILM & MUSIC FESTIVAL 2008

29 septembre 2008 
LAUSANNE UNDERGROUND FILM & MUSIC FESTIVAL 2008

Chaque année, le Lausanne Underground Film & Music Festival, en Suisse, présente un éventail de films cultes, rares, étranges et surtout farouchement indépendants. Avec une telle note d'intention, le Fantastique est donc régulièrement présent sur les écrans du Festival. Pour la septième édition, qui se déroulera du 15 au 19 octobre, cinq films sur six entrent dans le domaine du Fantastique. Ainsi, LE BARON CONTRE LES DÉMONS, ambitieux délire hispanique débordant de monstres hybrides et de lutins cannibales, met en scène un invincible guerrier interstellaire luttant contre le fils de Satan en personne. Il sera aussi possible de voir 1 AND 0 NLY, une fable de science-fiction écolo se rapprochant carrément de Tarkovski. Sur le front de l'horreur, GIMME SKELTER, dont on vous reparle plus spécifiquement dans la journée, est une production indépendante américaine remplie d'irrévérence, de sexe et de sang où Gunnar Hansen et Trent Haaga viennent faire monter la sauce. Pas de Festival sans film asiatique, c'est incontournable, et pour ce faire vous pourrez voir IDO, la suite hallucinée du frappé ORGAN signé par la réalisatrice la plus extrême du Japon. Enfin, DIRTY HABIT est une comédie dramatique aux confins du surréalisme distillant une atmosphère très - osons le mot - lynchienne. Des films tous très différents les uns des autres qui prouvent - si besoin était - que le fantastique est sans doute le genre le plus riche qui soit. En marge de la sélection de longs-métrages, le Festival fera la part belle aux courts métrages qui lorgnent souvent aussi du côté du genre qui nous intéresse, mais les gros morceaux sont la présentation des films de Shuji Terayama, poète surréaliste et auteur du scandaleux EMPEREUR TOMATO KETCHUP et son monde régit par des enfants oppressant et manipulant les adultes. Après plus de 35 ans, le film n'a rien perdu de son culot et de sa pertinence. Les autres films du maître sont presque tous à l'affiche, du punk JETONS LES LIVRES ET SORTONS DANS LA RUE au fellinien CACHE-CACHE PASTORAL en passant par LES FRUITS DE LA PASSIONKlaus Kinski se choppe Arielle Dombasle dans un bordel de Shanghai, de quoi satisfaire les amateurs de cinéma nippon les plus exigeants. En clôture, le LUFF, pour les intimes, propose la projection du très attendu BAD BIOLOGY, dernier né de l'esprit débridé de Frank Henenlotter qui viendra présenter le film en personne en compagnie de l'acteur Anthony Sneed. Une opportunité de causer cinéma avec l'un des pionniers de la scène underground new-yorkaise qui sera justement rejoint par le plus connu d'entre eux : Richard Kern. Le photographe sera là pour présenter la quasi intégralité de ses courts métrages, ce qui permet au LUFF de boucler la boucle du cinéma de transgression puisque Nick Zedd et Lydia Lunch sont déjà venus par le passé. Pour le plus curieux, il y a aussi le moyen de jeter un œil à SEX GALAXY de Mike Davis et Jonathan Yudis (les cerveaux derrière PERVERT ! - LUFF06) qui détourne de manière lubrique le VOYAGE TO THE PLANET OF PREHISTORIC WOMEN produit par Corman - film réalisé par Peter Bogdanovich détournant lui-même le métrage soviétique LA PLANÈTE DES TEMPÊTES. Mais le LUFF, ce n'est pas que ça, c'est aussi un gros programme sur le cinéma de la Beat Generation avec les films de William Burroughs, le psychédélique CHAPPAQUA ou le rarissime THE QUEEN OF SHEBA MEETS THE ATOM MAN, des documentaires, des perfomances et surtout des concerts du Sludge Doom Metal de Corrupted à l'électro pop du pionnier Jean-Jacques Perrey en passant par le folk expérimental de Jackie O'Motherfucker ou la gabber au gameboy de Scotch Egg !
Plus d'informations sur le site officiel ici : http://www.luff.ch

Nous avons mis certaines bandes-annonces des films projetés dans notre base de données (voir ici) et on vous laisse avec la bande-annonce assez particulière de ce Festival qui fait mal...

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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