GRINDHOUSE : L'EXPLOITATION OPPORTUNISTE

26 juillet 2007 
GRINDHOUSE : L'EXPLOITATION OPPORTUNISTE

Il y a encore un an, on parlait de « Film d'exploitation ». Mais c'est fini, si vous voulez être une personne à la page, il faut à présent dire « Grindhouse ». Un terme américain qui, en réalité, ne signifie pas grand-chose en France mais qui est actuellement employé à tort et à travers sans peur du ridicule par les « connaisseurs ». L'utilisation s'avère largement déformée puisque le mot désigne une salle de cinéma qui diffuse essentiellement des films d'exploitation et non pas les métrages eux-mêmes (l'équivalent du Brady à Paris, quoi !). Bien évidemment, c'est la sortie du doublé Tarantino / Rodriguez qui lance cette mode. Les éditeurs de DVD américains voient une occasion de faire du blé en nous refilant des films dans des conditions déplorables sous la bannière « Grindhouse ». Mais, après tout, cela paraît normal puisque l'opportunisme fait partie intégrante de ce type de cinéma !

Ainsi, BCI / Eclipse, gros pourvoyeur de compilations sauvages et libres de droits, fait sa collection « Welcome to the Grindhouse ». Depuis le début du mois de juillet, il est possible de faire l'acquisition de deux doubles programmes : BLACK CANDLES / THE EVIL EYE et THE PICK-UP / THE TEACHER. Le 14 août, l'éditeur en sortira deux autres, plus spécifiquement portés sur le cinéma d'action et de kung-fu : THE BODYGUARD / SISTER STREET FIGHTER et DRAGON PRINCESS / KARATE WARRIORS. Quatre films que BCI / Eclipse nous a déjà vendus à plusieurs reprises sous différentes formes, dont des coffrets Sony Chiba de deux, quatre ou dix films ! Du foutage de gueule, mais avec de belles jaquettes, qui risque de perdurer puisque quatre autres films sont déjà annoncés pour le 11 septembre.

Début juillet, encore, c'est Videoasia qui a sorti une compilation de vingt films sous le titre de « Grindhouse Experience » en piochant dans la sélection de métrages projetés dans le cadre d'une retrospective programmée par Tarantino. Encore une fois, c'est un peu la foire aux métrages libres de droits, le catalogue en la matière étant très vaste aux Etats-Unis. Sur cinq DVD, en plein cadre et en version anglaise seulement, la boîte permet de voir WOMENS CAMP 119, TORTURED ANGELS, SAVAGE MAN SAVAGE BEAST, RAW FORCE, CONFESSIONS OF A POLICE CAPTAIN, EXECUTIONER 2, POSEIDON EXPLOSION, EARTHQUAKE 7.9, VIOLENT PROFESSIONALS, FRANK AND TONY, KUNG FU PUNCH OF DEATH, RETURN OF THE TIGER, GO KILL AND COME BACK, BOUNTY MAN, THREE TOUGH GUYS, MANDINGA, THE CHILDREN, DEMON WITH CHILD, HIGH SCHOOL HITCH HIKERS, CARRY ON EMANNUELLE.

Chez VCI Entertainment, on laisse passer les concurrents avant de sortir, le 2 octobre, un « Grindhouse Double Feature » regroupant DON'T OPEN THE DOOR et DON'T LOOK IN THE BASEMENT. L'éditeur a déjà sorti les deux films de S.F. Brownrigg par le passé de manière individuelle. Cette fois, on nous annonce un nouveau transfert pour DON'T LOOK IN THE BASEMENT. Les deux films seront donc proposés en 16/9, en version anglaise, et accompagnés des bios/filmographies ainsi que de bandes-annonces.

Media Blasters se lance aussi sur le créneau et ose quand même le pire. Leur « 2 Disc Grindhouse Double Feature » présentera en effet SHADOW : DEAD RIOT et FLESH FOR THE BEAST. Deux films tournés assez récemment que l'éditeur présentera avec une dégradation de l'image de façon à les faire ressembler à des copies d'exploitation ayant tourné dans tous les cinémas de la Terre avant d'arriver jusqu'à votre lecteur de DVD. La connerie est bien évidemment monumentale puisque les deux films ont été tournés en numérique à la base, ce qui leur donne donc des images très éloignées d'un rendu argentique.

On pourra encore noter le cas de After Hours Cinema, qui s'engouffre à corps perdu dans ce créneau mais en restant dans le domaine toujours très porteur de la pelloche érotique !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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