CINEMA : EDEN LOG

28 novembre 2007 
CINEMA : EDEN LOG

Le long métrage de Franck Vestiel va sans mal se distinguer du tout venant puisqu'il entraîne les spectateurs dans un univers en marge du paysage cinématographique français actuel. A vrai dire, EDEN LOG ne ressemble pas vraiment non plus à ce qui se produit dans les autres pays. D'ailleurs, il s'avère quelque peu difficile à classer tant le film échappe souvent à une narration conventionnelle. A ce propos, les auteurs se revendiquent de l'univers du jeu video. En effet, la structure narrative n'est pas sans rappeler certains jeux de la série des Myst à, plus récemment, Doom 3. Le personnage central va donc évoluer souvent seul dans un univers au sein duquel il va devoir rassembler les pièces d'un puzzle. Les bribes de l'intrigue sont ainsi souvent révélées au travers de journaux vidéo, le héros se trouvant alors sur un pied d'égalité avec le spectateur. D'autres éléments viennent encore enfoncer le clou de la contamination du jeu vidéo sur EDEN LOG. L'anonyme héros va suivre un chemin balisé qui le fait monter de niveau en niveau. Ou bien encore le personnage principal est doté d'une particularité qui, là encore, semble directement issue de l'univers vidéo ludique (on pourra citer entre autres le jeu Far Cry). La narration et la manière dont elle est exposée rendent EDEN LOG assez difficile à appréhender d'un point de vue purement cinématographique. A l'arrivée, le film de Franck Vestiel prend surtout la forme d'une expérience sensitive à laquelle il faudra adhérer sans décrocher sous peine d'être exclu jusqu'à la fin. Un parti pris aussi extrême que radical donnant l'impression de découvrir un film réalisé sans concession quitte à perdre une partie du public en cours de route.

L'univers futuriste et chaotique de EDEN LOG fait illusion dès le départ. Les décors, le design et l'ambiance sonore vous embarquent dans un autre monde. L'équipe technique s'est d'ailleurs enterrée à l'intérieur d'une champignonnière pour réaliser une partie éprouvante du tournage. Certaines scènes ont ainsi un côté authentique comme lors de cette ouverture dévoilant un Clovis Cornillac trempé et transi de froid. Franck Vestiel en profite aussi pour appliquer une mise en scène inventive qui ne fonctionne pas toujours. Les projections de messages, que ce soit sur le dos de la tête de l'acteur ou bien sur des panneaux à même de reconstituer l'intégralité de l'image, sont plutôt bien pensées. A contrario, la suite nous dévoilera d'autres choix, bien plus curieux, tel qu'un personnage ne pouvant s'empêcher d'évoluer comme un artiste de cirque. De même l'approche un peu Bis des scènes violentes tranche de façon outrancière avec un métrage qui évolue le plus souvent dans une exposition plus sérieuse. Soyez prévenu, EDEN LOG opère des contrastes de tons ou de rythmes qui s'éloignent du cinéma commercial. Par bien des côtés, le film de Franck Vestiel se rapproche du cinéma de science-fiction contestataire des années 70. Si l'évocation de SOLEIL VERT pouvait paraître pertinente pour un petit détail de l'intrigue, ce sont plutôt les films les plus curieux du genre qui viennent à l'esprit avec surtout ZARDOZ. Car EDEN LOG, c'est un peu ça, le croisement contre nature d'un RESIDENT EVIL et d'un ZARDOZ. Une partie du film semble ainsi nous dire qu'il faut réussir à prendre du recul, voire s'éloigner totalement, de façon à juger et changer les valeurs ainsi que le système dans lequel on vit : écologie ou lutte des classes planent au-dessus de cet inclassable EDEN LOG. Face à cette ambitieuse expérience cinématographique française, il faut bien reconnaître que nous sommes tout de même restés plutôt mitigés et en retrait.

Sortie cinéma le 26 décembre
Site officiel : http://www.eden-log.com

Bandes-annonces (Vidéos)
EDEN LOG Teaser 1 EDEN LOG Teaser 2 EDEN LOG Teaser 3

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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