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Critique du film et du DVD Zone 0
NEW BLOOD 2002

 
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Lok, Eric et Joy sont trois inconnus réunis par hasard dans les couloirs d'un hôpital. Disposant chacun du même (et rare) groupe sanguin, ils sont sollicités pour un don immédiat afin d'aider un couple ayant tenté de se suicider en s'ouvrant simultanément les veines. La transfusion permet de sauver le jeune homme mais non la fille, cette dernière étant beaucoup plus fragile suite au développement d'un cancer. Pour avoir empêché les amants de se réunir dans la mort, les trois donneurs vont être hantés par le spectre morbide de la jeune disparue, jusqu'à tomber chacun peu à peu dans la folie.

Pour être parfaitement honnête, on était encore récemment sceptique quant aux possibilités du cinéma Hong Kongais de nous livrer d'authentiques films de terreur. Les réussites locales s'exprimant plus du côté d'un second degré typique (avec nos bien aimées Categories III), l'industrie avait jusqu'alors un peu de mal à trouver son identité dans un genre pris en sandwich par deux influences écrasantes : le japonais RING d'un côté et l'américain SIXIEME SENS de l'autre. La récente découverte simultanée de THE EYE des frères Pang et d'INNER SENSES de Law Chi-Leung avait pourtant prouvé que le cinéma cantonnais était parfaitement capable de trouver son propre ton pour traiter du thème du fantôme. Bonne nouvelle, NEW BLOOD de Cheang Pou-Soi (déjà réalisateur d'un HORROR HOTLINE de bonne réputation) s'inscrit lui aussi dans cette prometteuse nouvelle vague d'inspiration fantastique.

NEW BLOOD est donc un film de revenant n'ayant qu'une seule idée en tête : vous mettre mal à l'aise (dans le meilleur des cas), voire carrément vous glacer le sang (dans les moments forts). Ici, pas d'humour libérateur ou de romance parallèle, mais un long parcours de terreur à la tension constante. Le premier quart d'heure met d'ailleurs tout de suite dans l'ambiance : entièrement basé à l'hôpital lors de la tentative de sauvetage par don du sang, le film exploite de manière froide et lancinante une ambiance clinique à la limite du soutenable puisqu'il adopte le point de vue de la jeune fille glissant inéluctablement vers la mort. Totalement asphyxiant.

Le reste du métrage va taper dans le registre plus usité de l'apparition fantomatique. Pour s'éviter l'influence plastique écrasante du mur de cheveux noirs masquant le visage du spectre (soit le look labellisé RING), les auteurs de NEW BLOOD prennent le contre-pied total en nous présentant un revenant chauve, soit la conséquence de traitements de chimiothérapie intenses. Cette originalité est payante, car le fantôme en question est littéralement effrayant. Et si le film se contente de faire fonctionner dans un premier temps ses manifestations sur une recette efficace mais peu révolutionnaire (via une mécanique de plans subliminaux associés à des bruitages agressifs), la mise en scène va rapidement gagner en audace au fur et à mesure qu'elle enfonce ses personnages dans la hantise. Dès lors, les repères se brouillent dans une forme d'abstraction malsaine renforçant toujours un peu plus la présence d'un fantôme gagnant en effroi tandis qu'on le dévoile.



Outre un découpage très léché, le film mise sur un gros travail sur les lumières. Encore assez inhabituel dans le cinéma (de genre) de Hong Kong, chaque plan a ici bénéficié d'un soin qui force le respect. Mais plus qu'un choix esthétique, ce rendu va se montrer annonciateur des zones d'ombre et de lumière des protagonistes eux-mêmes, offrant au film un tournant inattendu. On pense notamment au véritable héros du film, la torturée Joy brillamment interprétée par Niki Chow. D'une caricature de femme lolita typique du cinéma cantonnais, le personnage va peu à peu révéler d'authentiques troubles mentaux suite à un traumatisme d'enfance franchement gratiné (on vous laisse le soin de le découvrir). Dès lors, NEW BLOOD affiche ses véritables intentions, soit un trip malsain et sans concession au royaume de la maladie physique et mentale. Vous êtes prévenus !

Si NEW BLOOD est une réussite, le film n'est pas non plus privé de défauts. Dans sa volonté de beaucoup miser sur l'ambiance, le film souffre de petites baisses de rythme régulières. Le scénario se rend parfois coupable de quelques incongruités, et un sempiternel twist final a été introduit aux forceps pour clôturer le métrage. Enfin, comme souvent dans les petits films cantonnais, la musique fait figure d'improvisation synthétique discutable, allant même au détour d'une séquence jusqu'à reprendre quasi à l'identique le fabuleux thème musical de REQUIEM FOR A DREAM de Clint Mansell et du Kronos Quartet. Il serait cependant dommage que ces quelques réserves ternissent les efforts de ce NEW BLOOD, expérience limite au pays d'une horreur chinoise d'ordinaire plus décontractée.

Les éditions HK sont réputées pour leur petit prix (moins de quinze euros), mais aussi pour leurs qualités techniques limitées. Le DVD de NEW BLOOD ne fait pas exception. Comme souvent, l'image est malheureusement en 4/3 alors que le format cinéma est tout de même respecté. Si la copie est de bonne qualité malgré quelques taches blanches sur la pellicule, on regrette une compression pas toujours bien maîtrisée (flagrant sur quelques arrière-plans). Pas de 5.1 mais deux pistes sonores en stéréo surround très efficaces en cantonnais (soit la version originale) et en mandarin. Pas de panique, le disque propose bien évidemment des sous-titres anglais. Les bonus sont légers : la bande-annonce du film ainsi que de trois autres métrages (THE MUMMY AGED 19, 2002 et FEEL 100%), le résumé du film et le détail de l'équipe en page fixe (informations identiques au verso de la jaquette).

Petit film se démarquant habilement de l'inépuisable vague de films de fantômes post RING / SIXIEME SENS, NEW BLOOD est une très bonne surprise. Grâce à son ambiance lourde et oppressante, et un travail visuel à la hauteur de ses ambitions, le film vient rejoindre immédiatement la (courte) liste des réussites de l'horreur made in HK. Un authentique film malade, à regarder tout seul dans le noir !

Rédacteur : Eric Dinkian
Photo Eric Dinkian
Monteur professionnel pour la télévision et le cinéma, Eric Dinkian enseigne en parallèle le montage en écoles. Il est auteur-réalisateur de trois courts-métrages remarqués dans les festivals internationaux (Kaojikara, Precut Girl et Yukiko) et prépare actuellement son premier long-métrage. Il collabore à DeVilDead depuis 2003.
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L'édition vidéo
HYN HUET CHING NIN DVD Zone 0 (Chine-Hong Kong)
Editeur
Mei Ah
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Chine-Hong Kong (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h30
Image
1.85 (4/3)
Audio
Cantonese Dolby Digital Stéréo Surround
Mandarin Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Chinois
  • Anglais
  • Supplements
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