Header Critique : REINE DES NEIGES, LA (FROZEN)

Critique du film
LA REINE DES NEIGES 2013

FROZEN 

Les deux princesses du royaume d'Arendelle vivent heureuses jusqu'à un incident qui forcent l'une d'elle à vivre cloîtré. Elsa dispose du pouvoir de transformer en glace ce qu'elle touche, une faculté qu'elle va devoir porter comme un fardeau et en secret jusqu'au jour où elle doit être couronnée reine...

Hans Christian Andersen a déjà porté bonheur à Disney puisque LA PETITE SIRENE, l'adaptation de l'un de ces contes, permet au studio à la fin des années 80 de renouer avec ses grands succès animés après une période difficile. Mais l'envie de transposer à l'écran La Reine des Neiges de Hans Christian Andersen est pourtant bien antérieure. Toutefois, les diverses tentatives de Disney pour adapter ce conte au cinéma vont se solder par des échecs. D'autres s'y sont tout de même déjà attaqués et plus particulièrement l'Union Soviétique qui a produit deux longs-métrages pour le cinéma durant les années 50 et 60. Même la télévision s'est emparée du sujet, plus récemment, avec une adaptation du conte où la maléfique reine était interprétée par Bridget Fonda. Finalement, l'adaptation de La Reine des Neiges version Disney parvient à se monter après plusieurs décennies d'essais avortés. Mais il s'avère que cette version du conte de Hans Christian Andersen est très différente du matériau d'origine. Les scénaristes ont en effet appliquer d'énormes changements au point que l'histoire s'avère profondément divergente avec le conte ! Toutefois, comme l'annonce clairement Disney, FROZEN, le titre original, est une adaptation très libre des écrits de Hans Christian Andersen. En France, il est néanmoins titré LA REINE DES NEIGES.

Si l'histoire originale n'est pas vraiment respectée, cela n'a finalement pas une grande importance. En effet, LA REINE DES NEIGES nous propose un conte merveilleux d'excellente facture. De plus, le film renoue avec une tradition qui s'était un peu perdue avec le temps chez Disney. Les premiers longs-métrages d'animation de Walt Disney étaient souvent influencés par la tradition de la comédie musicale mais les séquences chantées s'étaient raréfiées depuis quelques années. De nombreux passages de LA REINE DES NEIGES retrouvent donc cette narration assez particulière où des chansons s'intègrent directement dans le déroulement de l'histoire. Et il faut bien le dire, cela fonctionne particulièrement bien dans la première partie de LA REINE DES NEIGES où l'on découvre l'enfance des deux sœurs. Une introduction plutôt mignonne mais qui sombre petit à petit dans la tragédie avec comme point d'orgue une chanson où, sur la même mélodie, les deux héroïnes se répondent avec un discours différent. Une vraie réussite qui donne le ton d'un métrage particulièrement joli et ce malgré une approche entièrement, ou presque, en images de synthèse. Néanmoins, LA REINE DES NEIGES perd un peu de son charme en prenant par la suite un chemin largement moins surprenant et moins poétique. Passé quelques thèmes étonnants, comme la mise en garde contre les coups de foudre passionnel, et la découverte de sa galerie de personnages, LA REINE DES NEIGES n'a finalement plus grand chose à offrir et se montre même bien moins inventif dans sa mise en images ! Mais, arrivé là, le film aura tout de même réussit à séduire et se laisse regarder avec un certain plaisir, ne serait-ce que pour admirer la direction artistique du film. Evidemment, par endroits, on pense à l'un des «classiques» Disney des années 90, LA BELLE ET LA BETE, particulièrement lors d'un bal où l'une des deux sœurs se lance dans une valse. Et à l'instar de LA BELLE ET LA BETE, ce nouveau film n'a pas de personnage maléfique qui soit mémorable. Les vilains sont ainsi représentés par deux aristocrates qui ne sont pas vraiment à la hauteur. Ils peinent à instaurer une véritable menace comme les sorcières de BLANCHE NEIGE ET LES SEPT NAINS ou LA BELLE AU BOIS DORMANT. Et ils n'ont pas non plus la même méchanceté grandiloquente que les vilains de ALADDIN ou HERCULES, pour prendre deux métrages relativement récents. Il faudra donc surtout se rattacher au parcours des deux sœurs qui se terminera comme on peut s'en douter de manière positive. Même un bonhomme de neige qui aimerait vivre sa vie et couler une existence paisible au soleil ne connaîtra pas le funeste sort du conte Le bonhomme de neige de Hans Christian Andersen ou encore de celui du Bonhomme de neige de Jacques Prévert. Ce personnage s'avère d'ailleurs assez curieux car peu naturel dans l'univers dépeint par LA REINE DES NEIGES. Limite inséré au chausse-pied, il a tout de même le mérite d'être amusant ! Le film reprend aussi une toute petite partie du folklore scandinave en évoquant des créatures invisibles qui vivent dans des rochers. Encore une fois, leur intrusion ne semble pas aussi naturel que cela surtout que leur implication n'a pas un impact énorme sur l'histoire.

Soyons clairs, LA REINE DES NEIGES ne se hisse pas complétement au niveau des plus grandes réussites des studios Disney ! Néanmoins, il s'agit d'un spectacle plutôt charmant qui tente de se rattacher à une tradition qui tendait à se perdre. Le film donne ainsi un peu l'impression de faire le grand écart entre le passé et le futur de Disney. D'ailleurs, ce contraste, on le trouve de façon très marqué dans un court-métrage qui sera proposé en préambule de LA REINE DES NEIGES dans certaines salles. GET A HORSE débute comme l'un des tous premiers films d'animation Disney avec un Mickey dessiné à l'ancienne et en noir et blanc. Plus vrai que nature ! Mais ce court-métrage va alors casser l'écran et sortir les personnages de ce dessin animé pour leur donner du volume. Ils passent ainsi de l'univers dessiné à celui du calcul numérique en 3D et en couleurs. Cela s'avère surprenant mais en même temps, Mickey y perd un peu de son charme avec cet aspect 3D qui donne l'impression de découvrir la série télévisée pour jeunes enfants où le fameux personnage Disney y était proposé dans une animation numérique peu probante. Ici, bien sûr, le rendu est bien mieux réalisé et le film s'amuse à jouer entre l'univers dessiné et le monde 3D au travers d'un écran qui fait office de miroir. Mais cela renvoie surtout le sentiment que les films animés avec de véritables dessins sont à présent derrière nous et ce malgré le fait qu'ils se montraient au final bien plus magiques ! La projection juste après de LA REINE DES NEIGES, métrage mettant en scène des personnages numériques, enfonce le clou ! Heureusement, ce nouveau long-métrage, LA REINE DES NEIGES a tout de même un véritable charme et nous offre tout de même des images magnifiques et colorées qui nous font le plus souvent oublier que les pinceaux et la peinture ont laissé la place aux ordinateurs et aux palettes graphiques !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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