Header Critique : MALEDICTION DES HOMMES-CHATS, LA (CURSE OF THE CAT PEOPLE)

Critique du film et du DVD Zone 2
MALEDICTION DES HOMMES-CHATS, LA 1944

CURSE OF THE CAT PEOPLE 
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LA FELINE
avait séduit le public l'année de sa sortie et représente encore aujourd'hui l'un des grands classiques du 7è Art. Consciente de ce succès, qui à l'époque l'avait sauvée de justesse de la faillite, la RKO commanda une suite au scénariste. On retrouve donc ici tous les personnages du premier volet, mais on s'interroge encore sur le titre de cette séquelle. En effet, il n'y a pas une once de malédiction et ni homme-chat, ni femme panthère, ni même une toute petite référence à la légende qui, dans LA FELINE, tissait la trame du scénario. Le seul lien avec la première histoire est le couple formé par Kent Smith et Jane Randolph, qui a convolé depuis en justes noces. De cette union est née une délicieuse petite fille un peu trop rêveuse, qui sera au coeur de cette nouvelle intrigue. L'enfant, fille unique du couple, éprouve des difficultés à communiquer avec ses petits camarades, et s'invente des histoires pour égayer sa solitude, ce qui n'est pas sans inquiéter son père, qui se souvient encore de la folie qui avait gagné peu à peu Irena, sa première femme. Hanté par ce souvenir, il pousse sa fille à fréquenter les autres enfants, craignant qu'elle ne sombre dans une sorte de schizophrénie fatale, comme la belle "féline". Malgré les efforts de la petite fille, aucun enfant ne veut jouer avec elle. On connaît bien la cruauté dont sont capables les enfants, et leur méchante propension à isoler ceux qui ne sont pas comme eux. Ils trouvent Amy "bizarre" et n'hésitent pas à la montrer du doigt, à la railler et à lui signifier qu'elle dérange.

Ce film tient plus du conte pour enfants que du film d'épouvante cher à Jacques Tourneur, mais il constitue une bonne approche de l'univers des enfants. La petite fille, soucieuse de faire plaisir à son père s'invente une compagne de jeux dont elle n'arrive pas à matérialiser l'image, manquant de références acceptables. Lorsqu'elle voit une photo d'Irena, l'amie imaginaire prend son apparence féerique, et la beauté de celle-ci met l'enfant en confiance. Face à un monde qui la presse ou la maltraite, elle se réfugie dans la douceur et la tendresse de cette amie et en fait sa partenaire pour jouer dans le jardin familial. Malheureusement, les adultes ne comprennent pas grand-chose aux enfants, à moins de les côtoyer régulièrement, comme l'institutrice du film. Il n'y aura qu'elle pour dire au père que les enfants ont besoin de s'inventer des histoires et qu'il ne faut pas y voir une quelconque anomalie. Les parents ne sont pas forcément les mieux placés en ce qui concerne l'éducation des petits, et ont souvent tendance à projeter leurs propres angoisses sur leur progéniture, comme on le voit très clairement dans le film qui nous intéresse ici. La conception de la normalité du père est donc remise en question par l'institutrice, permettant de sauver l'enfant d'une mort certaine. On peut voir dans cette idée, la représentation métaphorique des conséquences d'une éducation trop pesante sur l'avenir des enfants. Par exemple, nombreuses sont les personnes qui présentent de graves troubles de la personnalité dont l'origine remonte à l'enfance. Cet aspect est d'ailleurs en quelque sorte présenté avec la famille Farren dont le personnage de la fille n'est autre que Elizabeth Russell également au générique de LA FELINE.


A l'époque du tournage de LA MALEDICTION DES HOMMES-CHATS, Robert Wise travaillait comme monteur à la RKO. Il côtoyait alors Orson Welles avec qui il avait travaillé sur CITIZEN KANE et LA SPLENDEUR DES AMBERSON (THE MAGNIFICENT AMBERSONS). Jugeant que le travail n'avançait pas assez vite, Val Lewton décida de remplacer Gunther von Fritsch. Il proposa à Robert Wise de passer à la réalisation. Tout d'abord hésitant et ne voulant pas froisser Gunther von Fritsch, il finit par accepter la proposition en comprenant que de toutes façons, Val Lewton mettrait une autre personne à la barre du film. Ce qui explique la présence du nom des deux réalisateurs au générique du film.

Bien que Jacques Tourneur n'ait pas contribué à la réalisation de ce film, on y retrouve les ambiances qui ont marqué nombre de ses productions, en particulier dans les jeux d'ombre et de lumière. Par contre ici, l'élément fantastique, représenté par l'apparition d'Irena, est porté à l'écran, tandis que celui qui fait référence au Cavalier sans tête est simplement suggéré par un son qui évoque la course d'un cheval mais qui s'avère tout autre chose. Au passage, on remarquera que la légende de Sleepy Hollow, qui a fait l'objet récemment de la production éponyme que l'on connaît, est un ingrédient important du scénario. Malgré un titre assez peu évocateur, ce film mérite quand même qu'on s'y intéresse un tant soit peu, ne serait-ce que pour voir à nouveau réunis les acteurs du succès de Jacques Tourneur.

Rédacteur : Nadia Derradji
Cofondatrice du site DeVilDead en l’an 2000, Nadia Derradji s’est, depuis, orientée vers d’autres projets personnels et professionnels.
55 ans
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L'édition vidéo
CURSE OF THE CAT PEOPLE DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h10
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
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