Header Critique : VERSUS : L'ULTIME GUERRIER

Critique du film et du DVD Zone 2
VERSUS 2000

L'ULTIME GUERRIER 

Deux prisonniers s'évadent à travers la forêt pour y retrouver une bande de jeunes yakusas. La rencontre ne se déroule pas comme prévu et ce petit monde commence à se bouffer le nez avant que l'un d'eux ne se prenne une balle. Un climat déjà tendu où le surnaturel vient se la jouer en remettant sur pattes le cadavre fraîchement abattu. Pas de bol, la forêt en question a la particularité d'être un portail vers l'autre monde et surtout de produire à tour de bras des morts-vivants… Les affrontements peuvent débuter !

Du commentaire audio au petit documentaire, essentiellement des interviews aux révélations parfois très étranges, le japonais Ryuhei Kitamura donne une image de cinéaste pas comme les autres. Ainsi il apprend le langage cinématographique en autodidacte en se tapant inlassablement des films d'action, de science-fiction et d'horreur jusqu'à les décortiquer ! Il avoue son adoration pour MAD MAX 2, Sam Raimi ou Russell Mulcahy. Ce qui le mène à entamer des études où, le réalisateur le dit lui-même dans le documentaire, il n'apprend rien qu'il ne sache déjà sur le cinéma. Pour deux cent dollars, il torche un premier court-métrage qui rafle quelques prix alors qu'il y est déjà question de morts-vivants. Plutôt que bosser comme sous-fifre ou pour la télévision, Kitamura monte sa propre boîte de production, Napalm Films, où il est libre de tourner DOWN TO HELL et HEAT AFTER DARK. Deux moyen métrages où les cadavres n'aiment pas rester à terre. Dès lors, quoi de plus normal à ce que son premier long métrage mette une nouvelle fois en scène une tripotée de morts bien vivants ! Et lorsqu'il annonce, toujours dans le documentaire, qu'il ne fera jamais de films pour l'industrie du rêve, il se donne une image de rebelle de la pelloche plutôt sympathique !

Depuis ses premiers films, Ryuhei Kitamura utilise les mêmes ficelles que Sam Raimi (EVIL DEAD) ou Peter Jackson (BAD TASTE) lors de leurs premiers ébats filmiques. Toute l'équipe technique se retrouve dans le même bateau pour mener à bien l'entreprise en cours. VERSUS ne déroge pas à la règle puisque les acteurs donnent un coup de main lorsqu'ils ne sont pas devant la caméra. Pour la bonne cause, l'équipe technique est réquisitionnée pour se faire plomber ou découper en morceaux. Tout le monde participe et le cinéaste japonais apprécie ceux qui s'engagent à fond dans l'entreprise. Lorsqu'un acteur ne rame pas dans le même sens que les autres, il le flingue pour le réexpédier au plus vite dans ses pénates ! Le tournage devient ainsi un vivier fiévreux d'imagination où le scénario est sans cesse modifié. Y compris l'excellente pirouette finale du film qui est improvisée au pied levé quelques minutes avant de tourner. A tous les écouter dans les suppléments, il y a de quoi se demander comment VERSUS peut bien être aussi efficace et techniquement réussi !

En gros, VERSUS ressemble à une version dégénérée de HIGHLANDER au pays de EVIL DEAD 2 à la sauce jeu vidéo et bande dessinée. Car si on le résume à une seule idée, le postulat de départ de VERSUS ressemble beaucoup à celui de HIGHLANDER. Soit deux personnages qui se battent pour un "prix" mystique. Certains plans semblent même sortir directement du film de Russell Mulcahy (une resurrection…). Des films de Sam Raimi, VERSUS reprend le gore et l'humour. Il y ajoute toutes les influences d'un gars nourri au cinéma d'action et d'horreur depuis sa tendre enfance. Comme nous, quoi, et VERSUS est le concentré, peut-être un peu trop épais, de ce que l'on aime dans le style hargneux et couillu !

Les références citées, VERSUS ne leur fait pas honte ! Encore moins lorsque le film se lance dans deux flashbacks qui ne dépareilleraient pas dans les films de Kenji Misumi (BABY CART, ZATOICHI). De quoi regretter que ces deux séquences ne durent pas plus longtemps tant le chambara (film de sabre japonais) a disparu depuis longtemps des écrans. VERSUS ne se résume pourtant pas à cela puisqu'il s'agit d'un véritable melting-pot où le réalisateur et son équipe mixe arts martiaux, fusillades survoltées et du bon gros gore des familles… Rien que ça ! Ainsi, deux heures durant, ca s'étripe, se tape dessus, se découpe en rondelles et s'éclate la tronche de la manière la plus jouissive qui soit. Néanmoins, l'accroche "Non-Stop Action" sur la jaquette est plus ou moins usurpée puisque VERSUS contient quelques plages de calme au milieu des différents tsunamis d'action. Le temps de réfléchir deux secondes pour se rendre à l'évidence. VERSUS est bel et bien un putain de film d'action qui te dévisse la tête mais ce n'est rien d'autre ! D'où une lassitude qui peut s'installer chez les spectateurs qui ne cherchent pas l'action pour l'action. Sachez toutefois que le réalisateur a coupé une petite demi-heure de combats supplémentaires, principalement des passages humoristiques, pour obtenir un simple montage de deux heures. Dans le genre affrontement épique, cela nous fait penser à ce fameux LES GUERRIERS DE L'APOCALYPSE qui alignait sans complexe des carnages militaires et dont la distribution en France s'était faite avec une bonne part de massacre en moins. Même combat dans le genre castagne gratuite pour un retour au cinéma rentre-dedans remis au goût du jour ! Alors oui, VERSUS n'a pas vraiment de messages philosophiques à délivrer mais, côté action, il vous en donnera pour votre argent !

