BOX OFFICE (22/09/02)

22 octobre 2002 
BOX OFFICE (22/09/02)

Frisson de principe
La fête d'Halloween s'approche aux USA et les productions horrifiques se multiplient de manière opportuniste dans les salles. Cette semaine, deux films de genre se livraient une bataille sans pitié, THE RING et ABANDON. Le nom de l'heureux gagnant était téléphoné d'avance. Il s'agit évidemment de THE RING, le remake du classique de l'effroi japonais (RINGU) qui se permet de battre son concurrent de 10M$ avec pourtant près de 400 salles en moins. Produit par le studio Dreamworks, THE RING partait pourtant avec le désavantage de son casting quasi inconnu (Naomi Watts n'ayant pas une grande notoriété aux USA) et une combinaison raisonnable de 1.900 écrans (soit la 7ème combinaison de la semaine seulement). Le film est bien parti pour être une bonne affaire commerciale pour le jeune studio (15M$ sur 1981 salles) qui n'a malheureusement pas eu le culot et l'envie de distribuer l'original d'Hideo Nakata, toujours inédit aux USA ! La copie de la vidéo maudite devra désormais affronter le bouche à oreille local pour pouvoir prétendre au statut de film culte. Sa sortie française est annoncée pour février 2003. On s'en passerait bien.

Le thriller horrifique pour teenagers ABANDON est un flop, un vrai. Sa sortie dans 2.341 salles laissait présager mieux qu'une 6ème position faiblarde. Le film doit faire le deuil de tout espoir de succès avec ses 5.300.000$. La présence des séduisants Katie Holmes et Benjamin Bratt n'aura pas suscité la moindre envie adolescente. Le film devrait quitter le top 10 dès la semaine prochaine.

Plus dure sera la chute
Autre sortie attendue, FORMULA 51, connu en France sous le titre du 51EME ETAT était une énième comédie d'action basée sur un duo de personnages mal assortis, mais la formule n'a cette fois pas pris. Le film fait profil bas à la 12ème position pour sa première semaine avec des recettes catastrophiques plafonnant à 2.9M$. Le film est sorti il y a quasiment un an en Angleterre et nous avions découvert pour notre part cette comédie sous acide en juillet dernier, l'échec avait déjà été cinglant. La confirmation du bide est sans appel aux USA.

Du côté des continuations, on remarquera la chute particulièrement rapide du DRAGON ROUGE qui rétrograde à la troisième place sous la barre des 10M$. La quatrième aventure cinématographique d'Hannibal devrait à peine dépasser les 100M$, le film en étant à 77M$ en trois semaines. Ses résultats hebdomadaires diminuent trop rapidement (- 50% chaque semaine).

Luc Besson a du mal à faire recette aux USA. LE TRANSPORTEUR confirme l'indifférence des Américains avec une petite deuxième semaine à 5M$. Le nabab barbu a encaissé 17M$ en 2 semaines. Médiocre. Les Français devraient être plus conciliants.

Des légumes gonflés !
Au niveau de l'animation, Artisan a gonflé la combinaison de JONAH A VEGGIE TALES STORY avec 400 salles supplémentaires, ce qui a permis à ses légumes animés de grimper de deux places en 3ème semaine. Le film a récolté 4M$ cette semaine sur 1.581 cinémas. Une moisson satisfaisante qui s'élève désormais à 16M$.

Vague d'amertume
Ayons une pensée émue pour les scores désastreux la semaine dernière de POKEMON 4EVER (qui sonne le glas de la série avec 700.000$ sur 249 salles), du couple Madonna/Guy Ritchie qui avec A LA DERIVE a échoué lamentablement à la 24ème place du box office (350.000$ sur 196 salles), et de BELOW, le film d'horreur aquatique de David Twohy dont la créature des abysses a péniblement franchi les 200.000$ sur 168 salles. Le goût salé de la mer est parfois bien amer à avaler !

France, les étalons avant tout !
On a beaucoup couru sur les écrans français cette semaine. Les spectateurs ont eu le choix (8 nouvelles entrées dans le top 20), mais ont majoritairement opté pour la sécurité en accordant toute leur confiance à Tom Cruise et Steven Spielberg. MINORITY REPORT reste donc pour la deuxième semaine en tête du box office et s'impose comme le blockbuster incontournable du moment. Avec une chute mineure de 31% de ses entrées et un cumul provisoire de 1.800.000 spectateurs, le film est d'ores et déjà le 12ème plus gros succès de l'année.

Tom Cruise plus musclé à l'écran que Vin Diesel ? C'est vrai dans les chiffres, cette bête de muscle de Vin Diesel ne parvenant pas à grimper au sommet du box office. Décevant pour le roi des eXtrêmes ? Non, pas vraiment. Diesel a profité de sa popularité galopante (FAST AND FURIOUS a été un succès cinéma, mais un triomphe en vidéo !) pour installer son XXX en deuxième position. Ce blockbuster couillu a dépoussiéré le mythe de l'agent secret dans l'esprit de nos teenagers sans pour autant déchirer la race des spectateurs : 530.000 spectateurs en première semaine, c'est bien, mais avec l'arrivée des vacances le film pourrait se distinguer la semaine prochaine.

On passera rapidement sur le succès du Michel Blanc (l'étalon version française !) en 3ème position pour mieux nous attarder sur la 4ème place du classement avec le petit galop de SPIRIT, L'ETALON DES PLAINES. SPIRIT, le dernier dessin animé des studio Dreamworks a déçu un peu partout dans le monde et ne parvient pas à tirer réellement son épingle du jeu en France. Avec 280.000 entrées, le film est bien loin des hauteurs de SHREK, mais devrait néanmoins pleinement profiter des vacances de la Toussaint.

Curiosité !
Film d'anticipation rare, déconcertant de par sa lenteur, mais remarquable par son modernisme et sa beauté plastique, INVASION est parvenu a sortir en France après des années d'interdiction en Argentine (le film date de 1969) et un travail de restauration mérité. Un peu plus de 1.400 parisiens ont fêté l'événement dans deux salles. Pas si mal pour une obscure curiosité venue d'Amérique du Sud.

Frédéric Mignard aka Zecreep

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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