Header Critique : LOVE GODDESS OF THE CANNIBALS, THE (ET MOURIR... DE PLAISIR)

Critique du film et du DVD Zone 2
THE LOVE GODDESS OF THE CANNIBALS 1978

ET MOURIR... DE PLAISIR 

Nous sommes sur une île paradisiaque et au beau milieu de la plage, en tenue d'Eve, une beauté métissée s'avance avec sensualité. La sublime créature rejoint lentement une cabane de bois où l'attend un homme, également nu. Ému par le spectacle qui s'offre à lui, le gaillard ne tarde pas à exprimer une vigoureuse attirance. La jeune femme se montre ravie de cette charmante attention et saisit la perche qui lui est tendue, la porte en bouche et... l'arrache d'un coup de dent sec  ! Privé de sa raison d'être, l'homme succombe instantanément. La séduisante gloutonne se rhabille alors et quitte la hutte, mue par le sentiment du devoir accompli. Car Papaya n'est pas qu'une simple et belle indigène à la toison follement naturelle, elle est aussi et avant tout une écologiste œuvrant pour le bien de son peuple  !

Réalisateur prolifique de plus de 200 films, Joe D'Amato a déjà été évoqué de nombreuses fois dans nos colonnes. Tantôt pour ses élans gores (ANTROPOPHAGOUS, HORRIBLE), tantôt pour son aisance à mettre en valeur des cuissots (VIOL SOUS LES TROPIQUES). Avec ET MOURIR... DE PLAISIR, c'est essentiellement cette seconde tendance qui nous intéresse. Nous sommes dans les années 70 et Joe D'Amato a bien compris que les Westerns qui firent ses débuts ne lui offriront pas le portefeuille garni auquel il aspire. Il s'oriente alors vers l'érotisme et commence à mettre en scène Laura Gemser, une sublime indonésienne impudique qui incarnera BLACK EMANUELLE de 1975 à 1983. Le succès de la belle à l'écran ira de pair avec celui de Joe D'Amato derrière la caméra, durant près de trente films. Le bonhomme n'hésite donc pas à multiplier les métrages mêlant érotisme, exotisme, et pourquoi pas cannibalisme puisque telle est la mouvance du moment ! Après VIOL SOUS LES TROPIQUES en 1977 et une poignée de «Mondo» sexy, il nous livre donc ET MOURIR... DE PLAISIR en 1978. Un titre français bien plus évocateur que ne l'est le titre international : LOVE GODDESS OF THE CANNIBALS. Car des cannibales, nous n'en verrons pas des masses !

Mais si les mangeurs d'hommes sont discrets, certains «stigmates» du film de cannibales sont cependant bien présents. Parmi ceux-ci, une séquence durant laquelle deux cochons pendus sont ouverts de haut en bas et vidés de leurs organes. Voilà qui ne choquera pas les habités du genre, mais pourra bien évidemment heurter les Brigitte Bardot en puissance. Dans ce registre, ET MOURIR... DE PLAISIR fait office de métrage assez timoré. Surtout si on le compare à d'autres pelloches de la même époque, souvent bien plus complaisantes. Fort heureusement, nous assisterons également à un sacrifice humain, avec consommation du palpitant à la clef  ! Pas si mal mais les quelques élans gores s'arrêteront là, concentrés au sein d'une seule et même scène assez surréaliste. On sacrifie, on danse, on enlève ses vêtements, on s'agite la croupe et les seins, on se caresse entre ami(e)s, le tout au son d'une musique archi-psychédélique en complet déphasage avec les instruments tribaux en présence  ! Alors soyons tout à fait franc. On ne sait pas ce qui circulait de manière illicite dans les rues de Saint Domingue à la fin des années 70, mais on peut vous assurer que les femmes n'y fumaient pas que le cigare  !

En effet, l'ensemble du métrage semble un peu réalisé sous substances, ou du moins sans grand souci de cohérence. Le scénario n'a ni queue ni tête et le prétexte écologiste et anti-nucléaire s'avère plus que fumeux ! De même, la réaction des personnages n'a souvent aucun sens et mène quoiqu'il arrive à des ébats sexuels. «Vous avez tué mon compagnon ? Oui mais c'est au nom de l'écologie ? Ah OK ! Alors prends-moi grand fou !». D'Amato est ici en roue libre et n'exploite le scénario de Roberto Gandus que pour mieux dévoiler ses actrices. Et ça, l'homme le fait très bien ! ET MOURIR... DE PLAISIR dégage ainsi une belle sensualité sur toute sa durée et distille à un rythme assez soutenu de jolies saynètes érotiques.