Filmé à l'arrachée avec des moyens loin de ceux d'une production hollywoodienne, l'image de VERSUS n'est pas des plus limpides. Un grain assez prononcé se fait donc sentir en fonction des séquences, ce qui était déjà le cas lors de sa diffusion en salles. Heureusement, la compression évite de transformer le tout en joli pâté, surtout que pas mal de séquences voient défiler de la fumée ou de la brume. C'est donc plutôt réussi !

Nous n'allons pas nous élever contre l'absence de pistes multicanaux sur ce DVD. En effet, à notre connaissance, le film n'a jamais bénéficié d'un tel mixage même dans les salles. C'est donc à deux pistes en stéréo surround auxquelles vous aurez affaire. Plutôt efficace et rentre-dedans, que ce soit pour la musique ou les effets sonores, vous ne serez pas déçus !

Si le documentaire est plutôt informatif, le commentaire audio est à l'image du réalisateur. Ca part donc dans tous les sens et l'on n'y apprendra pas grand chose de très intéressant. Pourtant, ce commentaire bordelique où le réalisateur et son producteur se renvoient la balle comme des sales gosses, se laisse regarder avec un certain amusement. Mais au bout, vous aurez peut-être l'impression d'avoir perdu votre temps en dehors d'une poignée d'anecdotes ! A noter par contre que certains termes sont traduits de façon approximative, comme celui employé en référence au jeu vidéo METAL GEAR. L'interview du monteur est déjà bien plus sérieuse puisque Shuichi Kakesu vous y expliquera la manière dont il travaille. Il nous apprend d'ailleurs que VERSUS est son premier film "conventionnel" puisqu'il s'occupait auparavant de dessin-animé (GHOST IN THE SHELL…). Une méthode de travail pour le montage très différente comme vous pourrez le découvrir dans l'interview.

"Team Versus" ne dure pas longtemps mais vous permettra de jeter un coup d'œil aux bureaux de Napalm Films où Tak Sakaguchi s'énerve sur un punching ball en compagnie du rigolo Minoru Matsumoto. Un petit bonus très court qui alimente la légende d'un film réalisé par une bande de trublions. Deux autres séquences filmées le même jour sont d'ailleurs disponibles en tant que bonus cachés. Une poignée de secondes supplémentaires pour y voir une nouvelle fois Tak Sakaguchi martyriser le punching ball ou improviser un pugilat avec l'un de ses partenaires du film.

La galerie présente plusieurs concepts d'affiches pour la distribution en salles dans nos contrées. De quoi constater l'imagination de l'équipe du marketing s'étant occupée de la distribution du film en France. A partir de là, il ne vous restera plus que trois bandes-annonces à regarder. Une seule pour VERSUS alors que les deux autres sont dédiées à SUR LA TRACE DU SERPENT et LA LEGENDE DU DRAGON ROUGE à sortir chez le même éditeur. Seul regret à l'arrivée, les vingt minutes de scènes coupées ne font pas partie des bonus !

VERSUS est l'ovni à ne pas louper en DVD ! Une grosse claque à l'idée reçue qu'un tel film ne peut se faire qu'à coups de centaine de millions de dollars. Qu'on le trouve trop long, bancal, répétitif ou foutrement efficace, VERSUS est un film hors du commun de nos jours. Le bon côté du DVD, c'est que si vous n'arrivez vraiment pas à vous l'enfiler d'un trait, ce qui serait dommage, il vous reste la possibilité de vous taper les meilleurs moments grâce au chapitrage !

Rédacteur : Antoine Rigaud
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635 critiques Film & Vidéo
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L'action, l'humour, le gore et les combats au sabre
On n'aime pas
Les scènes coupées auraient été un supplément de choix !
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L'édition vidéo
VERSUS DVD Zone 2 (France)
Editeur
Film Office
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h55
Image
1.78 (16/9)
Audio
Japanese Dolby Digital Stéréo Surround
Francais Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Commentaire audio du réalisateur, du producteur et de la responsable marketing de Napalm Films
    • Au fond des bois (24mn50)
    • Interview du monteur (12mn30)
    • Team Versus (1mn)
    • Galerie d'affiches
      • Bandes-annonce
      • Versus
      • Sur la trace du serpent
      • La Légende du Dragon Rouge
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