A ce titre, le film est essentiellement porté par deux actrices. Sirpa Lane tout d'abord, actrice finlandaise bien connue des amateurs pour avoir fait l'amour avec LA BÊTE de Walerian Borowczyk. Et bien évidemment Melissa Chimenti, beauté d'origine Erythréenne qui interprète ici la fameuse Papaya. Toute en moue et en mystère, distillant la pointe d'exotisme qu'affectionnait tant D'Amato, la jeune femme parvient à captiver le spectateur, aidant à la digestion d'absurdes situations. Nous reconnaîtrons toutefois que la magie d'une Laura Gemser fait cruellement défaut, expliquant sans doute que Melissa n'ait pas connu une aussi brillante carrière à l'écran. Qu'importe puisqu'elle œuvre aujourd'hui au théâtre et restera donc pour quelques (rares) cinéphiles la dangereusement sensuelle Papaya !

Bilan très mitigé donc pour ce D'Amato fond-du-panier qui ne brille ni par son scénario, ni par sa mise en scène, ni par ses élans gores. Seuls les amateurs de jolies plastiques et d'érotisme à l'ancienne y trouveront peut être leur compte, pour peu qu'ils acceptent quelques laborieuses errances. Les autres s'emmerderont sans doute autant que Maurice Poli, lequel semble subir le film entre deux séquences de déballage de son service trois-pièces. Même le compositeur Stelvio Cipriani joue ici la carte du moindre effort en recyclant certaines de ses partitions, espérant sans doute qu'une paire de fesses suffira à faire oublier le subterfuge...

Pour cette chronique, nous nous sommes tournés vers l'éditeur britannique Shameless qui offre une copie intégrale, ainsi que la piste italienne. Au moment de l'acquisition, vous serez tiraillés par un choix terrible : vous montrer raisonnable en n'achetant qu'un seul film médiocre, ou vous lancer dans l'achat d'un joli boîtier triple DVD contenant... trois films médiocres ! L'opportunité est si belle que nous ne pouvons que vous inciter à opter pour la seconde solution. Il vous sera alors possible de découvrir en sus du film ici chroniqué les indispensables SATAN'S BABY DOLL et THE BEAST IN SPACE. Tout un programme !

Le visionnage de ET MOURIR... DE PLAISIR pourra se faire en anglais, ou en italien. Un sous-titrage anglais pourra être activé ou pas. Qu'importe le choix, le résultat sera techniquement correct, sans atteindre des sommets. Les pistes stéréo n'ont guère de volume et l'ensemble est assez étouffé. Les dialogues sont parfaitement audibles mais souvent encombré par une partition musicale envahissante... L'image est pour sa part proposée via un encodage 16/9ème, dans un format 1.77 approchant le cadrage 1.85 d'origine. Là encore, on sent que le temps a fait quelques dégâts et que le matériel utilisé n'était pas miraculeux. Des griffures ça et là, des couleurs poussives et des contrastes plats font de cette copie un moyen honnête mais très perfectible de découvrir le film.

Sur le plan de l'interaction, le disque nous propose deux bandes-annonces du film. La première compile essentiellement les séquences érotiques, quitte à montrer dix fois le même plan sur deux minutes trente ! La seconde propose un jeu des sept erreurs assez délicat dans la mesure où elle dévoile peu ou prou la même chose, à quelques fesses près. Shameless nous offre également les génériques d'introduction des versions internationale et espagnole. Aucun changement à signaler quant aux images, seuls les libellés font l'objet d'une traduction. Enfin dernier bonus et non des moindres, nous avons droit aux vingt-quatre bandes-annonces qui illustrent la quasi-totalité des films proposés par l'éditeur ! Plus de vingt-huit minutes de gore, de poils, de motards épilés, de seins dansants, de plages idylliques, de carrières abandonnées et de singe-rat. Le bonheur...

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
47 ans
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241 critiques Film & Vidéo
5 critiques Livres
On aime
Une séquence vaudou disco-partouzo-dansante amusante !
Un joli casting féminin
25 bandes-annonces sur le disque  !
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Le scénario ridicule
Le rythme lent
Pelloche sans aucune ambition...
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L'édition vidéo
PAPAYA DEI CARAIBI DVD Zone 2 (Angleterre)
Editeur
Shameless
Support
DVD (Double couche)
Origine
Angleterre (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h25
Image
1.78 (16/9)
Audio
Italian Dolby Digital Mono
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Supplements
    • 2 bandes-annonces du film
    • 2 génériques d'introduction alternatifs
    • 24 bandes-annonces de l'éditeur
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